Eve Defaysse

Eve Defaysse, étudiante en master CEI à l’Enssib a effectué son stage, co-financé par l'Union Européenne et par la Région Auvergne Rhône-Alpes, à la bibliothèque du monastère des Chanoines Augustins de Klosterneuburg où elle a contribué à l’archivage et à la restauration de fonds anciens.

Eve Defaysse : valorisation des fragments médiévaux pour l’enrichissement des collections anciennes de monastères, stage en Autriche

Dans l’établissement dans lequel vous faites votre stage, pouvez-vous nous parler d’une des missions qui vous ont été confiées ?

J’ai eu la charge du conditionnement et du catalogage des fragments médiévaux de la bibliothèque. Environ trois centaines étaient déjà inscrites dans l’inventaire, dont deux cents étaient déjà conditionnés dans du papier sans acide. J’ai assuré le récolement des deux cents fragments conditionnés, analysé, inscrit dans l’inventaire et conditionné de nouveaux fragments. J’ai également corrigé ou ajouté des informations sur les cent premiers fragments de l’inventaire, qui sont les plus grands de la collection actuelle. Je précise « actuelle » car une collection de fragments a de forte chance de se voir enrichie par de nouvelles découvertes au fil des restaurations des reliures ou bien à l’étude des manuscrits et incunables.

 

Dans votre environnement de travail, avez-vous été étonnée par des pratiques ou perspectives professionnelles différentes des habitudes françaises ?

Pas particulièrement, à l’exception du système de catalogage des livres de la Neue Bibliothek, un peu chaotique et archaïque : la classification se fait par dates d’arrivée dans la bibliothèque puis par taille.

 

Parmi les bibliothèques visitées (celle de votre stage ou une autre), pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement surprenante, innovante ou enthousiasmante ?

La richesse des collections anciennes des monastères autrichiens est une chose fascinante : les manuscrits et les livres se trouvent majoritairement dans le lieu qui les a produits ou accueillis depuis des siècles, ils ont été très peu dispersés et vendus au fil de leur histoire.
J’ai aussi un enthousiasme particulier pour le projet de catalogage national sur le site manuscripta.at, organisé depuis une vingtaine d’années par l’Österreichische Akademie der Wissenschaften. C’est un travail colossal qui veut réunir toutes les données disponibles sur tous les manuscrits des bibliothèques autrichiennes avec une version papier et moderne (en comparaison des travaux français menés à la fin du XIXe siècle), et une version allégée et pratique en ligne, sur le site www.manuscripta.at. Ce catalogue général des manuscrits est bien plus pratique et fourni que le Catalogue des manuscrits de la BnF qui a, certes, un site web plus moderne et léché, mais qui est finalement peu fonctionnel et très lacunaire dans ses notices.

 

Pour conclure, que retirez-vous de ce séjour international ?

Les expériences que j’ai pu accumuler à la bibliothèque de Klosterneuburg et les personnes que j’ai côtoyées m’ont beaucoup enrichie. Ce séjour m’a permis d’élargir mes horizons tout en me recentrant sur les choses que j’aimais particulièrement faire. J’en reviens plus confiante en moi-même et en l’avenir.