Virgile Rosa

Adjoint territorial à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras (84), Virgile Rosa y assume depuis deux ans son premier poste. Titulaire d’un master en Littérature, arts et culture obtenu à l’Université d’Avignon, il découvre le monde des bibliothèques dans le cadre d’un stage qui le conduit à passer et réussir les concours de la Fonction publique territoriale.  Intéressé par le livre, il l’est tout autant par la musique, ayant suivi pendant une dizaine d’années des cours de violoncelle au Conservatoire du Grand Avignon. A 27 ans, Virgile Rosa s’est engagé avec enthousiasme dans une année universitaire avec le diplôme de COBD, ajoutant de nouvelles cordes à son arc.  

Rencontre avec Virgile Rosa, adjoint territorial à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras et étudiant en COBD

1/ Vous suivez à l'Enssib la formation de cadre opérationnel des bibliothèques et de la documentation (COBD). Pourquoi avoir choisi ce diplôme ?
Quand je suis arrivé à la bibliothèque Inguimbertine, j’avais un concours et une vision théorique du métier mais il me manquait beaucoup le côté professionnel. Pour progresser, j’ai suivi quatre ou cinq formations continues mais qui n’ont pas véritablement répondu à mes attentes. J’ai alors consulté les formations proposées par l’Enssib car je savais que l’école formait les bibliothécaires et les conservateurs et je me suis dit que le niveau et la qualité seraient au rendez-vous. J’ai d’abord trouvé des formations continues et, en cherchant davantage, j’ai découvert le COBD, le diplôme de Cadre opérationnel des bibliothèques et de la documentation. Ce diplôme propose une formation très complète, qui aborde tous les thèmes des bibliothèques, des collections aux usagers en passant par le numérique. C’est par ailleurs un diplôme professionnalisant, avec un stage d’un mois, des dossiers documentaires à constituer, des études de cas à conduire et des cours dispensés par des professionnels. Nous ne sommes pas du tout dans un rapport d’enseignants à élèves mais de professionnels qui transmettent leurs connaissances à d’autres collègues, ce qui est important quand on est déjà en poste. L’apport de l’équipe pédagogique est très concret.  Enfin, l’idée de diplôme m’a séduit : j’allais suivre une formation sanctionnée et reconnue. Quand je fais le bilan de la formation du COBD, je me dis que je ne me suis pas trompé.

2/ Vous disposez déjà d'une expérience professionnelle. Quelle a été votre formation initiale ? Et votre parcours professionnel ?
Mon poste à la bibliothèque Inguimbertine est le premier que j’occupe après l’obtention d’un concours d’adjoint territorial. Depuis deux ans, je suis affecté au département « Société, histoire et beaux-arts », qui s’adresse à tous les publics adultes. Le master de Littérature, arts et culture que j’ai obtenu à l’Université d’Avignon présentait une dimension « théâtre » importante, du fait du Festival, ce qui m’a naturellement orienté vers ce département d’affectation.  Outre la bibliothèque de lecture publique où je travaille, la bibliothèque Inguimbertine compte une bibliothèque-musée, conservant 4000 volumes rapportés par son créateur, Jean-Dominique d’Inguimbert, quand il fut nommé évêque de Carpentras en 1735. Le fonds patrimonial est très important, ainsi que le fonds lapidaire dont le récolement n’est pas fini. Cette bibliothèque-musée vit par ailleurs un grand changement, puisqu’elle déménage dans l’ancien hôtel-Dieu de Carpentras, où est déjà installée la bibliothèque de lecture publique. Cette actualité et la richesse de la bibliothèque-musée pourront peut-être m’offrir des perspectives puisque pendant l’année du COBD, nous suivons une unité d’enseignement sur le patrimoine qui peut tout à fait m’être utile pour m’occuper de fonds patrimoniaux.

3/ En quoi le COBD peut-il vous aider dans votre projet professionnel, qu'il s'agisse d'une évolution ou d'une reconversion ?
Le poste que j’assume actuellement à la bibliothèque Inguimbertine m’amène à participer à la vie du lieu à différents niveaux : le circuit du livre, l’accueil du public, l’animation. Grâce au COBD, je vais pouvoir prétendre à plus de responsabilités, aussi bien dans le secteur documentaire que dans celui de l’animation. Dans un second temps, le COBD pourra m’aider à assumer de nouvelles responsabilités, plus managériales. C’est un diplôme qui permet de mieux se connaître et de pouvoir se projeter en tant que cadre, ce qui est particulièrement important en termes d’évolution professionnelle.  Le diplôme est un véritable tremplin puisqu’il permet d’actualiser ses savoirs, de gagner en expérience via le stage et les échanges avec les collègues mais aussi de se préparer aux concours de catégorie A, dont il ouvre plus facilement la porte qu’un master. Le COBD, c’est aussi la création d’un réseau puisque nous sommes en contact avec des collègues venant de partout en France.

4/ Le COBD se distingue par des enseignements en présentiel et à distance. Comment se déroule l'année universitaire ? Comment est-elle rythmée ?
C’est une année assez intense, qui nécessite beaucoup d’investissement. Pour ma part, je n’ai pas de temps de travail dégagé pour la formation mais des aménagements d’horaires seraient possibles. Il faut donc concilier activité professionnelle et formation, qui se décline en temps d’apprentissage et en restitution de travaux. En moyenne, les cours seuls représentent un volume horaire hebdomadaire de 10h, auquel il faut ajouter le temps de documentation et celui des productions écrites (fiches de lecture, études de cas en groupe, dossiers). Pour les cours, ce qui est intéressant, c’est la variété des enseignements : vidéos, écrit, animations, etc. Toutes ces modalités, qui favorisent l’apprentissage, témoignent de l’implication de l’équipe pédagogique, qui est impressionnante.

5/ Alors que votre formation s'achève dans quelques semaines, quels auront été pour vous les points forts du COBD ?
J’en note quatre : le programme, qui couvre à la fois le savoir, le savoir-faire et le savoir-être pour une future position de cadre ou une remise en perspective ; le format associant distanciel et présentiel ; le stage, qui met en situation ; l’équipe pédagogique et les intervenants, toujours présents pour nous. Tous ces atouts permettent de prendre confiance en soi et de se dire que l’on est légitime pour s’associer à des projets ou en proposer.

6/ Un mot pour conclure ?
J’attends beaucoup du stage, que je vais effectuer à la bibliothèque Inguimbertine sur une mission numérique. Les ressources numériques de la bibliothèque sont largement accessibles mais inconnues des 2/3 de notre public. Elles ne sont donc pas du tout utilisées et je vais travailler à la diffusion de ces ressources. C’est une belle mission de stage, qui sera par ailleurs utile à la bibliothèque.

Propos recueillis par Véronique Branchut-Gendron
Le 15 avril 2020