Elisabeth Saby

Villeurbannaise de cœur, Elisabeth Saby a réalisé l’essentiel de sa carrière dans le réseau des médiathèques de Villeurbanne, qu’elle intègre en 1988.

Elle participe alors à l’ouverture de la Maison du Livre, de l’Image et du Son (MLIS) et rejoint ensuite le service de prêt aux collectivités et des bibliobus, une mission qui la passionne, tant elle permet la proximité avec les usagers.

Après un détachement en Nouvelle-Calédonie, Elisabeth Saby retrouve Villeurbanne et le réseau de lecture publique, jusqu’en 2008 où elle participe à l’ouverture du Rize, avant de prendre en 2013 la responsabilité de la médiathèque.

Rencontre avec Elisabeth Saby, responsable de la Médiathèque du Rize, qui a accueilli le 6 février dernier une journée d’étude organisée par des étudiants de Master 2 de l’Enssib.

Elisabeth Saby revient sur la collaboration avec l’Enssib dans le cadre de l’organisation d’une journée d’étude confiée aux étudiants du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation (PBD)

1/ Le Rize a accueilli le 6 février dernier une journée d’étude organisée par les étudiants du Master 2 PBD de l’Enssib. Comment est né un tel projet ? 
L’idée d’une journée d’étude au Rize confiée à l’Enssib remonte à 2012, date de la première édition de ce type d’opération. Après l’ouverture du Rize en 2008, s’est installée dans l’équipe l’envie de faire se croiser dans ce lieu atypique des problématiques professionnelles différentes, de les faire dialoguer. C’est alors que l’Enssib a sollicité le Rize, qui travaille depuis avec l’école. Nos collaborations ont évolué au fil du temps, avec des tentatives à différentes dates et des évolutions dans l’implication des élèves conservateurs, puis des étudiants en masters. C’est la première fois cette année que nous collaborons avec les étudiants de Master 2 PBD. 

2/ Quelle était votre motivation pour confier à des étudiants l’organisation de cette journée d’étude ? Quelles étaient vos attentes quant à cette collaboration ? 
En tant que bibliothécaire, je trouve normal de participer à la formation des professionnels et futurs professionnels des bibliothèques, et je considère d’ailleurs que c’est l’une de mes missions. Outre cette motivation, la journée d’étude visait à inscrire la bibliothèque dans la programmation du Rize, la médiathèque du Rize n’étant pas la seule entité de ce lieu, où l’on trouve d’autres activités et d’autres métiers. Il s’agissait donc également de mieux partager avec les autres collègues du Rize et de rendre davantage visibles nos métiers de bibliothécaires. Enfin, je trouve passionnant d’accompagner des étudiants, qui plus est une promotion entière. L’expérience s’est avérée à la fois très enrichissante et très motivante, même si une difficulté demeure : celle qui consiste à faire venir des usagers intéressés par des problématiques qui touchent essentiellement la communauté professionnelle des bibliothécaires. 

3/ En tant que commanditaire, quel bilan tirez-vous de cette journée, à la fois en termes d’organisation et de retombées pour les professionnels et les usagers ? 
Au titre de structure accueillante, le Rize a mis à disposition les espaces et le matériel, plusieurs collègues ayant été sollicités à la médiathèque mais aussi dans d’autres services du Rize. Concernant les étudiants, ils ont fait preuve de professionnalisme, ce qui a été très positif pour l’organisation et la tenue de la journée. On a vraiment ressenti que cette journée avait été travaillée, préparée. Le point d’amélioration de cette année, c’est la participation. Tant des professionnels que du public extérieur au monde des bibliothèques. Et pourtant, une participante non bibliothécaire qui s’était inscrite m’a expliqué qu’elle avait été intéressée et que cela ne l’avait pas du tout gênée pour suivre la journée. Nous pouvons donc intéresser un public autre que celui de la communauté des professionnels des bibliothèques !

4/ Le Rize collabore depuis plusieurs années avec l’Enssib. Qu’est-ce qui, pour vous, distingue cette collaboration ?
En tant que médiathécaire, je partage la même communauté professionnelle que celle de l’Enssib, ce qui distingue véritablement notre collaboration. Nos autres partenaires sont généralement des acteurs culturels, avec lesquels nous collaborons en nous adaptant à un projet, en essayant de faire le lien avec les collections. Avec l’Enssib, nous sommes sur les mêmes thématiques et sur les mêmes métiers.

5/ La journée d’étude du 6 février portait sur le thème de l’approvisionnement. Quel sera le prochain thème traité par le Rize ? Fera-t-il l’objet d’une collaboration avec l’Enssib ? 
Nous travaillons actuellement à un projet qui sera présenté à partir de l’automne prochain et qui s’intitulera « Instruments voyageurs ». Nous collaborons pour cela avec le Centre des Musiques Traditionnelles Rhône Alpes (CMTRA) et l’Ecole Nationale de Musique, Danse et Art dramatique de Villeurbanne (ENM). Le projet sera bien plus qu’une exposition puisque nous commencerons par une collecte d’instruments présents sur le territoire de Villeurbanne mais aussi de témoignages des propriétaires de ces instruments. Parallèlement, nous souhaitons initier une réflexion avec un groupe d’usagers pour travailler sur l’attente des publics en matière de musique en bibliothèque. Nous constatons par exemple la diminution du nombre de prêts de CD et devons probablement évoluer vers d’autres propositions, qu’il nous faut identifier (par exemple, le prêt d’instruments serait une possibilité). Quant à une collaboration avec l’Enssib, pourquoi pas ? Elle pourra s’envisager dans le cadre de ce projet ou bien sur un autre thème, comme celui de la bande dessinée. Nous avons à ce propos des échanges avec l’Enssib et avec l’Ecole Emile Cohl, avec le souhait de valoriser des sujets de recherche par la bande dessinée. Le Rize accueille en ce moment trois doctorantes, dont les travaux pourraient, pourquoi pas, être restitués par la bande dessinée. C’est une piste parmi d’autres !
 

Propos recueillis par Véronique Branchut-Gendron, avec la collaboration de Raphaëlle Billy et de Marlène Racault, étudiantes de Master 2 PBD. 
Le 26/02/2020