L’évolution technologique et l’appropriation des particularités du web ont débouché sur l’apparition de nouveaux types de publications spécifiques : les blogs et les wikis. Innovants également en termes de communication et d’échange de l’information, ils permettent une grande réactivité et intègrent de nouvelles modalités de validation de l’information qui, sans remettre en cause le modèle existant, offrent de nouvelles perspectives pour la diffusion et le partage de l’information. Outils de débat démocratique, il est encore difficile de les situer par rapport au journalisme
The technical evolution and the appropriation of web characteristics have brought about the arrival of new types of specific publications: blogs and wikis. Innovative also in terms of communication and exchange of information, they allow for major reactivity and integrate new models for the validation of information. Without questioning the existing model, they offer new perspectives for the diffusion and the sharing of information. It is still difficult to place them in relation to journalism as tools for democratic debate
Der technologische Fortschritt und die Aneignung von Webkenntnissen haben zur Entwicklung neuer Arten von bemerkenswerten Veröffentlichungen geführt, nämlich der Blogs und Wikis. Erfinderisch auch in Bezug auf die Kommunikation und den Informationsaustausch erlauben sie grosse Reaktivität und neue Möglichkeiten der Validierung von Information die neue Wege zur Informationsverbreitungen und –verteilung erschliessen ohne das bestehende Modell in Frage zu stellen. Zur Zeit ist es noch schwierig sie im Vergleich mit journalistischer Tätigkeit als Mittel zum demokratischen Austausch einzustufen
La evolución tecnológica y la apropiación de las particularidades de la web han desembocado en la aparición de nuevos tipos de publicaciones específicas : los blogs y los wikis. Innovadores igualmente en términos de comunicación y de intercambio de la información, éstos permiten una gran reactividad e integran nuevas modalidades de validación de la información que, sin cuestionar el modelo existente, ofrecen nuevas perspectivas para la difusión y la repartición de la información. Herramientas de debate democrático, aún es difícil ubicarlos con relación al periodismo
Le mot « blog » constitue sans conteste l’un des mots de l’année 2005. En quelques mois, il est passé de l’anonymat relatif des seuls passionnés du web aux articles et reportages dans tous les médias traditionnels. Les blogs sont devenus un phénomène de société. Certains prédisent le même destin au « wiki » en 2006 et à voir le nombre d’articles consacrés à Wikipédia, le wiki le plus célèbre, depuis l’automne 2005, cette prédiction pourrait se révéler exacte.
Au-delà de l’effet de mode, les blogs, les wikis ou des technologies telles que RSS, constituent les exemples visibles d’une avancée majeure du web et marquent une nouvelle étape dans sa construction et son utilisation, ce que certains nomment même le « web 2.0
Ces nouveaux outils sont l’aboutissement de dix années d’expérience, d’évolution des outils de publication, d’une convergence de différentes technologies et d’une prise en compte de ses particularités. Fruits de cet aboutissement, les blogs et les wikis sont les premiers types de publications propres au web. L’engouement qu’ils suscitent se traduit par l’apparition de communautés partageant des règles et un vocabulaire communs.
Mais les blogs et les wikis remettent en cause les modalités de publication et de validation dans une société de l’information déjà transformée par l’apparition du web. La prise en compte de ces changements permet de mieux appréhender les apports de ces nouveaux types de publications et de comprendre leur ancrage dans le paysage du web.
L’apparition du web s’est accompagnée d’un certain nombre de fantasmes et de peurs. Il est devenu le moyen de réaliser le rêve de la bibliothèque universelle rassemblant l’ensemble de la production humaine passée et présente accessible à n’importe quel moment de n’importe quel endroit du globeÉcrans et réseaux, vers une transformation du rapport à l’écrit
, Livres Hebdo
, no 331, 2 avril 1999.
Ces réactions ambivalentes ne sont pas propres au web. À l’image du livre imprimé qui a connu une phase au cours de laquelle ses modalités de mise en pages et de présentation ont imité celles du manuscrit, de nombreuses tentatives pour adapter sur le web les médias existants ont vu le jour ces dernières années : livre électronique, web-TV, web-radio. Loin d’avoir toutes échoué, certaines expériences se sont peu à peu adaptées aux caractéristiques de ce nouveau média jusqu’à prendre leur indépendance et leur distance par rapport à leur modèle
Le concept de désintermédiation constitue la caractéristique du web qui a été le plus tôt assimilée. En effet, le but du web était de pouvoir partager rapidement une information sur un réseau informatique. De ce fait, la facilité de publication a constitué un des points fondamentaux du cahier des charges qui a abouti à son invention au sein du Cern (Centre européen de la recherche nucléaire). Ainsi, grâce au web et à la relative simplicité du html, le langage d’écriture des pages web, un auteur pouvait publier directement ses écrits sur le réseau sans passer par l’intermédiaire de l’éditeur ni des circuits lourds de diffusion du support papier, tout en s’assurant un lectorat plus important. Cela s’est traduit par la création d’une multitude de sites dits personnels sur lesquels étaient abordés les sujets les plus divers.
