Description : Le Moyen Âge ne conçoit pas la botanique comme une discipline en soi. La période est pourtant féconde en ouvrages savants sur le monde végétal. Les encyclopédies, les herbiers et les textes agronomiques qui s’élaborent et se diffusent du XIIe siècle à la fin du XVe siècle consacrent leur propos aux plantes et à leurs usages. Ces textes présentent des structures textuelles comparables qui permettent de les réunir en un corpus cohérent. Si les usages
pratiques (thérapeutiques, diététiques ou agronomiques) y occupent bien une place centrale, ces ouvrages ne limitent cependant pas leur propos à une approche purement utilitaire du
végétal mais témoignent bien d’un intérêt porté aux plantes elles-mêmes. Tant les textes que l’iconographie botaniques participent de la construction d’un discours scientifique propre à la période. Cette étude se concentre sur l’une des catégories du monde végétal, celle de l’arbre. Celle-ci est envisagée par les naturalistes médiévaux dans la multiplicité des différentes espèces qui la peuplent et qu’il s’agit de nommer, de décrire et d’ordonner. Définir l'arbre est également un enjeu pour les auteurs de la période, qui révèle en filigrane les méthodes de travail des naturalistes médiévaux et les spécificités d’un corpus qu’on peut qualifier de botanique médiévale.