Dans les bibliothèques scientifiques allemandes, des systèmes d'accès à des informations électroniques spécialisées sont mis au point grâce aux projets suivants : ssg-fi à la Bibliothèque universitaire et d'État de Göttingen, ibis à la bibliothèque universitaire de Bielefeld et Gerhard du Bibliotheks- und Informationssystem (bis) à Oldenburg. Des services de fourniture électronique de documents gbv, jason-nrw, tibquick 2000 sont à l'étude. Enfin, la numérisation des supports imprimés est entreprise dans le cadre de la « bibliothèque numérique partagée ». D'autres projets mettent au point un programme global de gestion électronique de documents.
In the scientific libraries of Germany, access systems for specialized electronic information have been put in place thanks to the following projects : ssg-Fachinformation of the sub-Göttingen, ibis of the ub Bielefeld and Gerhard of the bis Oldenburg. Electronic document delivery services gbv, jason-nrw, tibquick 2000 are being studied. Finally, the digitization of printed documents will be achieved within the framework of the « shared digitized library ». Other projects are putting a programme for the administration of electronic documents in place.
In dem Beitrag wird ein knapper Überblick über verschiedene Projekte deutscher wissenschaftlicher Bibliotheken gegeben, welche mit unterschiedlichen Zielen und Konzepten zum Aufbau digitaler Bibliotheken beitragen? Es werden dabei drei Bereiche unterschieden. Der Aufbau von Zugangssystemen zu elektronischen Fachinformationen, elektronische Dokumentlieferdienste und digitale Dokumente im engeren Sinne. Erschließungssysteme für elektronische Fachinformationen werden in folgenden Projekten eingesetzt: ibis der ub Bielefeld und Gerhard des bis Oldenburg. An elektronischen Dokumentlieferdiensten werden thematisiert: das Online-Fernleihsystem des gbv, jason-nrw, tibquick 2000 der tib/ub Hannover und omnis/Myriad. Retrodigitalisierung gedruckter Dokumente wird im Rahmen der « Verteilten digitalen Forschungsbibliothek » durchgeführt, während im Webdoc-Projekt ein umfassendes Konzept für die Administration elektronischer Dokumente durch Bibliotheken entwickelt wurde. Ein vergleichbares Konzept wird im Projekt medoc für den Bereich der Informatik erarbeitet.
Dans les bibliothèques scientifiques allemandes, de nombreux projets, en cours d’étude ou de réalisation, visent à mettre en place une bibliothèque virtuelle ou numérique. En général, le concept de « bibliothèque numérique » évoque l’idée que toutes les informations et tous les textes existent sous forme électronique et sont accessibles, immédiatement, directement et dans leur intégralité, à partir d’un ordinateur personnel. Mais sitôt qu’on l’examine de plus près, la réalité est beaucoup plus complexe. Trois secteurs peuvent être mis en évidence :
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Une bibliothèque numérique n’a d’existence qu’à partir du moment où ces trois secteurs ont été mis en place, et que l’usager obtient une réponse satisfaisante aux demandes d’information en ligne qu’il fait à partir de son ordinateur, quelle que soit la nature, imprimée ou numérique, des documents dont il a besoin.
Avec l’importance croissante du Web, des formes tout à fait nouvelles d’information spécialisée ont surgi. À côté des bases de données classiques que sont les bibliographies thématiques ou encore les banques de données consultables sur des serveurs
De la même manière que le catalogue en ligne d’une bibliothèque permet de connaître son fonds, il devient nécessaire pour la bibliothèque virtuelle
Ce projet met en place un système d’accès à certains domaines – mathématiques pures, sciences de la terre, géographie et cartes thématiques, histoire, politique, langue et littérature anglo-saxonnes –
Ce projet est à situer dans le contexte des collections spécialisées allemandes et du projet Webis de la Bibliothèque universitaire et d’État de Hambourg. Ce dernier offre en effet un accès commun à tous les services des bibliothèques ayant des fonds particuliers. Le SSG-FI s’y intégrera dans le futur, et, en principe, si d’autres collections spécialisées mettent elles aussi en place leurs propres systèmes, tous les champs du savoir devraient être couverts.
