Raphaëlle Bats, chargée de mission Relations Internationales, s’est rendue au mois d’août dernier au congrès de l’IFLA 2016 à Colombus (Ohio) aux États-Unis: l’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son expérience …

Raphaëlle Bats : Les enjeux sociaux dans les bibliothèques à l’IFLA 2016

Quelle est l'open session qui vous a le plus intéressée pendant le WLIC 2016 ?

J’ai particulièrement apprécié la session organisée par la section National Libraries. Deux raisons à cela, et la première étant que le thème était celui du développement durable, mais pris dans l’angle de la mise en œuvre de l’agenda 2030 de l’ONU, qui liste 17 objectifs à atteindre pour permettre un véritable développement durable. J’invite tout le monde à aller consulter le flyer sur la manière dont les bibliothèques peuvent s’inscrire dans ce processus, objectif par objectif. Ce flyer, ainsi que la brochure produite par l’IFLA, viennent juste d’être traduits par le Centre linguistique francophone de l’IFLA en Afrique : http://www.ifla.org/publications/node/10546

La deuxième raison à mon intérêt pour cette session est que deux de nos étudiants de master, Mathilde Gaffet et Camille Espy y présentaient une communication, sur le travail mené par la Bpi pour soutenir l’objectif n°5 de l’Agenda 2030, à savoir l’égalité des genres et l’accroissement de la capacité à agir des femmes et des filles. Leur travail était de grande qualité et nous étions très fiers d’elles.

 

Vous avez présenté cette année un poster à l’IFLA, pouvez-vous nous en dire plus sur ce que sont ces posters ?

Chaque année, 100 à 200 posters sont exposés pendant le congrès. Ces posters sont préparés par des bibliothécaires du monde entier, qui utilisent ce support pour présenter un projet qu’ils ont mené au sein de leur établissement : bibliothèque, centre de documentation, école en sciences de l’information et des bibliothèques, association professionnelle.

Les posters sont, à mon avis, une excellente manière de présenter visuellement un projet, à condition de ne pas oublier le contenu et sa structure en faveur d’un graphisme qui serait alors purement décoratif. C’est aussi un type de communication idéal pour qui veut participer et partager ses idées, sans être forcément assez à l’aise pour donner une communication devant une salle comble.

Cette année, j’ai tout particulièrement aimé le poster des collègues coréens de la bibliothèque nationale des enfants (Séoul). Leur projet consiste à faire un appel à volontaires pour lire des histoires aux petits. Tous les volontaires portent un tablier jaune, ce qui signifie pour les enfants leur disponibilité immédiate pour leur lire une histoire. Les collègues m’ont dit que ce programme a un succès fou chez les adolescents. J’ai également beaucoup apprécié le poster d’une collègue d’une BU chilienne, dans laquelle ils ont ouvert une section jeunesse, qui fait office de bibliothèque scolaire pour les écoles défavorisées du quartier. La collègue chilienne m’a précisé que l’objectif est aussi de montrer à ces enfants que les portes de l’université ne leur sont pas fermées.

Enfin, deux posters Enssib était exposés cette année : le mien sur les actions menées par les bibliothèques après les attentats de janvier 2015.

Et celui de l’université de Denver qui présentait une coopération entre nos deux écoles autour d’une veille partagée et collaborative en sciences de l’information et des bibliothèques, à destination des chercheurs ou des bibliothécaires qui font de la recherche. Cette coopération est le résultat d’un atelier IFLA-LTR monté à l’Enssib de 2011 à 2016, et dans lequel Denver nous a rejoints en 2014. L’atelier permettait à des étudiants d’apprendre la veille, tout en servant la communauté internationale. Enfin, cette veille s’inscrivait dans les projets de la section Library Theory and Research de l’IFLA.