Description : Les bibliothèques apparaissent dès l’Antiquité pour collecter des écrits, les classer et les conserver, voire les rendre accessibles, d’abord avec élitisme : prestige intellectuel, maîtrise du débat d’idées et de la connaissance, public érudit. Depuis la Renaissance, avec l’invention de l’imprimerie et l’institution du dépôt légal en France, les bibliothèques sont par excellence le lieu d’accueil du livre imprimé. S’y sont ajoutés d’autres supports de la connaissance et du savoir : cartes, documents illustrés et sonores, audiovisuel et, plus récemment, bases de données. Elles se sont ouvertes progressivement à un public élargi, avec la démocratisation de l’enseignement. Au XXIe siècle, le livre va se diversifier avec le numérique : comparable à la version papier (“livre numérique homothétique”) ou s’en distinguant très largement pour devenir un “livre enrichi” aux multiples contenus et utilisations. L’usage primera-t-il ainsi sur le support ? On passera d’une formule unique, e livre imprimé, à un concept multiforme, l’écrit numérique. Ce caractère multiforme du numérique, encore flou, est déroutant pour le travail traditionnel des “passeurs du livre”, bibliothécaires ainsi que libraires. Toutes les répercussions du numérique sur le livre ne sont pas encore clairement visibles. Inversement, la presse est déjà bouleversée par le développement d’Internet. L’analyse, menée avec l’aide du Centre national du livre, tente d’aborder ici l’impact du numérique sur les bibliothèques publiques : constitution de leurs collections, mission de promotion de la lecture publique, rapport avec les usagers qui les fréquentent.