Le projet IBIS est un programme similaire : mis en place par la BU de Bielefeld en collaboration avec celle de Dortmund, le système prend modèle sur la banque de données BRS/Dataware. Il doit servir au catalogage et au traitement des ressources présentes sur Internet et ainsi aider l’utilisateur dans sa recherche sur le Web. Il est prévu de l’étendre aux BU de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Si les projets SSG-FI et IBIS se fondent en priorité sur la sélection et l’évaluation des sources d’information, le projet Gerhard du BIS d’Oldenburg vise pour sa part à utiliser davantage les procédures automatisées d’acquisition et d’exploitation des informations. Il procède au dépouillement des serveurs de certaines institutions scientifiques allemandes grâce à des outils de recherche. Les informations recueillies sont classées grâce à des procédés de reconnaissance linguistique automatisés selon les grandes classes de la CDU. L’utilisateur se voit offrir la possibilité d’une recherche systématique sur l’ensemble des banques de données indiquées, ainsi qu’une recherche libre par mots-clés. Les ressources scientifiques allemandes sur Internet pourront donc être exploitées dans leur presque totalité.
Au cours de sa recherche, l’utilisateur tombera toujours d’emblée dans certains domaines tels les sciences humaines et la littérature, sur des documents imprimés disponibles dans les bibliothèques. Leur consultation sous forme numérique requiert des systèmes électroniques de fourniture de documents, dont certains ont été mis en place depuis quelque temps.
– le système le plus important est celui du GBV, – Gemeinsamer Bibliotheksverband (Association générale des bibliothèques) –, qui regroupe sept
Tous ses utilisateurs ont accès par le Web à deux grandes bases de données : le catalogue des monographies qui se trouvent dans les bibliothèques regroupées au sein du GBV, et une base d’articles parus et recensés depuis 1993 dans quelque 14 000 revues. Chaque monographie ou article peut être commandé en ligne par l’utilisateur. Les articles sont ensuite envoyés sous forme électronique à l’aide de l’application ARIEL du Research Libraries Group (RLG). Un lien a été établi avec le système de prêt à distance de PICA, qui permet l’enregistrement direct et automatique des commandes émises par un poste de travail utilisant ARIEL
– un système comparable existe en Rhénanie-du-Nord-Westphalie : JASON-NRW a été mis au point par les BU de Bielefeld et de Dortmund
– un système particulier pour les commandes directes et la fourniture électronique nommé TIBQUICK 2000 a été mis au point par la bibliothèque universitaire et d’information technique de Hanovre. Cette dernière est, en Allemagne, la bibliothèque spécialisée dans toutes les disciplines techniques ; à ce titre, elle figure, depuis de longues années, parmi les plus importants fournisseurs de documents du pays
– un système de fourniture de documents et de références spécialisés a été développé à l’université technique de Munich en coopération avec la Bibliothèque d’État bavaroise et la bibliothèque universitaire de la même ville. ELEKTRA, qui traite des revues d’informatique et de mathématiques, a pour base le système de gestion de documents OMNIS/Myriad
En ce qui concerne la fourniture électronique de documents, les systèmes actuellement mis en place permettent, dans le domaine littéraire, un accès rapide sur tout le territoire, mais ils ne concernent pas encore la numérisation de textes intégraux. Seuls quelques projets existent qui visent à jeter les fondements des futures bibliothèques numériques au sens large et qui mettraient via Internet les documents à la disposition de l’utilisateur de manière durable.
Un projet soutenu par la Deutsche Forschungsgemeinschaft
La Bibliothèque universitaire et d’État de Basse-Saxe à Göttingen a élaboré là un concept technique qui propose des normes et des procédés intégrés dans les programmes de numérisation entrepris cette année. Les expériences déjà conduites aux États-Unis et en France ont été expressément prises en compte pour implémenter des systèmes compatibles sur le plan international.
Des centres techniques sont actuellement en cours d’installation à la Bibliothèque d’État de Bavière à Munich et à la Bibliothèque universitaire et d’État de Basse-Saxe à Göttingen ; d’autres projets de numérisation sont également en cours de réalisation dans d’autres bibliothèques.
