Séminaire
Les données à mille temps

Organisateur : Enssib

Responsable : Agnieszka Tona

Date et horaire : 07/10/2022 10:00 - 13:00

Adresse : Enssib, salle 101| 17/21 boulevard du 11 novembre 1918 | 69100 Villeurbanne

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seminaire data
Présentation de l’évènement

Présentation générale du séminaire

A l’instar de tout objet informationnel ou culturel, les données s’ancrent dans l’axe du temps et peuvent être définies et estampillées par ses mesures. Il n’est pas rare que le rapport entre le concept de temps et la donnée s’exprime de manière très explicite dans les définitions mêmes de cette dernière, comme celle que propose l'Organisation internationale de normalisation (1993) : « la donnée : représentation calendaire d'un moment dans le temps ».
Et c’est justement ce sont ce(s) rapport(s) entre les données et le temps que ce séminaire interdisciplinaire propose d’explorer. Quelles sont les représentations du temps et des temporalités qui affectent aujourd’hui les données (qu’elles soient personnelles, publiques, ouvertes, massives, de recherche, etc.) ? Sous quelles formes ces représentations se matérialisent-elles dans les discours et les pratiques scientifiques et professionnelles autour de ces données ? Qu’est-ce que les données nous apprennent sur le temps ? Comment le disent et le racontent-elles ?
C’est ce que cherchera à explorer cette série de séminaires à travers un dialogue entre acteurs professionnels de l’information et chercheurs de plusieurs disciplines (SIC, sociologie, histoire, philosophie des sciences et épistémologie, informatique, etc.).

 

Séance du 7 octobre : Inviter la notion d'espace pour réfléchir sur le(s) temps de la donnée

Durant cette séance, nous continuerons à explorer le(s) rapport(s) entre les données et le temps à travers quelques questions qui constitueront le fil conducteur de ce séminaire : quelles sont les représentations du temps et des temporalités qui affectent aujourd’hui les données ? Sous quelles formes ces représentations se matérialisent-elles dans les discours et les pratiques scientifiques et professionnelles autour de ces données ? Qu’est-ce que les données nous apprennent sur le temps ? Nous abordons toutefois ces questions sous un angle original, car pas encore traité, celui de l’espace. Car réfléchir en termes de relations entre temps et espace s’avère une voie éclairante pour percer le mystère de la nature de la donnée, et notamment de ses rapports au temps.

 

Programme

  • 10h00 |Introduction, Agnieszka Tona, maître de conférences en SIC, Enssib
  • 10h20 | Sébastien Oliveau, maître de conférences habilité à diriger des recherches en géographie, à l'Université d'Aix-Marseille. Directeur de la très grande infrastructure de recherche PROGEDO acteur central de la politique nationale sur les données en sciences humaines et sociale.
    Le monde de la donnée est aujourd’hui avant tout caractérisé par la grande variété et l’importante quantité de sources et de formes. Cette présentation présente la particularité des données géographiques, en les inscrivant dans la perspective temporelle proposée par ce séminaire. En nous appuyant sur une expérience personnelle de plus de deux décennies de traitement de données géographiques, nous reviendrons sur leurs caractéristiques qui les rendent si particulières. En partant d’une description qui ne craindra pas d’appréhender la technique et les normes, nous aborderons les questions que posent aussi bien la construction que la représentation de ces données. L’ambition de cette présentation est de proposer à l’auditoire les moyens de se saisir des enjeux liés à ces données géographiques pour enrichir nos réflexions sur les rapports des données au temps.
  • 11h20 | « Des signes, des données et le passage du temps », Anne Beyaert-Geslin, professeur de sémiotique et de sciences de l'information et de la communication à l'Université Bordeaux.
    La catégorie de la temporalité est au coeur de la définition des signes. En tant que sémioticienne attachée aux signes et aux "méthodes de la signification", je soulignerai tout d'abord ce qui différencie les signes et les données. Pour la sémiotique, un cadre interprétatif est donné par la culture à travers de la langue.
    Selon qu'ils sont verbaux, plastiques ou syncrétiques, les textes entretiennent des relations différentes avec la temporalité qui se manifeste néanmoins toujours par la spatialité. En dernier ressort, c'est l'oeil du spectateur qui construit "l'effet de temps".
    La communication s'interrogera sur la nouveauté du rapport aux données, la relation à la spatialité et la participation du corps. Nous sommes des médiateurs qui, tels les accompagnateurs des touristes, facilitons le voyage des données à travers les cultures et les offrant à la provocation esthétique et à l'énigme du sens.