Vous voulez savoir s'il existe un taux annuel acceptable de perte de documents.

A notre connaissance, il n'existe pas de document qui permettrait de vous répondre précisément.

Le taux de perte se calcule selon la formule suivante :
(nombre de livres perdus x 100) / nombre total de volumes possédés.

Selon une étude britannique de Burrows et Cooper, datant de 1992 (http://collection.europarchive.org/tna/20080205132101/homeoffice.gov.uk/...), le taux de perte moyen est de 4% dans les bibliothèques, et va diminuant proportionnellement à la taille et la spécialisation des collections.

En 1985, l'américain Kevin Hegarty expliquait déjà que "Il n'existe pas d'étude publiée précisant le taux de pertes enregistrées par une bibliothèque - documents prêtés qui ne reviennent pas. [...] Les estimations générales, qui situent le taux de perte dans la plupart des bibliothèques publiques entre 1 et 2 %, sont des estimations faites à la louche. Ce taux peut toutefois varier d'une bibliothèque à l'autre et, dans certains cas, de façon significative, en fonction de la politique des établissements.
Tout récemment, une bibliothèque du voisinage évaluait le pourcentage de ses disparitions à 10 % - un chiffré renversant. En 1975 la bibliothèque de Tacoma estimait que les disparitions représentaient 5% des prêts. Ce score est moins consternant que celui de notre voisin mais il est tout de même significatif. En 1983 le taux des disparitions était de 0.75 % et, pour 1984, nous tablons sur un taux de 0,50 %"
Source :
Hegarty, Kevin. Quand les mythes sont mités. Bulletin des bibliothèques de France, n° 6, 1985 : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1985-06-0508-002

Nous ne pensons pas qu'un taux de perte faible puisse signifier que la collection concernée soit forcément inadaptée aux besoins des publics. En effet, les pertes peuvent aussi provenir d'un défaut de l'organisation interne (le circuit des documents, la gestion des magasins, le personnel en contact avec les collections ou la sécurisation des documents comme vous l'indiquez). Quoi qu'il en soit, Bertrand Calenge préconise d'inclure dans le circuit d'acquisition ces titres perdus à traiter comme autant de "suggestions privilégiées".
Source :
CALENGE Bertrand. Conduire une politique documentaire. Paris : Cercle de la Librairie, 1999.

Une remarque enfin : s'il est intéressant de comparer vos pertes avec celles d'autres établissements par rapport à un taux moyen, il peut également être intéressant de comparer l’évolution d'une année sur l'autre au sein de votre bibliothèque. En effet, il est probable que ce taux varie grandement d'une bibliothèque à une autre, en raison des spécificités de chacune (public, collections, organisation, etc.).

Autres ressources consultées :
- les rapports annuels de l'Inspection générale des bibliothèques exposent plusieurs inspections d'établissement d'enseignement supérieur, mais celles-ci sont synthétiques et ne mentionnent pas de résultats de récolement :http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/index-des-auteurs?selecAuteu...
- les rapports annuels de bibliothèques que nous avons consultés ne donnent pas de résultats de récolement : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/index-des-collections?selecC...

Nous vous suggérons de demander des retours d'expérience auprès d'autres bibliothèques, soit en les contactant directement, soit en lançant un appel via le forum de l'ADBU ou celui de l'ABF :
- Forum de l'ADBU : https://groupes.renater.fr/sympa/info/adbu-forum
- Forum de l'ABF sur "la bibliothèque et ses collections" : http://www.agorabib.fr/index.php/forum/5-la-biblioth%C3%A8que-et-ses-col...

Cordialement,
Le service Questions? Réponses! de l'enssib

MOTS CLES : Collections : Politique documentaire : Evaluation