L’humour dans la Tunisie post-Ben Ali : l’art caricatural et le discours satirique au service de l’engagement politico-social, 2011-2021 - Notice bibliographique | Enssib
Description : Mémoire de Master 1 Cultures de l'écrit et de l'image s'intéressant l’humour dans la Tunisie post-Ben Ali.
Résumé en français :
À la suite du mouvement populaire de janvier 2011, le paysage politique, social et médiatique tunisien va se retrouver bouleversé du jour au lendemain. Le système législatif liberticide gouvernant les médias nationaux est suspendu et le ministère de la communication est supprimé. La levée de la censure conduit la population tunisienne à obtenir un acquis immédiat : la liberté d’expression. Avec celle-ci, l’humour critique se retrouve réhabilité. L’art caricatural et les discours satiriques connaissent alors une intense production et rencontrent le succès auprès d’un public assoiffé de liberté d’expression. Réhabilité dans les médias traditionnels et sur Internet, l’humour critique n’est plus assujetti à une codification officielle. Mais rapidement, le contexte politique et économique va freiner le processus de libéralisation des médias et de la parole. Une nouvelle forme de censure se met en place et les médias se retrouvent, de nouveau, soumis aux pouvoirs politiques. Les gouvernements successifs et notamment la coalition dit de la Troïka vont assainir les médias et paralyser l’élaboration d’un cadre légal instituant l'indépendance des médias et garantissant le pluralisme des opinions. Dès lors, l’usage de la satire et de la caricature s’adapte aux nouveaux interdits et aux nouvelles crispations sociales.
Résumé en anglais :
Following the popular movement of January 2011, the Tunisian political, social and media landscape will find itself turned upside down overnight. The liberticidal legislative system governing the national media is suspended and the ministry of communication is abolished. The lifting of censorship led the Tunisian population to obtain an immediate achievement: freedom of expression. With it, critical humor is rehabilitated. Caricatural art and satirical speeches then experienced intense production and met with success with a public thirsty for freedom of expression. Rehabilitated in traditional media and on the Internet, critical humor is no longer subject to official codification. But quickly, the political and economic context will slow down the process of liberalization of the media and speech. A new form of censorship is being put in place and the media once again find themselves subject to political powers. Successive governments, and in particular the coalition known as the Troika, will clean up the media and paralyze the development of a legal framework establishing the independence of the media and guaranteeing the pluralism of opinions. From then on, the use of satire and caricature adapted to new taboos and new social tensions.