Description : Extrait d'un entretien avec Michel Butor. "Jusqu'à présent, les livres d'artistes étaient peu connus car ils étaient peu montrés. Maintenant les choses changent car ils sont à la mode, mais pendant des années, j'ai eu l'impression d'être seul à en faire, je n'étais pas le premier, loin de là. Ce n'est plus du tout le cas. Il y a des quantités d'expositions, très utiles, mais toujours un peu frustrantes car on ne peut pas manipuler les livres. Or ils sont faits pour cela. Ils sont dans les réserves des bibliothèques, donc il faut un certain nombre de précautions, ce qui est tout à fait normal. Il faut que les bibliothécaires facilitent l'accès et que les gens sachent ce qu'il y a à voir. Pour cela, il faut d'abord leur en parler. [...] Mais c'est bien d'être obligé de payer un peu de sa personne pour réussir à voir quelque chose. On est heureux d'avoir fait un certain effort pour arriver jusqu'à l'oeuvre qu'on désire voir. On est fier d'avoir mis des gants pour consulter un livre. Cela devient une cérémonie [...] Le livre d'artiste a l'avantage immense d'obliger les bibliothèques à réfléchir sur le livre et sur leur rôle. Ne ferait-il que cela, il serait déjà très important." Propos recueillis à Hendaye, le 9 juillet 2003, par Virginie Kremp