Description : Le stade du miroir est une étape essentielle dans la construction de soi, et l’autre est un miroir vivant. Nous avons si souvent visité les bibliothèques des pays étrangers avec le louable souci de recenser similitudes et différences, d’observer que des situations semblables y trouvaient d’autres réponses, de découvrir quelles petites astuces, quelles grandes initiatives pourraient inspirer nos pratiques… Il fallait bien qu’un jour nous demandions à nos collègues d’ailleurs et de partout quel regard ils portaient sur nos propres établissements, puisqu’ils y venaient, nombreux, animés – on peut l’imaginer – d’intentions comparables, en simple visite, pour des stages plus ou moins longs, dans le cadre d’échanges ou de programmes de coopération, mais aussi parfois pour s’installer tout à fait et travailler avec nous. Autant de situations qui modifient la perception, la compréhension de nos façons d’être et de faire. Mais un regard professionnel, pour averti qu’il soit, n’épuise pas les appréhensions possibles de nos réalités. Si nous voulons placer les usagers au coeur de nos bibliothèques, leur avis ne nous intéresse pas moins. Nous avons donc sollicité des enseignants, des chercheurs, des étudiants, des écrivains et des usagers – de « simples » usagers, comme on le dit des « simples » citoyens –, afin qu’ils nous fassent part de leurs surprises, de leurs joies, de leurs interrogations, de leurs critiques et même de leurs craintes. Nous avons cherché à croiser le mieux possible ces regards de toutes origines, en leur demandant – ce n’était pas le plus facile – de conserver leur charge de subjectivité. Nous leur avons offert à contempler le territoire géographique et bibliothéconomique le plus vaste : de Lille à Marseille, de Strasbourg à Toulouse, en passant par Épinal, Tulle ou Vichy, de petites villes ou des villages de la campagne provençale ou bourguignonne et leurs bibliothèques, municipales ou universitaires, de la Bibliothèque nationale au bibliobus. La liberté du ton était l’unique consigne pour nouer des faveurs ou passer le gant de crin sur les aspects de son choix… Ainsi, de la nature de la lumière – électrique ou zénithale – aux revues en ligne, aux jeux vidéo, aux langues que l’on peut ou non parler ou lire, aux relations que l’on entretient entre pairs ou avec les autres, bien des sujets, certes, ont été abordés. Mais la matière est infinie, et le diable est dans les détails. Entre Noël et les étrennes, que pouvions-nous offrir de mieux qu’un dossier à lire entre les lignes ?