Camille Delaune et Laure Papon-Vidal : une motivation collective pour des partages enrichissants

Etudiantes en 2ème année de master PBD, Camille Delaune et Laure Papon-Vidal, participaient en janvier au congrès Bobcatsss 2017 à Tampere en Finlande. Suivez les expériences et leçons qu’elles en tirent.

Camille Delaune et Laure Papon-Vidal : une motivation collective pour des partages enrichissants

Pouvez-vous nous parler des papers que vous avez présentés lors de ce congrès international ?

Pendant le congrès international Bobcatsss 2017, qui se déroulait à Tampere, pour cette 25e édition, nous avons présenté en équipe (Nicolas Garcia, Laure Papon-Vidal et Camille Delaune) un poster. Le thème de notre poster était : « L’infobésité dans les transports publics lyonnais et son lien avec la qualité de vie ». Le poster est un savant mélange entre la recherche scientifique et l’infographie. Nous avons cherché à illustrer au travers de couleurs, de graphiques, de texte, etc des recherches en sciences de l’information sur, d’une part, ce que pensaient les usagers des informations diffusées sur les écrans dans le tram et d’autre part l’impact de ces informations sur leur qualité de vie.

Pour confectionner ce poster, nous avons d’abord réalisé une enquête de public, auprès des usagers des lignes de tramways à Lyon. Le but de cette enquête était de tenter de comprendre leurs intérêts, attentes et craintes en matière de diffusion de contenu, de voir quelle attention ils portaient vis-à-vis des messages diffusés (et ce, notamment dans le cadre du plan Vigipirate). Le dernier intérêt de cette enquête portait sur leur ressenti, cœur même du thème de cette édition de Bobtcasss BCS. La deuxième partie de notre travail - et non la moindre ! - a consisté à la mise en forme graphique et visuelle de nos résultats. Nous avons dû pour cela apprendre à maîtriser un logiciel de PAO. La dernière étape s’est déroulée pendant le congrès même. Dès le premier jour, les différents posters présentés par les étudiants étaient exposés. Une session spéciale pour la présentation a été organisée, afin que chaque participant puisse commenter son travail. C’est finalement le vote du public - à l’issue de ce temps d’échange - qui a permis d’élire le poster qui leur plaisait le plus ; à notre grande surprise, il s’agissait du nôtre !

 

Quelle (s) autre(s) communication(s) vous a-(ont) paru particulièrement intéressante(s) pendant ce colloque ?

L’intérêt et la richesse de ce congrès réside dans la diversité des communications. En effet, il est possible pour tout inscrit de participer à trois formes de présentations (poster, paper et workshop), selon un planning établi au préalable. Le fait que la majorité des présentations soient faites par des étudiants permet d’avoir un regard plutôt jeune et novateur sur des questions de bibliothéconomie et plus généralement de sciences de l’information. L’aspect international du congrès renforce cet intérêt : il permet en effet de varier les points de vue et les avis en fonction de la nationalité des participants ; sans compter que nombre d’entre eux ont choisi de présenter un point précis des questions en rapport avec ce qui se passe dans leur pays. Tout cela, additionné au thème du congrès cette année (improving quality of life through information) nous a permis de voir des papers très intéressants sur le sujet. Il y avait par exemple plusieurs sujets autour de la gamification des bibliothèques, avec les serious games qui représentent un nouveau mode d’apprentissage comme par exemple, la présentation de Koos de Beer et Theo Bothma sur “Designing gameful experiences using alternate reality games”; de Godoberta Gumbakytė et Ligita Barsukova sur “The E-Learning Of Generation Z: Generation Needs And Future Perspective” puis enfin de Pirjo Kangas à propos de “Game-based learning platforms in information literacy teaching”.

