Saki Hagihara : Travail collectif et diversité des échanges

Étudiante en 2ème année de master PBD (Politique des Bibliothèques et de la Documentation), Saki Hagihara est une étudiante japonaise venue en France pour continuer ses études supérieures. Étudiante à l’Enssib depuis la première année de master, elle a accepté de revenir sur son expérience en répondant à nos questions.

Saki Hagihara : Travail collectif et diversité des échanges

Qu'est-ce qui vous interpelle le plus dans les enseignements donnés à l'Enssib ?

Durant mon cursus Politique des Bibliothèques et de la Documentation (PBD) à l’Enssib, j’ai suivi plusieurs cours comme « bibliothèques et international », « politique documentaire », « bibliothèque numérique », « publics et services », etc. Parmi eux, le cours qui m’a le plus intéressé est celui sur la gestion de projet. Dans le contenu de cet enseignement, il nous est proposé des missions avec des établissements commanditaires, le projet que j’ai choisi a porté sur la conceptualisation des espaces modulables au sein du SCD Lyon 1. Pour mener à bien ce projet, nous avons réalisés deux séjours sur place afin d’effectuer des enquêtes/interviews auprès de professionnels et d’étudiants et nous avons aussi effectués trois comités de pilotage. Ce cours m’a le plus interpellé car la gestion de projet est un long parcours qui dure 5 mois, mais qui exige de fournir un travail d'équipe dans un temps contraint : analyse des documents et des données, élaboration des scénarios, production des dossiers pour chaque comité de pilotage, le tout en parallèle des autres cours. Et aussi, cet enseignement est basé sur un véritable travail sur le terrain, il m’a permis d’approfondir mes connaissances sur la conduite de projet, sur le public en bibliothèque universitaire et aussi sur la rédaction de documents synthétiques, j’ai beaucoup apprécié la communication avec des acteurs de domaines différents, et surtout la façon de travailler en équipe pour atteindre un objectif. Durant mes études à l’Enssib, j’ai également beaucoup apprécié le fait que des cours soient donnés par des personnes ayant des métiers différents, des professionnels de bibliothèques, d’entreprises, d’associations en plus des professeurs de l’Enssib. Cela m’a permis de voir différents points de vue sur les bibliothèques et d’échanger des idées avec ces personnes que je n’aurais peut-être pas pu rencontrer en tant qu’individu.

 

Trouvez-vous qu'il y a une différence entre l'approche française et celle de votre pays sur la question des sciences de l'information et des bibliothèques ?

L’approche mettant l’accent sur « Information literacy » est un sujet que nous abordons notamment en bibliothèque universitaire au Japon. Il s’agit de la mise en place de formation sur les compétences informationnelles pour les étudiants de premier cycle universitaire. « Information literacy » dit que les compétences informationnelles peuvent être définies comme un ensemble de compétences qui permet d’identifier un besoin d'information et à communiquer les informations adéquates et acquises en passant par des étapes de sélection, traitement, vérification, comparaison des informations existantes. Cela va donc au-delà d’une simple formation à la recherche documentaire. Des bibliothécaires forment des étudiants de plus en plus sur des questions comme la citation des sources et le droit d’auteur, ceci pour favoriser l’exploitation et la diffusion des informations identifiées, tout en collaborant avec les enseignants.

 

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans cette expérience de vie étudiante en France ?

Une des expériences les plus étonnantes mais aussi intéressantes pour moi est l'échange d’idées dans la classe entre les étudiants et les enseignants. Ici en France, des étudiants participent d’une manière active à la discussion tandis qu’au Japon cela ne se fait pas ou très peu, nous suivons les cours, nous écoutons ce que les enseignants expliquent, et enfin nous travaillons beaucoup individuellement. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le travail en groupe, j’ai apprécié notamment la façon dont on travaille ensemble en complétant des compétences reconnues de chaque personne. Ces expériences m’ont permis de changer complètement mes habitudes concernant l’approche du travail et la participation au cours.