Vous avez participé au Forum Régional de Développement Durable de l’Unece. De quoi s’agit-il ?

GI : Ce forum suit et examine l’implémentation de l’Agenda 2030 de l’ONU, un programme d’objectifs de développement durable (ODD). Le forum réunit les principales parties prenantes, notamment des représentants des gouvernements, des organisations internationales et régionales, des acteurs de la société civile, des universités et d’autres parties du secteur privé. Le forum permet à des acteurs déjà engagés de témoigner de leurs progrès dans la mise en place des ODD ou de leurs difficultés, et permet aux nouveaux acteurs de découvrir des outils et de se constituer un réseau pour lancer leurs actions.

Quel est l’intérêt de l’Enssib et de l’équipe de la mission Relations Internationales pour l’Agenda 2030 ?

RB : Depuis notre engagement dans le programme International Advocacy, l’Enssib fait partir d’un groupe de travail avec le Cfibd, la Bpi, l’ABF, qui vise à sensibiliser les bibliothécaires à l’Agenda 2030, à la fois comme un guide pour le développement durable et comme un outil de plaidoyer utilisable dans la promotion du rôle des bibliothèques envers le développement des territoires. Ce groupe de travail vise aussi à produire des outils de plaidoyer, comme une brochure qui donne des exemples des actions menées par les bibliothèques pour chacun des objectifs, et a conduire des actions de lobbying envers les décideurs. Pour le forum, notre objectif était de rencontrer des représentants des ministères et de montrer que les bibliothèques peuvent fournir des exemples utilisables dans un rapport de mise en œuvre de l’Agenda 2030 en France, et plus encore, que les bibliothèques devraient mentionner comme indicateurs montrant l’engagement de l’Etat envers la réussite de l’Agenda 2030.

Finalement, que vous a apporté la participation au forum, dans le cadre de ce groupe de travail national ?

RB : Nous avons pu échanger avec un représentant du ministère de la santé et plusieurs représentantes du ministère de la transition écologique, dont la commissaire générale pour le développement durable, Laurence Monnoyer-Smith. Nous avons pu présenter notre travail de collecte d’exemples, promouvoir le rôle des bibliothèques pour la réussite de l’Agenda 2030 et montrer notre engagement, qui a été salué. Il nous a été fait part d’un rdv organisé par le ministère en septembre pour fêter l’anniversaire de l’Agenda 2030 et nous espérons pouvoir y prendre part.

GI : Suite à notre échange avec les représentants de la délégation française, nous avons eu une réunion avec le Perception Change Project, département des Nations Unies dédié à valoriser l’impact du travail fait par les agences des Nations Unies et d’autres organisations internationales localisées à Genève. Ce département a notamment produit un document appelé 170 actions quotidiennes pour le développement durable. Nous avons discuté avec eux de l’opportinuité de diffuser ce document aux bibliothèques, qui sont susceptibles de diffuser ces bonnes pratiques auprès de leurs publics. Nous avons également envisagé de faire un document parallèle destiné aux bibliothécaires, pour faire des bibliothèques durables. A suivre…

Cette année, le Forum s’est focalisé sur 5 des 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030. Lesquels et les bibliothèques sont-elles actives sur ces 5 objectifs ?

GI : Les 5 objectifs spécifiques de l’année sont en fait des focus des Nations Unies. Pour 2019, ces sont les objectifs suivants : l’objectif 4 (éducation de qualité), l’objectif 8 (travail décent et croissance économique), l’objectif 10 (inégalités réduites), l’objectif 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) et l’objectif 16 (paix, justice et institutions efficaces) Les bibliothèques sont fortement engagées dans les 17 objectifs de l’Agenda 2030, soit en tant que lieu de diffusion de ces objectifs, soit en tant qu’actrices impliquées dans la mise en place de stratégies de développement local.

RB : Les bibliothèques françaises sont évidemment actives sur les objectifs 4 (éducation) et 16 (paix, justice et institution transparentes), et sur ce dernier d’autant plus que la mention de l’accès à l’information est clairement spécifiée par l’ONU comme un élément favorisant la réussite de cet objectif. Les objectifs 10 et 11 tournent autour de l’inclusion et de l’égalité. Là encore les bibliothèques n’ont pas de difficultés à montrer leur rôle à la fois en tant qu’outil de démocratisation et en tant que lieu ouvert à tous. L’objectif 8 étant plus centré sur les questions économiques, c’est peut-être celui sur lequel on n’attend moins les bibliothèques. Pourtant il ne fait nul doute que les ateliers de maitrise des outils numériques, de rédaction de CV, les ressources en auto-formation sont quelques exemples de l’utilité des bibliothèques sur ce sujet. On peut y ajouter l’impact économique des bibliothèques, qui embauchent des contractuels, proposent des contrats à des artistes, ont des marchés publics, etc.

GI : Toutes ces expériences sont recensées dans notre base de données, qui propose des exemples d’actions objectif par objectif. Si vous êtes intéressés, vous pouvez aller la consulter  à l’adresse suivante https://agenda2030bibfr.wixsite.com/agenda2030bib

Une journée à Genève, avez-vous eu le temps de goûter de bons chocolats suisses ?

RB : Malheureusement non ! Mais les occasions pourront se représenter ; Genève n’est pas si loin.

GI : De mon côté, la déception. J’adore le chocolat, notamment le blanc. Il y en avait une variété étonnante, mais par erreur j’en ai acheté un au caramel ! Toutefois, comme Raphaëlle l’a dit, les occasions pourront se représenter.