C’est à Rennes, tout près de la douzième – et dernière – bibliothèque municipale à vocation régionale construite depuis douze ans, que se sont déroulées, les 30 juin et 1er juillet derniers, les 9es journées des pôles associés organisées par la Bibliothèque nationale de France en collaboration avec Rennes Métropole
Le thème de ces journées « Patrimoine écrit : une responsabilité partagée », répondait à un besoin de plus en plus manifeste de mise en commun, d’échanges d’expériences et surtout, comme l’a dit et redit Valérie Tesnière (Bibliothèque nationale de France), de lisibilité et de visibilité des actions des uns et des autres.
Des actions dont la BnF est souvent le moteur et qu’elle cherche, de plus en plus, à réaliser à partir d’un «
D’autres acteurs institutionnels sont à l’origine, eux aussi, de programmes de coopération, dont les enjeux sont communs à ceux de la BnF. Le Plan d’action pour le patrimoine écritBBF
, no 5, 2004, p. 48-50.
Le cas particulièrement intéressant d’une coopération rendue complexe par la diversité des institutions participantes fut exposé par Gilles éboli (Cité du livre d’Aix-en-Provence). Dans la région Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur) des établissements aux statuts variés se sont réunis en une association complémentaire du pôle associé « Échanges en Méditerranée » pour valoriser leurs richesses patrimoniales. C’est un des exemples d’une «
La politique territoriale de la BnF est cependant souvent mal perçue par les bibliothèques, comme en témoigne une enquête citée par Jean-Noël Jeanneney et lancée en mars 2005 par l’Association des directeurs des bibliothèques municipales et intercommunales des grandes villes (ADBGV)
La BnF a donc décidé de privilégier l’amélioration de deux de ses outils à portée nationale et internationale (le CCFr et Gallica). Cette action s’adresse aussi bien au catalogage des fonds anciens qu’aux liens avec les catalogues en ligne ou à la numérisation des revues des sociétés savantes et des quotidiens nationaux et régionaux.
Ainsi le CCFr s’est-il fixé comme priorité d’augmenter progressivement le nombre de catalogues interrogeables simultanément et de proposer des résultats fusionnés, afin de « Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France
dont la mise en ligne via le CCFr va permettre le signalement de manuscrits, qui, pour la plupart d’entre eux, ne font l’objet d’aucune description dans les catalogues informatisés des BM concernées. Le second exemple concernait le catalogue collectif et de localisation du réseau européen des bibliothèques judaica et hébraica, Rachel
Le deuxième axe de travail de la BnF concerne Gallica et la visibilité à donner aux programmes de numérisation qu’il partage avec les pôles associés (partage des compétences, partage des collections), pour devenir, à terme, un portail (Frédérique Joannic-Seta, BnF). Une nouvelle maquette – l’actuelle datant de 2000 – devrait voir le jour en 2006. La solution OAI
Deux exemples de partenariat avec Gallica ont été cités : celui du Conservatoire national des arts et métiers et celui de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine, dont Jean-François Vincent (BIUM) a détaillé la répartition. Medic@
Confronté à l’impossibilité de tout conserver de façon centralisée, le dépôt légal, dont Fabien Plazannet (DLL) a récapitulé le cadre législatif et réglementaire, avec la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information et la réforme du décret du 31 décembre 1993
Cette future réforme, dont les traits essentiels ont été énoncés par Danièle Heller (BnF) et par Catherine Gazziello (BM de Poitiers), confirmera la vocation patrimoniale de l’exemplaire du DL imprimeur. Vingt-six bibliothèques dépositaires seront chargées de le collecter et un contrôle croisé sera effectué avec le DLE reçu par la BnF. On aboutira ainsi à deux collections : une complète à la BnF (DLE) et une répartie dans les différentes régions (DLI).
La redistribution du second exemplaire du DLE se fera selon des profils qui ont été redéfinis, pour les monographies, par le Centre technique du livre de l’Enseignement supérieur et, pour les périodiques, par la BnF. «
Cette réforme s’accompagne d’une réflexion de la BnF sur une meilleure coordination des plans de numérisation de la presse quotidienne régionale. Des négociations sont en cours avec Ouest-France
pour la numérisation de Ouest-Éclair
, qui seront ratifiées par une convention. Cette action vient en complément du plan de numérisation de la presse quotidienne nationale, dont Pascal Sanz (BnF) a exposé les choix numériques et techniquesLa Croix
, qui sera accessible début 2006. Suivront Le Figaro
, L’Humanité
et Le Temps
.
Des conclusions ont été tirées après consultation des pôles associés sur les services qui leur étaient offerts, qui ont amené à diversifier les actions de coopération, à mieux les adapter aux besoins et à les rendre plus lisibles. Valérie Tesnière les a clairement détaillées : une plus grande clarté au niveau des interventions (qui intervient et pour quel type de prestation ?) ; une priorité donnée au réseau des pôles associés au travers d’une « carte des pôles associés », dans les domaines notamment de la conservation et des formations (de formateurs) ; de nouvelles conventions 2006-2008, selon un dispositif triennal incluant éventuellement d’autres types de coopération (le Pape par exemple). Ce nouveau dispositif devrait entrer en vigueur en janvier 2006.