Ce phénomène a aussi largement profité des possibilités multimédias du web. Il est possible d’associer des images, des vidéos et du son au texte sans entraîner des frais supplémentaires autres que les éventuels frais de reproduction et/ou droits de diffusion. De plus, le principe de l’hypertexte, qui est au cœur même du web, a permis d’accélérer l’accès à l’information et d’associer une idée à une ressource existante sur le réseau, ce qui évite d’alourdir la page en explications superflues.
L’économie d’informations sur une page web rencontre aussi le problème de la lecture à l’écran. Outre les avancées en termes de design et de typographie, proposer à lire des textes courts résout en partie ce problème, tout en tirant le meilleur parti des possibilités de l’hypertexte. En effet, il est plus aisé de lire sur écran plusieurs textes courts rassemblés par des liens qu’un long texte qui requiert une concentration plus importante.
Enfin, les possibilités de communication ont aussi été très tôt exploitées selon deux formes : synchrones et asynchrones. Héritiers des
Comme nous l’avons vu, les facilités de publication sur le web ont été très tôt mises en avant. Pour autant, il est rapidement apparu qu’il ne s’agissait que d’une facilité de façade. L’ajout d’informations, leur mise à jour et leur maintenance se sont révélés fastidieux. Pour pallier ces problèmes sont apparus des logiciels appelés CMS,
Dans ce domaine, le logiciel Spip (système de publication pour l’Internet)
Avec la multiplication des informations sur le web, deux questions se sont posées assez rapidement : comment partager l’information entre deux sites en gérant les problèmes de mises à jour et de maintenance ? Comment savoir qu’un site web a été mis à jour et quel est le contenu de la mise à jour ?
Le concept de syndication de contenu implémentée par l’ensemble des CMS permet de rendre visible sur un site web A les informations d’un site web B sans interventions humaines sur ce dernier
Dans un outil appelé agrégateur, les utilisateurs peuvent rassembler l’ensemble des fils de syndication des sites qui les intéressent. Lorsque l’utilisateur ouvre son agrégateur, celui-ci lui indique les sites mis à jour et différentes informations sur les nouveaux documents mis en ligne sur ces sites (titre, auteur, résumé, date dans la plupart des cas). Il existe de plus en plus d’agrégateurs dont la présentation ressemble peu ou prou à un gestionnaire de courriers électroniques. Ils peuvent être en ligne comme Blog-lines
D’un point de vue technique, il existe plusieurs grammaires XML pour définir les fils de syndication : RSS (Really Simple Syndication ou Rich Site Summary) dont il existe trois versions et le format Atom. La plupart des agrégateurs savent interpréter tous ces formats. Par extension, cette technologie est aussi utilisée pour récupérer des fichiers sonores ou vidéos, ce qui est désigné respectivement par les termes « podcast », contraction de Ipod, le baladeur d’Apple et
L’explosion de l’information disponible sur le réseau est liée aux possibilités de consultation. Les études calculant le nombre d’heures passées devant le web par les internautes montrent une augmentation constante à mettre évidemment en rapport avec la diffusion des connexions dites haut débit et illimitées, comme l’ADSL ou le câble. Or, l’internaute veut y consulter des informations fraîches sans avoir à passer de longs moments à effectuer des recherches sur un moteur.
Les sites web personnels n’offraient pas cette possibilité et il n’y avait guère que les portails qui pouvaient satisfaire l’internaute. Mais les possibilités d’interactivité des portails d’information, émanations et donc adaptations dans la plupart des cas des médias traditionnels, n’étaient pas importantes. L’internaute ne pouvait s’impliquer alors même que la technologie le permettait. Toutes les conditions étaient pourtant réunies pour que le web prenne son indépendance par rapport aux médias existants ; le contexte était favorable à l’émergence de nouveaux types de publications répondant précisément aux particularités du web et aux demandes des utilisateurs : des moyens techniquement simples à prendre en main pour s’exprimer librement, partager les informations de n’importe quelle nature en permettant le dialogue, et mettre en commun des connaissances. Les blogs et les wikis sont les émanations directes de ce contexte.
