Mathilde Cussac

Mathilde Cussac, étudiante en master 2 PBD [politique des bibliothèques et de la documentation], a participé en juillet 2017 à l'école d'été à l'université de Montréal. Aujourd'hui, revenons sur son expérience Outre Atlantique.

Mathilde Cussac à l'école d’été 2017 à l’Université de Montréal

Pouvez-vous nous présenter une ou deux interventions qui vous ont marqué pendant l'école d'été ?

J’ai particulièrement apprécié une des interventions de Marielle de Miribel sur l’évaluation des tâches réalisées en bibliothèque. Après avoir défini nos missions quotidiennes, nous avons déterminé pour chacune d’entre elles, quel était le service minimum, moyen et maximum que nous pouvions apporter. Par exemple, pour « l’aide à la recherche documentaire », nous avons déterminé en groupe que le service minimum était de donner la côte du document au lecteur, le moyen était d’aller le chercher avec lui et le maximum était de le former à utiliser le catalogue et à se repérer plus facilement dans l’espace. Cet exercice nous a permis de comprendre que nous avions tous des visions très différentes de la valeur d’un service. Il nous permettra, notamment lors de nos prochains projets en équipe, de définir une base de travail, d’exigence et d’évaluation commune.

 

Dans les échanges avec les autres participants, notamment québécois (majoritaires sur l'école d'été 2017), avez-vous été étonnée par une vision différente soit de l'université, soit du métier de professionnel de l'information ?

J’ai été étonnée par la vision des québécois en ce qui concerne la division hiérarchique du travail en bibliothèque. Si en France nous appelons volontiers « bibliothécaire » une personne qui travaille dans l’enceinte du bâtiment, qu’elle soit adjointe du patrimoine, assistante de conservation ou bibliothécaire, ce n’est pas le cas au Québec. Chaque catégorie d’agent a ses propres missions et la frontière entre commis, technicien et bibliothécaire est très palpable. J’ai été également étonnée par le mode d’enseignement et d’évaluation universitaire québécois qui privilégie les cours magistraux et l’apprentissage par cœur.

 

Parmi les bibliothèques visitées, pouvez-vous nous raconter une chose que vous avez trouvée particulièrement surprenante, innovante ou enthousiasmante ?

La BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec), située à Montréal, propose un espace fablab réservé aux 13-17 ans. L’entrée pour les adultes, en dehors des agents de la bibliothèque, y est interdite. J'ai été également surpris par la bibliothèque Marc Favreau du quartier Rosemont de Montréal qui propose un poêle à gaz aux allures de cheminée placé au centre de son espace « actualités », entouré par des fauteuils confortables. Une véritable invitation à la détente. Cela n’est pas si surprenant quand on sait que les températures hivernales peuvent atteindre les -15°C à Montréal !

 

Au final, que vous aura apporté cette mobilité à l'étranger ?

Cette mobilité à l’étranger m’a amenée à porter un regard nouveau sur une conception de la bibliothèque très franco-française. J’ai réellement vécu un dépaysement culturel, ponctué de rencontres enrichissantes avec des professionnels et des étudiants venus du monde entier. Cette école d’été à l’Université de Montréal m’a apporté des clés pour repenser l’accueil en bibliothèque, les relations avec les usagers et au sein d’une équipe.