Dans le cadre du programme de chercheurs invités de l'Enssib, Lidia Uziel, directrice de la Division des Langues Occidentales et Conservatrice pour l’Europe de l’Ouest à la Bibliothèque de Harvard, est venue à l'Enssib du 4 au 13 octobre 2016. Nous lui avons posé quelques questions suite à son voyage.

Lidia Uziel : échanges, rencontres et coopération entre la Bibliothèque de Harvard et l’Enssib

Suite aux conférences données pendant votre séjour à l'Enssib, qu'avez-vous retenu des échanges avec la salle ou de vos rencontres avec les collègues ou les étudiants de l'Enssib ?

J’ai été vraiment ravie de passer les huit jours consécutifs en Octobre 2016 à l’ENSSIB en tant que chercheuse invitée.  C’était une expérience unique et inoubliable pour moi.  J’ai été particulièrement marquée par la curiosité intellectuelle des étudiants et des chercheurs durant les conférences données lors de mon séjour. Ils ont posé énormément de questions se rapportant aux aspects riches et variés de la bibliothéconomie et surtout quant aux expériences professionnelles en Amérique du Nord et à la Bibliothèque de Harvard. La science de l’information est très différente de deux côtes de l’Atlantique et elle s’y pratique très différemment en France et aux Etats-Unis.   Des étudiants et des chercheurs de l’ENSSIB ont été très réceptifs à toutes ses particularités nord-américaines et en même temps, ils ont pris du temps à m’expliquer les nuances du système bibliothéconomique français. Je pense qu’on a appris beaucoup de choses ensemble. Cet échange d’idées, qui s’est produit dans un esprit français qui selon moi est très ouvert à l’international, est ce que j’ai retenu le plus et ce qui m’a le plus marquée.  J’ai été très impressionnée par le soif d’apprendre de choses nouvelles, le désir d’échanger des idées et par la volonté de partager des expériences professionnelles, et qui sont toutes, à mon avis, très présentes à l’ENSSIB d’une manière générale. 

 

D'une manière générale, que vous a apporté votre séjour en tant que chercheuse invitée à l'Enssib ?

Le séjour à l’ENSSIB m’a surtout permis de nouer des contacts directs, très intéressants avec des chercheurs, des étudiants, des conservateurs et des bibliothécaires français et plus particulièrement à Lyon.  J’espère bien que cela va porter des fruits dans l’avenir et  sur des plans différents : en ouvrant des possibilités nouvelles de réaliser des projets de recherche communs ou des projets de collaboration internationale franco-américaine.  En plus, le séjour à l’ENSSIB m’a permis de comprendre de manière plus approfondie le système français des sciences de l’information, ainsi que d’appréhender les nuances quant au statut bien particulier des bibliothécaires, des conservateurs et bien d’autres métiers du livre en France.  Chaque pays a ses propres particularités et notre système aux Etats-Unis diffère bien du système français.  Un échange direct avec des collègues — en y incluant des chercheurs, des étudiants, ainsi que des praticiens : conservateurs et bibliothécaires — du pays concerné et durant tout au moins une semaine, est absolument nécessaire pour pouvoir avancer sur ce front.  Mon séjour à l’ENSSIB m’a aussi permis de solidifier des liens existant entre la bibliothèque de Harvard et l’ENSSIB au plan administratif.   La bibliothèque de Harvard avait accueilli des stagiaires de l’ENSSIB ces deux dernières années, et nous allons accueillir un autre stagiaire en 2017.  La connaissance du programme bien plus en détail ainsi que le contact direct avec des personnes qui en sont responsables, me permettrait sans aucune doute de concevoir de projets de stages futurs bien plus intéressants et encore mieux adaptés aux exigences du programme de l’ENSSIB. 

 

Si lors de votre séjour en France vous avez visité des bibliothèques, quels services ou quelles collections vous ont particulièrement marqués / intéressés / étonnés ?

Je dois avouer que j’ai été particulièrement impressionnée par la Bibliothèque Municipale de Lyon et par leur service de dépôt légal pour des collections éphémères.  Leur collecte des tracts, des affiches, des publicités, de la  littérature grise, des catalogues, de toute sorte de matériaux uniques et distinctifs et des publications à un tirage très faible ou très limité, m’ont profondément marqué et très impressionné.  C’est vraiment extraordinaire d’avoir un service de ce genre dans une bibliothèque municipale et qui est si bien organisé et si efficacement géré. C’est quelque chose que nous ne voyons pas très souvent aux Etats-Unis, surtout dans des bibliothèques municipales. Je suis vraiment très reconnaissante d’avoir cette opportunité unique de visiter la BmL ainsi que bien d’autres bibliothèques lyonnaises (comme par exemple la Bibliothèque Diderot) et de pouvoir découvrir leurs collections, leurs services et d’apprendre bien des choses se rapportant à leurs efforts de collaboration avec d’autres bibliothèques universitaires ou de recherche dans la région.