Raphaëlle Bats : De l'internationalisation des études

Raphaëlle Bats, chargée de mission Relations Internationales, s’est rendue au mois de janvier au congrès Bobcatsss 2017 à Tampere en Finlande : l’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son expérience …

Raphaëlle Bats : De l'internationalisation des études à la participation aux congrès internationaux

Pouvez-vous nous parler de la communication que vous avez présentée lors de ce congrès international ?

J'ai présenté avec Marilou Pain (Ex Master SIBIST) une communication (paper) sur la BiblioDebout, la bibliothèque née pendant Nuit Debout. On a cherché à analyser comment cette bibliothèque participative sert la mobilisation et donne à voir les relations entre connaissance et pouvoir d'agir. C'était une recherche intéressante à mener, d'abord parce qu'elle nous a amené à faire des observations participantes et ensuite parce qu'elle questionne aussi la limite entre militantisme et recherche. Il me semble important d'ajouter que ce projet nous a servi de prétexte pour questionner le rôle des bibliothèques publiques dans les moments très politiques que traverse notre société.

 

Quelles autres communications vous ont paru particulièrement intéressantes pendant ce colloque ?

Déjà les autres présentations des élèves de l'Enssib, à savoir 2 posters et 2 autres papers. J'ai été vraiment intéressée par le travail de Eunsu Ahn, Camille Hervé et Laury Zinsz sur l'usage des plateformes collaboratives dans l'action humanitaire. J'ai hâte de pouvoir lire leur article, mais déjà leur présentation orale montrait une grande qualité d'analyse des données et puis soulevait des points importants dont l'impact des outils numériques dans le travail humanitaire et la relation entre participation et résilience.

Sinon, j'ai vraiment apprécié un atelier très dynamique sur les Smart Cities, qui était organisé sous la forme d'un dialogue entre apports théoriques (par l'équipe des étudiants néerlandais et norvégiens) et exercices proposés au public.

 

Les étudiants qui ont participé au congrès Bobcatsss 2017, ont préparé leur voyage au sein d'un atelier international proposé par l'Enssib, pouvez-vous nous en dire plus ?

J'anime cet atelier depuis 3 ans, il fait suite à des cours donnés en master PANIST sur la réalisation de posters, afin de faire des présentations à Bobcatsss. L'atelier était aussi à l'origine un moyen de préparer l'organisation de Bobcatsss 2016, qui s'est tenu à l'Enssib. Il s'agissait de faire connaître le congrès aux étudiants, avant qu'il arrive chez nous. Petit à petit, l'atelier s'est orienté sur deux choses : d'une part apprendre comment on peut présenter une communication scientifique dans un congrès depuis la soumission d'un abstract à la présentation d'une communication en anglais, d'autre part trouver des financements pour rendre possible le voyage.

L'Enssib a ainsi pu présenter 1 poster et 1 paper en 2012, puis encore en 2013. En 2014, les étudiants voulaient tester la présentation de workshop, ont donc été présentés 1 paper, 1 poster et 1 workshop. Le poster a reçu le prix du meilleur poster. En 2015, nous avons présenté 1 paper, 1 poster, 1 workshop à nouveau. Là encore, nous avons eu un prix, celui du meilleur poster. En 2014, L'Enssib a présenté : 1 poster, 5 workshops et 1 paper ; nous avons remporté le prix du meilleur paper. Cette année, nous avons présenté 3 papers et 2 posters et remporté le prix du meilleur poster. Je suis très fière de ces prix, mais au-delà de ces récompenses, je suis vraiment heureuse que les étudiants se saisissent des différentes formes de communication scientifique et se lancent dans la recherche avec un tel enthousiasme. C'est très rassurant de voir ces futurs bibliothécaires ou documentalistes se réapproprier à la fois les enseignements de l'école, leurs expériences et leurs lectures pour questionner leur futur métier et y porter leur vision personnelle.

 

Si vous avez visité une bibliothèque pendant votre voyage, qu'avez-vous retenu de votre visite ? Avez-vous vu des espaces, services, collections étonnantes ?

J'ai visité la bibliothèque municipale de Tampere, la Metso. Ce qui m'a marqué, ce sont les collections flottantes. Si vous empruntez un livre dans le réseau et le rendez dans une autre bibliothèque du réseau, le document reste dans la dernière bibliothèque et ne retourne pas dans la première. La collection flotte de bibliothèque en bibliothèque. Pour cela, ils ont aussi mis en place un système de livraison de documents, et vous pouvez demander dans une bibliothèque un livre d'une autre bibliothèque du réseau, et ce gratuitement. Initialement cette demande n'était pas gratuite, mais suite à des plaintes du public et à un manque d'usage de cette livraison, le service est devenu gratuit.