Laurent Bonzon

Journaliste de formation et traducteur, Laurent Bonzon commence par travailler pour divers médias nationaux et étrangers. Directeur de l’association Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture, il est aussi écrivain et compte une dizaine d’ouvrages à son actif.

Rencontre avec Laurent Bonzon, directeur de l’association Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture

Dans le cadre de la 4e édition des Rencontres interprofessionnelles du livre, nous avons rencontré Laurent Bonzon, directeur de l’association Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture. Il revient pour nous sur ce rendez-vous incontournable de la réflexion professionnelle régionale qui s’est tenu le 4 juillet 2019 dans les locaux de l’association.

 

Vous êtes le directeur de l’association Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture, quels sont les objectifs et les activités de cette association ?
C’est une association interprofessionnelle qui compte près de 300 adhérents provenant de tous les métiers du livre. L’agence propose des activités de conseil, d’expertise et elle est un opérateur du conseil régional ou de la DRAC pour certains dispositifs de soutien aux acteurs du livre. Nous œuvrons aussi beaucoup dans l’éducation artistique et culturelle et la jeunesse. Concrètement, nous sommes une structure d’accompagnement des professionnels et nous faisons le lien entre les politiques publiques et les acteurs des différents métiers de la chaîne du livre.

 

Comment fonctionne l’association ?
Le conseil d’administration est composé de dix-huit professionnels de tous les métiers. La présidente, Emmanuelle Pireyre, est une écrivaine. Je dirige une équipe de salariés dont cinq chargés de mission qui agissent chacun dans un domaine : les bibliothèques et le patrimoine, l’économie du livre, l’action territoriale, les auteurs et la création littéraire ainsi que le numérique. L’agence est structurée par métier.

 

Le 4 juillet dernier s’est tenu la 4e édition des Rencontres interprofessionnelles du livre. En quoi ces rencontres sont-elles nécessaires ?
C’est une volonté qui provient des professionnels eux-mêmes, qui ressentaient le besoin de se retrouver pour échanger. Ces rencontres marquent la fin de la saison et accueillent de 150 à 200 personnes environ. Il s’agit de se demander comment faire marcher l’interprofession, c’est-à-dire comment faire marcher ensemble les différents métiers du livre qui ont des spécificités et des logiques propres, notamment en ce qui concerne l’économie. L’économie du livre est sujette à de vives tensions : il y a une grande précarité des auteurs, les éditeurs se situent dans des marchés difficiles et les libraires font face à des contraintes économiques fortes. L’idée de l’interprofession est d’aller au-delà de ces logiques pour réfléchir, entre professionnels, à des problématiques qui dépassent les métiers et qui sont plus en lien avec l’écosystème du livre. Cela passe aussi par le fait d’être plus en cohésion avec ce que nous souhaitons défendre, en dépit des divergences, et de se rassembler autour de thèmes communs à toutes les professions.

 

À cette occasion, une charte interprofessionnelle de la filière du livre en Auvergne-Rhône-Alpes a été proclamée. Pourriez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?
Ce projet de charte interprofessionnelle s’inscrit dans la continuité de groupes de travail formés lors des précédentes éditions. L’objectif est de faire exprimer par écrit ce qui rapproche les professionnels, les lie, au-delà de ces logiques de métiers. La proclamation et la présentation de cette charte marquent le point d’orgue de cette 4e édition des RIL (Rencontres interprofessionnelles du livre, N.D.L.R.). C’est une sorte d’acte symbolique, pour rappeler à tout le monde ce qui fait la force du livre, rendre visible la pluralité des métiers, évoquer l’importance des commerces que sont les librairies, des éditeurs, des auteurs pour une grande région. Ainsi, ce document d’une dizaine de pages mentionne tous ces grands axes de l’interprofession.

 

Les Rencontres interprofessionnelles du livre ont pour partenaires des acteurs majeurs du milieu, tels que les associations LIRA et l’EIRA, l’ABF mais aussi l’Enssib. En quoi est-ce important de s’associer à notre école ?
L’association a signé une convention de partenariat avec l’Enssib. C’est important car sont formés au sein de cette école les futurs professionnels des bibliothèques. Tous les chargés de mission interviennent dans les cursus proposés à l’Enssib. Notre chargée de mission numérique est d’ailleurs issue du master « Publication numérique ». C’est primordial pour nous de sensibiliser les futurs bibliothécaires, conservateurs et directeurs aux problématiques de la chaîne du livre et de les confronter à la réalité des acteurs de la création littéraire. C’est aussi symbolique de rassembler toutes les associations actives dans le milieu du livre de la région et ce grand établissement national de formation des cadres des bibliothèques. Cela peut paraître évident mais c’est essentiel que tous ces représentants des métiers viennent travailler un moment avec toutes les autres professions pour préparer ces moments d’échanges. C’est déjà une démarche interprofessionnelle que d’organiser ensemble ces rencontres.

 

Propos recueillis par Karim Guerda