L’ambition de ces plans, en dehors de l’implémentation technique concrète des bibliothèques numériques, est de numériser dans une première phase, en deux ans environ, 20 à 30 000 ouvrages et de les mettre à la disposition de la communauté des chercheurs sur Internet. Dans un premier temps, il s’agira de fichiers de textes en mode image qui reproduisent l’original ; par la suite, devra également être rendue possible la recherche en mode texte, sur des sommaires et des index. Outre l’accès direct et rapide à Internet, la possibilité d’une recherche spécialisée plus approfondie sera ainsi également offerte.
La « bibliothèque numérique partagée » vise donc à la numérisation de textes anciens, libres de droit d’auteur. Mais, d’un point de vue technique, de tels textes doivent aussi être intégrés dans une bibliothèque en un ensemble cohérent. Du point de vue de l’utilisateur, le système doit permettre la recherche des données bibliographiques, ainsi que le recours à des fonctions de recherche plus élaborées dans les sommaires, les index, et même dans les textes intégraux. Un accès direct à des documents particuliers sera alors possible.
Un tel système doit permettre l’exploitation, la gestion et l’archivage durable des documents numérisés qui, à côté des supports imprimés, sont de plus en plus la base de travail quotidienne du bibliothécaire et doivent donc être adroitement insérés dans le fonctionnement de l’établissement.
Un programme complet est élaboré dans le cadre du projet WebDOC
WebDOC prévoit une unité d’exploitation et de récupération des documents qui sera réalisée par la base de données centrale de toutes les bibliothèques participantes. S’y ajouteront des serveurs de documents locaux, ainsi qu’une unité destinée à la facturation, ce qui rendra possible la consultation de publications commerciales.
Le système offre à l’utilisateur une possibilité de recherche dans une base de données, au moyen d’un navigateur appelé WebCAT, qui contient des informations bibliographiques ainsi que des résumés de documents électroniques. Un document intéressant peut être déchargé directement sur son ordinateur personnel quel que soit le serveur de documents, bibliothèque ou maison d’édition. La seule condition est que le document soit libre de droits ou qu’il s’agisse d’une publication commerciale pour laquelle la bibliothèque a payé un droit. Dans le cas contraire, l’utilisateur pourra bien sûr consulter le document, mais après avoir acquitté des droits d’accès.
Du point de vue du bibliothécaire, l’avantage essentiel est qu’il s’agit d’un instrument unique qui traite les supports tant traditionnels que numérisés de la base de données centrale de toutes les bibliothèques regroupées au sein de WebDOC ; de cette façon, les documents numérisés sont intégrés dans le système de chaque bibliothèque.
Parallèlement à WebDOC, qui permet aux bibliothèques d’offrir un catalogue des documents numérisés les plus divers, le projet MEDOC, qui est né, non dans une bibliothèque, mais au département d’informatique de l’université technique de Munich, est spécialisé dans le domaine de l’informatique. Soutenu par le ministère de la Recherche, le programme technique complexe prévoit, outre la numérisation des manuels, des traités d’informatique et de quelques revues, l’intégration de différentes sources électroniques d’information sur le sujet
Il est désormais évident que les éléments les plus importants d’une future bibliothèque numérique se mettent peu à peu en place. L’utilisateur se voit proposer un accès au monde de l’information électronique spécialisée, soit sous forme électronique, soit sous forme de références bibliographiques, c’est-à-dire de catalogues en ligne. Les documents peuvent être directement commandés – s’il s’agit de supports imprimés classiques – et fournis sous forme électronique, directement appelés, s’il s’agit de textes déjà numérisés ou saisis sous forme électronique.
Assurément, nous n’en sommes aujourd’hui qu’au stade expérimental ou à celui de la mise en route. Au quotidien, seul le service de fourniture électronique de documents sur supports imprimés offre une aide réelle. On peut néanmoins supposer que les autres éléments deviendront de plus en plus importants. De nouveaux problèmes seront soulevés que nous ne saurions recenser ni aborder dans ce texte, mais il ne fait désormais aucun doute que les fondements d’une bibliothèque intégralement numérique sont d’ores et déjà posés.
Février 1997