La bibliothèque-musée occupa jusqu’au milieu du XIXe siècle un bâtiment jouxtant le palais épiscopal. Elle déménagea par la suite dans un édifice réaménagé au début de la IIIe République grâce aux soins de notables carpentrassiens. Ces nouveaux mécènes eurent à cœur de préserver les conceptions originelles de l’établissement découlant de la transmission et de l’apprentissage du savoir sous toutes ses formes. Ces locaux devenant trop exigus et inadaptés, apparut en 2004 le projet de transfert de l’Inguimbertine dans l’ancien hôtel-Dieu de Carpentras. Bâti à partir de 1750 et classé monument historique dès 1862, celui-ci devint inoccupé en 2002 avec la cessation des activités de l’établissement hospitalier. Sa réhabilitation pour accueillir la bibliothèque-musée s'est faite sous la conduite de Didier Repellin, architecte des monuments historiques. L’aménagement intérieur a été confié, en 2010, à l’Atelier Novembre .
Une première tranche de travaux a été livrée avec l’ouverture au public des salles de lecture publique à l’automne 2017, où sont accrochées des œuvres muséales conformément au projet scientifique et culturel visant à maintenir la cohérence des collections et une transmission des connaissances passant par l’écrit, l’image et l’expérimentation.
La deuxième tranche, qui verra la livraison d’espaces d’exposition permanente, d’exposition temporaire, les réserves et les bureaux, a commencé en 2019. Le parcours muséal est axé sur l’immersion du public dans la bibliothèque-musée. Une première partie historique, dans la galerie nord, présentera le contexte spécifique du Comtat Venaissin, petit Etat pontifical qui développe des liens étroits avec l’Italie et ses modèles culturels et éducatifs. Dans la galerie ouest offrira une réinterprétation des cabinets d’études des XVIIIe et XIXe siècles regroupant les réserves de livres anciens, les tableaux et objets d’art. Les collections de beaux-arts seront déployées par thématiques, dans les galeries sud et sud-est, autour des personnalités artistiques locales : le portrait autour de Joseph Siffrein Duplessis, le paysage autour de Joseph Xavier Bidauld, le naturalisme autour d’Evariste de Valernes, l’Orientalisme autour de Jules Laurens et Joseph Eysséric.
Dans ce nouveau lieu cohabiteront de manière très étroite les fonds modernes et anciens de la bibliothèque ainsi que les collections muséales, ces dernières ayant vocation à être exposées au plus près des lieux de circulation et de séjour du public.
L’Inguimbertine fait partie des 130 bibliothèques à proposer une ouverture le dimanche matin et des horaires élargies pour permettre au plus grand nombre de profiter des lieux.
Enfin, l’établissement est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à une rampe d’accès et un ascenseur.
L’Inguimbertine répond à la Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées mais elle s’inscrit également dans le développement durable préconisé par l’Agenda 2030 auquel participent les bibliothèques.
Cette action répond à la Cible 4.5 « Egalité des chances » de l’ODD 4
« D’ici à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle ».
Pour aller plus loin :
Ouvrage au catalogue de la bibliothèque de l’Enssib