Julien Béal

Après une expérience de deux ans d'enseignant de Français langue étrangère (FLE) et de documentaliste au Japon, Julien Béal a intégré le Service commun de documentation (SCD) de Nice où il a occupé diverses fonctions liées aux services aux publics, aux collections imprimées et électroniques et à la formation. Aujourd'hui responsable de la gestion et de la valorisation d'un fonds spécialisé sur l'Asie du Sud-Est (le fonds ASEMI) labellisé collection d'excellence pour la recherche en 2018, il est également co-responsable du service bibliothèque numérique de l'Université Côte d'Azur. Soucieux de conserver un lien fort avec les publics, Julien Béal assume par ailleurs le rôle de coordinateur des services aux publics pour les trois bibliothèques du pôle Lettres Arts, Sciences Humaines et Sociales du SCD de Nice. Membres de plusieurs dispositifs et réseaux nationaux, il participe notamment au comité de pilotage du réseau national DocAsie. Julien Béal a également été membre de 2009 à 2017 des groupes de production à la préparation aux concours de bibliothèques dans le cadre de la coopération des CRFCB, ainsi que formateur pour le dispositif national transition bibliographique de 2012 à 2018. C'est dans le cadre de cette dernière activité qu’il a été amené à intervenir lors de formations organisées par l'Enssib.

Rencontre avec Julien Béal, formateur à l’Enssib et responsable de la gestion et de la valorisation d'un fonds spécialisé

1/ Vous intervenez dans le cadre de formations proposées aux professionnels par l'Enssib. Qu'est-ce qui, pour vous, distingue l'Enssib comme organisme de formation continue ?
L’Enssib est une école renommée en France mais aussi à l’étranger. J’ai pu me rendre compte de cette notoriété à plusieurs reprises et notamment à l’occasion de formations Enssib que j’ai animées sur la transition bibliographique à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc et à l’Université catholique de Louvain-La-Neuve en Belgique. Endosser la responsabilité d’une formation labellisée Enssib permet de bénéficier de cette réputation de qualité et oblige dans le même temps à l’assumer. La diversité et la capacité de l’équipe de la formation continue de l’Enssib à proposer des stages adaptés aux attentes des différents réseaux professionnels de la documentation sont également des points forts.


2/ Vous avez notamment travaillé à un module de formation à distance sur l'évolution des catalogues. Sur quelles thématiques intervenez-vous plus particulièrement ?
En tant qu’ancien membre du groupe de formateurs nationaux à la transition bibliographique, j’ai commencé à intervenir sur le sujet de l’évolution des catalogues et du catalogage dès 2013 pour l’Enssib. En 2014, l’école m’a confié la réalisation d’une formation entièrement à distance sur le sujet. J’ai alors particulièrement veillé à ce que les enjeux liés à la construction du web sémantique et à la place des bibliothèques sur le web soient au centre de ce stage comme ils sont au centre de la transition bibliographique. La thématique du web sémantique et plus récemment des bibliothèques numériques sont donc celles sur lesquelles j’interviens particulièrement depuis 2014.


3/ Comment construisez-vous les formations que vous proposez ? Comment collaborez-vous pour cela avec le pôle Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) de l'Enssib ?
D’une manière générale, la construction d’une formation passe d’abord par l’analyse des besoins et les parcours des participants. L’équipe de la FTLV de l’Enssib est très attentive à cela et transmet très tôt ces informations qui me permettent d’ajuster mon discours et ma stratégie pédagogique. J’essaie ensuite de scénariser mes formations en cherchant à créer des séquences potentiellement interactives. Le stage entièrement à distance construit en 2014 en étroite collaboration avec Claire Gaillard, responsable du pôle de la Formation à distance, est à mon avis le meilleur témoignage de cette approche. Cela reste pour moi la formation la plus aboutie que j’ai pu construire et mener et sa réalisation a été possible grâce aux compétences, au sens de l’écoute et à la confiance de l’équipe de la FTLV.


4/ En quoi votre poste actuel de bibliothécaire enrichit-il votre pratique de formateur ?
Je ne suis plus membre aujourd’hui du dispositif transition bibliographique et ma carrière s’est orientée vers la gestion d’une collection labellisée collection d’excellence et vers la construction d’une bibliothèque numérique selon les principes et standards du web sémantique. Continuant à intervenir sur l’actualité web pour des stages Enssib, je tire profit de mon expérience professionnelle pour proposer des contenus en lien avec les évolutions récentes du web. Je considère aujourd’hui qu’avec un logiciel comme OMEKA-Semantic, la communauté professionnelle dispose d’un outil innovant qui permet de mettre concrètement en pratique les « commandements » de la transition bibliographique qui reste pour beaucoup abstraits en dehors des règles de catalogage RDA-FR.


5/ Qu'est-ce qui pour vous défini une formation réussie ?
C’est un poncif mais j’y souscris complétement : la réussite d’une formation est proportionnelle aux nombres et à la diversité des interactions qu’elle a su générer avant, pendant et après avec tous les acteurs.


6/ Concrètement, les mesures sanitaires en cours depuis mi-mars ont modifié les pratiques de formation. Quelles sont pour vous les principales évolutions actuelles et à venir ?
Il me semble clair que la formation à distance se trouve renforcée. Il ne faudrait pas néanmoins qu’on lui prête des pouvoirs magiques car selon moi, une formation entièrement à distance est plus exigeante pour le formateur
qu’une formation en présentiel.



Propos recueillis par Véronique Branchut-Gendron
Le 8 juin 2020