Subventions possibles pour le passage à la gratuité d'une bibliothèque associative

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Question

Bonjour,

Nouveau président d'une bibliothèque associative, je souhaiterais que la bibliothèque, dont l'inscription est actuellement payante, devienne gratuite. Or, les cotisations des adhérents à l'association ne suffisent pas pour permettre ce changement. Que me conseillez-vous pour parvenir à ce résultat ?
Merci par avance pour vos éléments de réponse,

Cordialement,

Réponse

Date de la réponse :  13/11/2018

Nouveau président d'une bibliothèque associative dont l'inscription est aujourd'hui payante, vous souhaiteriez qu'elle devienne gratuite. Or vous avez constaté que les ressources issues de la cotisation des adhérents ne suffiront pas à combler la perte financière entrainée par le passage à la gratuité. Vous souhaiteriez savoir s'il existe des subventions auxquelles votre association pourrait prétendre pour soutenir votre projet.

 

Il n'existe pas à notre connaissance de subvention spécifique visant à financer la gratuité en bibliothèque.
Par ailleurs, vous donnez peu de détails sur votre bibliothèque ;  votre bibliothèque est-elle complètement indépendante ? A-t-elle signé convention pour délégation de service public. avec la mairie de votre commune ?


En matière de subventions, si votre bibliothèque associative est indépendante, elle peut prétendre aux subventions que les mairies octroient aux associations.
Nous ne sommes pas en mesure de vous répondre quant à l'octroi, ou non, de subventions  par votre municipalité car cela dépend de sa politique culturelle.
Nous ne pouvons que vous recommander de vous adresser aux services compétents dans votre commune.


La DRAC de la région Centre Val de Loire propose également des subventions auxquelles votre bibliothèque prétendre (exemple : Développement de la lecture), toutefois aucune ne concerne spécifiquement la gratuité en bibliothèque.

Nous vous invitons à consulter un article du blog Monde du livre qui aborde en détail la question de la gratuité en bibliothèque. Voici quelques extraits qui pourront vous intéresser :

"Du payant au gratuit : la gratuité du point de vue de la bibliothéconomie

La première réticence qui s’impose lorsque l’on parle de gratuité est financière. La gratuité éliminant l’une des rares sources de recettes des bibliothèques publiques, contraignant les élus à combler le « manque à gagner ». De plus, de nombreux services publics, pour des questions de jugulation de la demande, imposent des tarifs à leurs usagers, même s’ils sont financés par leurs impôts.

[...]

Une question d’argent et/ou de frein à la demande ?

Les inscriptions payantes représentent donc 30 % en moyenne des inscriptions en bibliothèque, pour un tarif très éloigné de ce que représente le coût réel de la bibliothèque par inscrit. Les recettes générées par les inscriptions en bibliothèques sont donc maigres : pour une ville telle que Chambéry (Rhône-Alpes, 58 000 habitants) 2 % du budget des bibliothèques est couvert par les inscriptions, pour des tarifs de 0 € à 30 € par lecteur en 2013. Très loin du financement de la seule politique documentaire. Par effet d’augmentation du nombre d’inscrits, et du nombre de prêts on note, en outre, que les services offerts par la bibliothèque atteignent, au final, un prix équivalent ou moins élevé par lecteur et par prêt.

Ces chiffres bruts masquent, en outre, le coût et les contraintes inhérents aux inscriptions payantes, la nécessité par exemple, d’un agent chargé d’encaisser les recettes. À la bibliothèque de Saint Brieuc (Côtes d’Armor, 46 000 habitants), le recouvrement des recettes avant le passage à la gratuité mobilisait l’équivalent d’un mi-temps[2]. La gratuité coûte, quant à elle, 20 000 € par an à la municipalité. La bibliothèque de Pirey (Doubs, 2 100 habitants), proposant une gratuité totale depuis 30 ans et fonctionnant avec une bibliothécaire et une équipe de bénévoles, souligne par ailleurs que les bénévoles n’étant pas autorisés à tenir une régie de recettes, l’inscription payante aurait été une autre source de problèmes. On est également amené à s’interroger sur la pertinence d’une cotisation à la bibliothèque dans les petites villes, si l’on oppose cette charge de gestion aux recettes générées par un public plus restreint."
Source : La gratuité en bibliothèque. Eymeric Manzinali, Monde du livre, 19 décembre 2014.


On voit donc à travers ces exemples que, généralement, les revenus générés par les inscriptions sont relativement faibles, et que le manque à gagner est alors supporté par la commune, dans la mesure où la gratuité répond à une politique assumée de la municipalité.

 

Nous vous invitons également à consulter les réponses suivantes qui contiennent de nombreuses ressources :

 

Vous pourrez également échanger avec d'autres professionnels sur le sujet en allant sur le forum Agorabib. : Gratuité des inscriptions.