Sônia Mara Saldanha Bach Passot

Sept ans après l’obtention de son master SIB, Sônia Mara Saldanha Bach Passot, bibliothécaire brésilienne revient en France avec pour motif d’intérêt l’étude de l’organisation des bibliothèques françaises. Les découvertes réalisées permettront de mieux répondre aux besoins sans cesse croissant des usagers des bibliothèques du Brésil, qui attendent aujourd’hui plus que le prêt de livres. Suivez son expérience. Parcours Depuis 2012 : Responsable de la bibliothèque du Campus Rebouças de l’Université Fédérale du Paranà. 2008 - 2010 : Master professionnel « Sciences de l’information et des bibliothèques » (SIB) à l’ENSSIB en partenariat avec l’université Lyon 1. 2000 - 2012 : Bibliothécaire au Département des Sciences de la Santé de l’Université Fédérale du Paranà. 1998 - 2008 : Bibliothécaire pour le groupe automobile Renault do Brasil à São José do Pinhais - PR.

Sônia Mara Saldanha Bach Passot : repenser les bibliothèques pour recentrer bibliothécaires et usagers au cœur des TIC

Suite à votre séjour à l'ENSSIB, qu'avez-vous retenu des échanges ou de vos rencontres avec les collègues ou les étudiants de l'ENSSIB ?

Pendant mon séjour à l’ENSSIB, j’ai eu l’opportunité de visiter des lieux exceptionnels grâce à Mme Elisabeth Noël, la directrice de la bibliothèque de l’ENSSIB. Lors de mes visites, j’ai été particulièrement touchée par l’investissement des bibliothécaires qui ont conçu ces remarquables nouveaux espaces pour les générations futures. Ces collègues pensent en permanence à l’avenir et font évoluer les structures culturelles et leurs pratiques professionnelles pour s’y adapter.
Aujourd’hui au Brésil, nous nous renseignons sur les pratiques culturelles et patrimoniales mises en œuvre à l’étranger, notamment en France, pour nous en inspirer en tenant compte de nos moyens financiers plus limités. Les structures que j’ai visitées en France m’ont beaucoup inspirées et je pense pouvoir mettre en pratique dans mon travail au Brésil certaines idées que j’ai vues ici.

 

D'une manière générale, que vous a apportée votre stage à la bibliothèque de l'ENSSIB ?

Mon stage à la bibliothèque de l’ENSSIB m’a apporté un nouveau regard sur le métier de bibliothécaire. Nous devons repenser les bibliothèques pour attirer les jeunes. Dans ma jeunesse, nous ne venions dans une bibliothèque que pour les livres. Aujourd’hui, une bibliothèque doit mettre à disposition des jeunes des outils numériques et des activités liées aux technologies de l’information et de la communication. Les nouveaux espaces dédiés à ces technologies, les « Learning Centers », sont le futur des bibliothèques et font déjà leur succès. Par exemple, la bibliothèque LILLIAD Learning center innovation de Lille attire 1800 étudiants tous les jours.
Ces nouvelles pratiques ont déjà commencé au Brésil avec la mise à disposition d’un espace d’exposition, mais doivent encore être développées, par exemple avec la démonstration et le prêt d’outils numériques. Nous vivons avec l’expansion des nouvelles technologies, un moment charnière dans l’histoire de l’humanité, comparable à la Révolution Industrielle. Le défi des bibliothécaires est de s’y adapter et de permettre aux utilisateurs des bibliothèques de vivre pleinement cette révolution.

 

Si lors de votre séjour en France vous avez visité d'autres bibliothèques, quels services ou quelles collections vous ont particulièrement marqués / intéressés / étonnés ?

Sans aucun doute, j’ai été enchantée par la bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA). La rénovation du bâtiment créé en 1860 par M. Labrouste magnifie la structure et le mobilier d’origine tout en y intégrant les équipements technologiques les plus avancés. C’est le mariage réussi de l’ancien et du moderne, du patrimoine historique et des nouvelles technologies.
Cette démarche de conservation des anciennes structures n’existe pas au Brésil, où les bâtiments sont régulièrement rasés pour faire place à de nouveaux édifices. Par exemple, la coupole du bâtiment où sont enseignés le droit et la psychologie à l’Université Fédérale du Paranà, où je travaille, a été rasée lors d’une rénovation. J’aimerais que nous accordions davantage d’importance à notre patrimoine culturel et historique comme en France, qu’il soit rénové et modernisé pour être transmis aux générations futures.

Son CV en ligne