Le Centre régional des lettres de Midi-Pyrénées proposa le 9 avril 2005, dans le cadre des Journées du livre et de l’écriture organisées par l’association Lire à Figeac, une journée professionnelle sur l’accueil et la rémunération des auteurs. Les problèmes liés à ce thème furent illustrés de témoignages des différents acteurs (auteurs, libraires, organisateurs de manifestations littéraires).
Si l’intérêt des rencontres entre auteurs et lecteurs n’est plus à démontrer, Thierry ErmakoffLittérature contemporaine en bibliothèque
au Cercle de la librairie.
Alain Bellet, président de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse
Alain Bellet rappela que la volonté de la charte est d’obtenir un véritable statut pour les auteurs-illustrateurs et souhaita la mise en place d’antennes régionales, avec des personnes référentes clairement identifiées, dans un souci de réel partenariat financier et politique.
Mathieu Douxami (Agessa, Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs
Si la position et les explications juridiques sont nettes (être en conformité, clarifier les contrats), l’application de la complexité du système à des situations diverses et variées ne va pas de soi. Lors du débat, le public demanda des éclaircissements complémentaires : rémunération, établissement d’un contrat, rôle des éditeurs, responsabilité en cas d’accident… À la question : «
L’auteur, l’aspect juridique, l’organisateur : trois éclairages pour ce sujet complexe de la rémunération des auteurs. On ne peut s’empêcher de noter le décalage entre les pratiques et le cadre législatif strict. Tous ont été cependant d’accord pour insister sur la nécessité d’établir des partenariats solides afin que les organisateurs comme les auteurs y trouvent leur compte.
La table ronde de l’après-midi réunissait deux écrivains (Mouloud Akkouche et Franck Magloire), une bibliothécaire (Dany Longour, Bibliothèque intercommunale Figeac-Cajarc), un libraire (Jacques Griffault, librairie Le Scribe à Montauban
Mouloud Akkouche et Franck Magloire ont deux approches différentes des interventions d’auteur lors d’animations : le premier pense que cela fait partie du métier, même s’il convient que le temps passé dans les ateliers lui manque de plus en plus pour écrire et qu’il faut savoir doser les interventions. Le second précisa qu’il n’avait pas choisi ce métier pour faire écrire les autres et que le «
Jacques Griffault expliqua comment ses coups de cœur le guident pour accueillir des auteurs. En devenant libraire, il s’est demandé pourquoi on entre dans une librairie plutôt que dans une autre. Et comment se démarquer des autres librairies, proposer des services différents.
Dany Longour, à travers l’histoire des Journées du livre et de l’écriture à Figeac, remarqua l’évolution de la rémunération des auteurs invités : aucune, au début de la manifestation, dans les années 1980, puis la période « ce que vous pouvez », et actuellement, des contrats en bonne et due forme, basés sur la charte des auteurs.
Marie-Claude Farison expliqua les modalités d’accueil dans le milieu scolaire et évoqua le Plan des arts et de la culture à l’école, dispositif mis en place par l’Éducation nationale, dans lequel interviennent des créateurs.
L’accueil et la rémunération des auteurs devraient être un exercice moins difficile qu’il n’y paraît : tout travail mérite salaire, ce travail doit être contractualisé afin d’accueillir les auteurs dans les meilleures conditions. Pour la plupart des écrivains, c’est aussi une question de survie.