152
1991
67-69
Gascuel
Jacqueline
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS : DIRECTION DE LA PROGRAMMATION ET DU DÉVELOPPEMENT UNIVERSITAIRE.
Bibliothèques universitaires : principes et méthode de programmation. Version 1. - Mai 1991. - Multigraphié, 115 p.
Entre 1955 et 1975, 95 nouveaux bâtiments, représentant 440 000 m2de plancher, ont été construits pour loger les bibliothèques universitaires, dont le développement était appelé à s'inscrire dans le développement de l'Université elle-même. Loin de se maintenir, cet effort n'a pas été poursuivi jusqu'à son terme, puisque certaines bibliothèques sont demeurées inachevées. En témoignent deux des articles des Mélanges Bleton, celui de Philippe Dupont : "La bibliothèque de l'Université de Reims Champagne Ardenne : un programme ambitieux, mais inachevé" et celui de Roger Thoumieux : "Université de Lyon : la bibliothèque de Bron-Parilly ou la bibliothèque inachevée". Si les années quatre-vingt ont vu fleurir les bibliothèques publiques et s'ouvrir les premières extensions de la Bibliothèque nationale, elles ont été des années d'austérité pour les bibliothèques universitaires, laissées à l'abandon : les programmes prévus n'étaient pas mis en oeuvre, les nouvelles universités ou les CHU ne bénéficiaient d'aucune installation décente, la maintenance des bâtiments existants était mal assurée, ou ne l'était pas du tout. L'Association des bibliothécaires français, émue de cette situation, a jeté un cri d'alarme dès 1978 et a dressé le Livre noir des bibliothèques universitaires. Mais il a fallu attendre la publication du Rapport Miquel (1988), pour qu'enfin les bases d'un programme ambitieux soient jetées : 400 000 m2, 1 500 emplois nouveaux, un budget annuel de fonctionnement de 600 millions de francs (presque 10 fois celui de 1981). C'est dans ce contexte que la DPDU a constitué un groupe de travail pour définir une méthodologie de la programmation d'équipements neufs, qui répondent non seulement à la croissance des effectifs d'étudiants et d'enseignants, mais aussi à de nouvelles perspectives pour l'Université ; en effet les universités sont appelées à s'intégrer dans les villes, les bibliothèques universitaires à devenir éléments d'un système global d'information.
Cet ouvrage, publié en mai 1991, rédigé sous la responsabiblité de Marie-Françoise Bisbrouck est issu des réflexions du groupe de travail. Il consacre une première partie à la définition des missions des BU, à leur insertion dans la ville et dans l'université et à une analyse du schéma fonctionnel. Ensuite sont traitées les questions concernant la programmation elle-même : qui fait quoi, comment et quand. Une deuxième partie, illustrée de croquis et tableaux, indique une démarche de programmation. On y retrouve les données habituelles : surfaces nécessaires à un poste de consultation simple, à un poste informatique ou audiovisuel, à un box de travail individuel, à un magasin classique ou compact, etc... Cette étape de la programmation implique donc une première démarche d'évaluation du public puis une étude de faisabilité dans le cadre envisagé. Ce fascicule doit être suivi d'un deuxième qui présentera des cas concrets, français ou étrangers, et décrira le déroulement des opérations, du concours d'architectes à l'ouverture de la bibliothèque. On retrouve dans cet ouvrage le souci de précision et de clarté de celui que Marie-Françoise Bisbrouck avait rédigé sur les Bibliothèques municipales : la Bibliothèque dans la Ville, paru aux Editions du Moniteur en 1984. Peut-on lui souhaiter de connaître un jour une présentation aussi agréable ? Il est, en tous cas, superflu de lui souhaiter une large audience : il constitue la documentation de base indispensable non seulement aux bibliothécaires, mais aussi aux architectes, aux présidents d'universités ou aux élus locaux - brefs à tous ceux qui sont appelés à participer à la rénovation du réseau des bibliothèques universitaires ou de recherche, aux bibliothèques à vocation régionale, associées ou non, à la Bibliothèque de France.