Les termes « blog » et « wiki » désignent à la fois des types de sites aux caractéristiques précises et les outils permettant de les déployer.
Un blogEmbruns
,
S’appuyant sur des CMS, il existe deux moyens de créer un blog. On peut utiliser une plate-forme de blogs qui offre l’hébergement et l’outil. Il en existe de plus en plus et elles peuvent être gratuites ou payantes. La plus connue en France est Skyblog gérée par la radio Skyrock, surtout utilisée par les jeunes et qui revendique presque 4 millions de blogs ouverts
Le wiki est un site web permettant à tous les visiteurs du site d’en modifier les différentes pages à volonté. Le mot « wiki » vient du terme hawaïen timbl’s blog
,
Chaque page d’un wiki contient donc un lien hypertexte qui renvoie à une page permettant d’éditer le contenu et ainsi d’effectuer les modifications immédiatement sans validation
Pour mettre en place un wiki, on trouve, de la même façon que pour les blogs, des plates-formes clés en main appelées « fermes » et des logiciels spécifiques, appelés « moteurs de wikis ». Il existe de nombreuses fermes et de nombreux moteurs
Les blogs et les wikis sont des types de sites présentant des caractéristiques formelles qui ne limitent ni les usages, ni les informations qu’ils peuvent contenir. Comme nous l’avons vu auparavant, le blog est l’héritier de pratiques existantes en termes de publication sur le web, auxquelles il apporte l’interactivité et la réactivité. Le site personnel a donné naissance au blog « journal intime » ou « blog personnel
Le site d’opinions et d’informations a évolué dans le monde des blogs pour déboucher d’une part sur une forme de journalisme individuel et local, et d’autre part sur des blogs éditoriaux qui émanent de l’activité de journalistes professionnels et peuvent être rattachés à un média traditionnel
Alors qu’il était facile d’identifier ces différentes pratiques auparavant, les blogs ont tendance à gommer les différences et à les rassembler au sein d’un même site. De plus, le type de contenu n’est pas le seul critère, il faut aussi prendre en compte la forme. Les blogs se sont approprié non seulement la publication des textes, mais aussi une forme de publication multimédia qui exploite et souvent mélange des textes, des photos, des dessins, et mêmes des fichiers sonores ou des vidéos.
Les blogs-BD sont un bon exemple de cette synthèse des médias. Sur ces blogs, les dessinateurs mettent en scène leur vie quotidienne sous forme de bandes dessinéesPeanuts
, ces types de blogs ont de plus en plus de succès comme en témoigne la tenue du premier festival des blogs-BD en septembre 2005 à Paris
Les photoblogs, comme leur nom l’indique, sont composés de photographies. La démocratisation des appareils photos numériques et la multiplication des téléphones portables équipés d’appareils photos expliquent en partie le succès de cette forme d’expression.
Utilisant la technologie du podcast, dont nous avons parlé plus haut, de plus en plus de blogueurs enrichissent le contenu de leurs blogs par des billets sonores. Enfin, une pratique récente encore marginale a fait son apparition depuis quelques mois : les vidéo-blogs ou vidéo-casts. Cette forme a été popularisée par Loïc Le Meur, patron médiatique de la plate-forme de blogs Typepad, entre autres grâce à une interview de Nicolas SarkozyLoïc Le Meur, mon blog
,
Les wikis se prêtent particulièrement bien à tous les projets dans lesquels le travail collaboratif est primordial. L’utilisation la plus répandue des wikis est la mise en place d’encyclopédies, à l’image du wiki le plus connu sur le web, Wikipédia. Lancé par Jimmy Wales, Wikipédia vise à la constitution d’une encyclopédie universelle en accès libre et gratuit alimentée par les visiteurs du site. Il revendique 212 déclinaisons linguistiques, plus de 950 000 articles en anglais et 230 000 en français. Les wikis intéressent aussi de plus en plus les entreprises qui l’utilisent dans le cadre de la gestion des connaissances. Enfin, de plus en plus de logiciels, en particulier sous licence libre, proposent des wikis pour écrire la documentation de manière collaborative.
