Claire Le borgne

Claire Le borgne, étudiante en DCB 25 a bénéficié d’un stage professionnel à la bibliothèque d’Harvard où elle a rédigé un guide de recherche pour les archives issues du journal Charlie Hebdo et rassemblées après les attaques de 2015. Elle partage son expérience en répondant à nos questions.

Claire Le borgne : un Libguide pour la visibilité et la préservation du fonds "the charlie archive", Université d’Harvard, Etats-Unis

Dans l’établissement dans lequel vous faites votre stage, pouvez-vous nous parler d’une des missions qui vous ont été confiées ?

On m'a confié la rédaction d’un guide de recherche (Libguide) pour un fonds d'archives : the Charlie Archive. Il s'agit d'archives rassemblées après les attaques à Paris en janvier 2015, à la rédaction du journal Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.
L'enjeu de ce fonds est de conserver des témoignages variés (des tweets, des dessins, des tags, des pancartes, des publications, des tracts...), de préserver des documents éphémères, uniques, de permettre leur étude et de servir de matériel pédagogique. L'objectif de ce guide de recherche était de participer à la visibilité du fonds, d'en expliciter l'accès, notamment pour les enseignants et étudiants d'Harvard et d'offrir des pistes de réflexion avec une bibliographie sélective (consacrée aux problématiques soulevées par les attentats de janvier 2015).

 

Dans votre environnement de travail, avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?

Harvard est une université privée, et son budget repose majoritairement sur des fonds privés, des dons. Il en est de même pour la bibliothèque d'Harvard (ou plutôt le réseau des bibliothèques d'Harvard, car il y en a plus de 70). Chaque bienfaiteur peut décider à quels domaines d'acquisition est attribué l'argent qu'il donne/lègue. Ainsi, certains fonds sont ouverts et d’autres ont des critères précis. Un de ces fonds est par exemple concentré sur la pêche. Tout cela a une incidence directe sur la politique d'acquisition.

 

Parmi les bibliothèques visitées (celle de votre stage ou une autre), pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement surprenante, innovante ou enthousiasmante ?

La bibliothèque d’Harvard a mis au point un marque-page qui permet, même quand on réalise une recherche sur Google, ou Google Scholar, d’avoir automatiquement accès aux ressources dont dispose Harvard et notamment au texte intégral si les abonnements d'Harvard le permettent.
Sur le plan du mobilier, je me souviens en particulier d'une bibliothèque - la Cabot Science Library - qui a été réouverte lors de mon stage. Elle a été conçue comme un learning space. Il y aurait beaucoup à dire sur cette bibliothèque, mais ce qui m'a surtout marqué, c'est sa modularité, une grande diversité de sièges, différentes atmosphères dans un vaste espace ouvert, d'immense tables fragmentées, On y trouve aussi des casiers sécurisés, avec des prises électriques, et où on peut donc mettre son portable à charger, lors d'une pause méridienne par exemple.