Peut-on déprécier un livre ancien ?
Question
Bonjour,
Est il possible de déprécier un livre ancien ? J'ai été victime d'un dégât des eaux, j'ai fait expertiser 2 de mes livres que je n'ai pas retrouvés sur le net, et l'expert me dévalue le livre à 50 %. Ma question est la suivante : peut-on considérer un livre ancien comme un objet précieux ?
Merci de votre réponse,
bien cordialement.
Réponse
Date de la réponse : 20/02/2018
Vous avez en votre possession des livres anciens. L'expert que vous avez consulté récemment les estime à la moitié de la valeur à laquelle vous vous attendiez.
Vous souhaitez savoir si un livre ancien est un objet précieux.
Tout d'abord, veuillez noter que nous ne sommes pas experts en matière d'estimation des livres anciens ou plus récents.
Concernant la notion de préciosité en matière d'ouvrages, celle-ci est, semble-t-il, dissociée de son ancienneté.
Nous vous conseillons de consulter le site commercial CATAWIKI qui énonce 7 facteurs qui déterminent la valeur d'un livre.
Par ailleurs, vous pourriez faire appel à un autre expert en livre ancien, ou bien vous adresser à un bouquiniste de votre région pour avoir un deuxième avis.
Vous pouvez les identifier en recourant aux Pages Jaunes, par exemple.
Sur le blog de Hialaira vous retrouverez ces indications assorties de quelques conseils et de quelques pistes supplémentaires.
En bibliothèque, la catégorie des fonds rares, anciens et précieux ne recoupe pas exactement celle du marché de la bibliophilie. En effet, comme l'indique Frédéric Manfrin dans un mémoire de diplôme de conservateur des bibliothèques (p.12) :
"Si la rareté d'un ouvrage est une donnée assez objective, dans la mesure où elle peut être quantifiée, que dire de son caractère précieux ! A moins d'envisager la valeur d'un livre sur le marché de la bibliophilie, ce qui généralement est mal perçu dans le monde des bibliothèques françaises, il est très difficile d'évaluer le caractère précieux. Certes, beaucoup d'ouvrages, par la qualité de leur reliure, par leur provenance, par leur rareté ou leur ancienneté, peuvent être unanimement qualifiés de précieux, et personne ne leur contestera cette qualité. Il en est par contre de nombreux autres pour lesquels les raisons objectives sont beaucoup plus difficiles à appréhender. Un ouvrage sur l'imprimerie lyonnaise au 16ème Siècle aura sans doute droit à un traitement de faveur à la Part-Dieu, où il figurera dans les fonds régionaux, et donc patrimoniaux. A la bibliothèque de la Sorbonne, il figurera au fonds général. Ainsi ce livre est plus précieux à Lyon qu'à Paris. Autrement dit, le caractère précieux d'un ouvrage dépend à la fois de caractères globalement objectifs, mais aussi de sa localisation, et sans doute des bibliothécaires qui s'occupent des collections. "
Source : La communication des fonds anciens, rares et précieux : essai d'approche théorique. Frédéric Manfrin. Mémoire d'étude et de recherche, diplôme de conservateur des bibliothèques, Enssib, 2005.