 

D'une manière générale, que vous a apportés votre séjour international ? (visibilité, contacts, publications, accès à des collections)

Ce séjour (et la préparation) a été riche à plus d’un niveau. Tout d’abord, d’un point de vue universitaire, l’écriture du poster nous a demandé de la rigueur et de la précision. Cela nous a également permis de mettre en application des compétences en recherche d’information, en rédaction bibliographique et surtout dans l’apprentissage de la conception et de la réalisation d’un poster. À cela, il faut également ajouter le fait que tout ce travail a dû s’effectuer en anglais, ce qui nous a donné l’occasion de pratiquer la langue dans notre domaine de compétence. Par la suite, ce séjour international a également été un grand moment de partage. Partage tout d’abord avec des professionnels et d’autres étudiants, que ce soit sur notre poster ou sur d’autres présentations. Partage humain également, car cela a été l’occasion pour nous de discuter avec des jeunes - et des moins jeunes - venant de toute l’Europe, mais également d’autres pays. Enfin, nous avons également eu l’occasion de revoir des personnes qui étaient présentes l’année précédente au congrès de Lyon (ou les années précédentes pour Camille), et ainsi de pouvoir créer des contacts sur plusieurs éditions.

 

Vous avez préparé votre voyage au sein d'un atelier international proposé par l'Enssib, qu'apporte ce type d'atelier ? (connaissances, compétences, motivation, dynamique de groupe, etc.)

La préparation de ce séjour demande beaucoup d’anticipation et d’organisation. Nous avons eu des temps de rencontre qui nous ont permis d’échanger respectivement sur nos recherches et d’enrichir les réflexions de chacun. Ainsi, ensemble, nous avons su mettre en commun nos connaissances et compétences afin de réaliser des productions scientifiques. La dynamique de groupe a été forte depuis le début. Nous avons su rester soudés et ainsi avons-nous composé notre séjour. La motivation collective nous a également amené à collecter des fonds pour participer au congrès (au travers de diverses actions comme la rédaction de demandes de subventions, des ateliers d’emballage de cadeaux ou encore des ventes de gâteaux). Raphaëlle Bats nous a accompagnées tout au long de cette période de préparation et de réalisation. Nous avons pu compter également sur le soutien de nos camarades et collègues de l’Enssib, grâce à des dons parfois très généreux ! Enfin, cet atelier est très enrichissant tant d’un point de vue personnel, professionnel que relationnel.

 

Si vous avez visité une bibliothèque pendant votre voyage, qu'avez-vous retenu de votre visite ? Avez-vous vu des espaces, services, collections étonnantes ?

Au cours du congrès, la découverte de la culture, des coutumes locales est de rigueur. D’un point de vue plus personnel, découvrir Tampere, en période hivernale, permet aussi de découvrir un pays et sa culture. Le congrès nous a donné l’opportunité de visiter le centre-ville, un musée national (Moomin museum) et ses alentours. Ainsi nous avons eu l’opportunité de marcher sur un lac gelé. Par ailleurs, le “biblio-tourisme” est également prévu dans les programmes. Nous avons visité la “Metso library”, la bibliothèque municipale de la ville de Tampere. Ce qui est le plus marquant est le nombre d’inscrits à la médiathèque. Ce chiffre est tellement important qu’il figure sur tous les supports de communication de la ville. Au sous-sol, des salles de travail de groupe, de réunion, de travail individuel silencieux, des espaces informatiques, sont disponibles pour tous les usagers. La connexion Internet, le wifi et tout le matériel (ordinateurs, vidéoprojecteurs, tableaux interactifs, etc.) sont en libre accès.

Au cours de notre voyage nous avons également choisi de nous rendre quelques jours à Helsinki avant de rejoindre Tampere. Au cours de ce séjour, nous avons donc eu l’occasion de visiter la bibliothèque universitaire d’Helsinki, impressionnante tant par sa taille que par sa modernité. Il s’agit en effet d’une immense bibliothèque proposant une multitude de collections, regroupant une large majorité de disciplines présentes à l’Université d’Helsinki. Elle propose également des espaces de travail différents, avec des zones très calmes et des zones où il est possible de parler; à cela s’ajoutent des espaces de détente. Les étudiants se sont par ailleurs très bien appropriés leur bibliothèque, puisque nombre d’entre eux n’hésitent pas à enlever leurs chaussures pour travailler, ou à amener leurs provisions afin de tenir pendant les longues heures de révisions ! Enfin, l’aspect le plus impressionnant de la bibliothèque reste sa magnifique terrasse avec une vue directe sur la très belle cathédrale luthérienne d’Helsinki, terrasse qui était malheureusement fermée en hiver.