Les blogs et, dans une moindre mesure, les wikis sont souvent qualifiés d’effet de mode, ce qui est incontestable. Mais il est exagéré de penser qu’une fois l’effet de mode passé, ils disparaîtront. Pour reprendre les mots de Maître Éolas, « Journal d’un avocat
,
La preuve de l’importance de ces nouveaux moyens d’expression et de leur ancrage dans le « paysage du web » est l’apparition d’une communauté identifiée et le développement d’un vocabulaire spécifique. Ainsi, la personne qui tient un blog est appelée « blogueur », un sujet qui peut faire l’objet d’un billet est « blogable » et l’ensemble des blogs est désigné par le mot « blogosphère » qui traduit justement l’existence de cette communauté virtuelle. Enfin, les « splogs » sont aux blogs ce que le spam est au courrielaubonsens.com
,
L’aspect communautaire est évidemment encore plus présent pour les wikis. Mais, à la différence des blogs, une communauté s’établit autour d’un wiki et non autour de tous les wikis, par exemple les Wikipédiens qui participent à Wikipédia
Une récente étude menée par la société Médiamétrie
Le profil du blogueur est assez caractéristique. Ce sont majoritairement des femmes et 82 % ont moins de 24 ans. 52 % sont étudiants. Sans surprise, la plate-forme Skyblog, évoquée plus haut, majoritairement utilisée par les jeunes, arrive en tête des consultations, mais, plus surprenant, un blog sur Skyblog a en moyenne un lecteur, ce qui fait dire à Olivier Ertzscheid : « Affordance.info
,
Cette étude de médiamétrie a été évidemment largement commentée à la fois par la blogosphère, mais aussi par les médias traditionnels. Attentifs aux discours de ces derniers, surtout quand cela les concerne, les blogueurs ne se sont pas privés de relever l’erreur commise par le journal Le Monde
qui a publié un article dont le titre était « Un Français sur dix a créé un blog sur Internet », au lieu d’un internaute sur dixBoîte noire
,
Dans une série d’articles dressant un bilan de l’année 2005, le site d’actualités « Internet actu » revient sur les blogs en ces termes : « Internet actu
,
Cette remarque pose la question légitime de la place des blogs et des wikis par rapport aux journalistesLoïc Le Meur, mon blog
,
La question se pose aussi pour les journalistes dans le cadre de leurs pratiques professionnellesLibération
et présentateur de l’émission Arrêt sur images
sur France 5, se pose régulièrement la question, sur son propre blogMonde
Le Monde
, l’élégant tapis et la poussière », Big bang blog, Monde
à New York, mais on pourrait aussi citer les précurseurs dans ce domaine, les correspondants permanents de Libération
aux États-Unis : Pascal Riché et Fabrice RousselotLibération
.
Dans cette redéfinition des différents médias, les wikis jouent aussi un rôle non négligeable. D’après Francis Pisani, journaliste français indépendant spécialisé dans les TIC et installé dans la Silicon Valley, le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en décembre 2004 a été l’occasion d’une « Transnets
,
Ce schéma s’est depuis reproduit pour tous les grands événements qui marquent l’actualité. Ainsi, l’article sur les violences urbaines qui ont eu lieu dans les banlieues françaises à l’automne 2005Wikipédia
, Wikipédia
,
La place des blogs et des wikis n’est donc pas encore totalement fixée par rapport au journalisme.
En revanche, deux exemples récents montrent l’impact des blogs dans le débat démocratique et comme instrument d’expression citoyenne. La discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi sur les droits d’auteur et droits voisins dans la société de l’information (Dadvsi) a été précédée par une intense campagne d’explications et de débats souvent virulents sur les blogs. En effet, la Dadvsi concerne différentes communautés bien représentées dans la blogosphère française : les acteurs du logiciel libre, les professionnels de l’information et surtout les jeunes internautes, souvent utilisateurs de réseau P2P.
Orchestrée par le site EUCDNetizen
, dont le premier numéro est paru en février 2006.Standblog
,
À travers ces blogueurs influents, véritables leaders d’opinion, le ministère souhaite toucher les internautes. Cette invitation marque la légitimité nouvelle et l’importance des blogs dans le débat démocratique.
Dans le cas de la Dadvsi, plus que les blogs, c’est l’ensemble du web qui a joué un rôle. En revanche, dans « l’affaire Garfieldd », les blogs ont joué le rôle principal. Garfieldd est le pseudonyme d’un blogueur anonyme, proviseur dans la vie. Dans son blog
Une fois l’affaire rendue publique, la blogosphère réagit immédiatement : les lecteurs du blog, de même que Garfieldd lui-mêmePointblog.com
, De bric et de blog
, Padawan.info/fr
, Vagabondages
, Journal d’un avocat
, Journal d’un avocat
,
Comme le signale justement Cyril Fiévet, « Nanoblog
,
Étant donné la place acquise par les blogs, il est légitime de se demander comment l’information qui y est publiée est validée. Cette question est évidemment encore plus cruciale pour les wikis dans la mesure où tout le monde peut en modifier le contenu. Dans le schéma traditionnel, l’information est validée avant sa publication. Cette validation est effectuée par des comités de lecture ou par le seul fait qu’elle provient d’une source dont la légitimité n’est pas remise en cause : instances journalistiques dans le cadre des médias, institutions universitaires ou de recherche, ou chercheurs reconnus dans le cadre de la recherche. Ce souci est renforcé sur le web par le fait que les blogueurs ou les contributeurs d’un wiki sont souvent anonymes. Ce problème de la validation explique en partie le scepticisme des journalistes, des universitaires et des chercheurs envers ces modèles de publication.
Les problèmes sont effectivement réels. Ainsi, Wikipédia a laissé en ligne pendant plusieurs mois une fausse information impliquant une personne dans l’attentat de John Kennedy, avant qu’elle ne soit dénoncée dans le journal USA Today
par la personne incriminée elle-mêmeUSA Today
, 29 novembre 2005, nouvelobs.com
,
Dans le cadre des blogs, les commentaires permettent de réagir et éventuellement de noter les erreurs faites par le blogueur, ce qui donne souvent de bonnes indications sur la crédibilité et la validité du contenu du billet. Il faut aussi pouvoir recouper les informations avec d’autres sources en suivant les liens indiqués dans les billets.
Dans le cadre des wikis et, Wikipédia
, Wikipédia
,
Un article paru dans la revue Nature
a confirmé la validité de ce modèleNature
, 438, 900-901, 15 décembre 2005,Encyclopaedia Britannica
ont été soumis sans la mention de leur provenance à des chercheurs. Ils ont relevé quatre erreurs sérieuses dans les deux encyclopédies et 123 erreurs de moindre importance pour l’Encyclopaedia
contre 162 pour Wikipédia. Même si ces chiffres sont encourageants pour Wikipédia, les chercheurs ont tout de même relevé que ses articles sont souvent mal structurés et mal écrits. Mais, comme le rappelle Francis Pisani, «
Enfin, l’anonymat, loin d’être un problème, peut se révéler un atout. Ainsi, comme le rappelle Manue qui anime le FigoblogFigoblog
, BiblioAcid
, vol. 2, no 3, octobre 2005,
Même si le modèle de validation a priori
n’est pas parfait non plus, comme l’ont prouvé les récentes révélations du chercheur coréen dont les articles sur le clonage se sont révélés faux.
Un peu plus de dix ans après la révélation du web au grand public, l’évolution technologique et l’appropriation des particularités du web ont débouché sur l’apparition de nouveaux types de publications spécifiques : les blogs et les wikis. Leur utilisation grandissante consacre des solutions de publications inédites sur les autres médias. Même s’il existe, actuellement, un effet de mode incontestable, ils y survivront très certainement en raison de leur adéquation parfaite avec les besoins et demandes, eux aussi inédits, des utilisateurs et les principes de fonctionnement de la Toile. Innovation en termes de publications, les blogs et les wikis le sont autant en termes de communication et d’échanges de l’information. Ils permettent une réactivité, une liberté de ton et la possibilité de réagir, et, surtout, ils intègrent de nouvelles modalités de validation de l’information.
Outils d’informations et de débat démocratique, il est difficile de les situer par rapport au journalisme et la redéfinition en cours de l’écologie des médias prendra certainement encore du temps. Enfin, les innovations qu’ils apportent en termes de validation de l’information, loin de remettre en cause le modèle existant, offrent de nouvelles perspectives pour la diffusion et le partage de l’information, et privilégie ce que le philosophe Pierre Lévy nomme l’intelligence collective.
Février 2006
Blog story.– Paris : Éditions d’organisation, 2004.
Blogueur d’entreprise. – Paris : Éditions d’organisation, 2006.
Blogs pour les pros. – Paris : Dunod, 2005.
Les blogs entre outil de publication et espace de communication. Un nouvel outil pour les professionnels de la documentation, maîtrise de documentation et d’information. – Angers : Université catholique de l’Ouest, septembre 2005
Les wikis. – Paris : M2 Édi-tions, 2005.
La révolte du prolétariat : des mass média aux médias de masse. – Paris : Fayard, 2006.
Une presse sans Gutenberg. – Paris : Grasset, 2005.