Description : Le ministère des Armées, dont la mission prioritaire est d’assurer la protection du territoire national, de la population et des intérêts français partout dans le monde, produit des données. Certaines peuvent être placées en source ouverte, tandis que d’autres sont couvertes par le secret de la défense nationale et à ce titre inaccessibles au grand public. Dans ce monde binaire, il existe toutefois des cas intermédiaires où la donnée présente une certaine sensibilité mais aussi un intérêt pour les travaux de recherche. Le service statistique de ce ministère, S2E1, qui bénéficie des mêmes prérogatives que les quinze autres services statistiques ministériels (SSM), est au cœur de ce qui semble a priori inconciliable : préserver la sécurité des données tout en en favorisant l’ouverture. En complément de l’application stricte du secret statistique du fait de leur sensibilité, certaines données peuvent nécessiter la mise en place de mécanismes supplémentaires pour en assurer la diffusion ou l’accès, générant une impression de rareté voire d’absence. La volonté de ne pas mettre en libre circulation des informations sensibles sur les armements ou l’industrie de défense, voire les données opérationnelles des armées, est la première explication à cette impression de rareté de la donnée de défense. La seconde concerne plus directement l’environnement du statisticien ; l’absence de nomenclatures propres au domaine de la défense rend nécessaire des investissements statistiques complémentaires. Toutes les données produites par le SSM défense ne sont pas dans ce cas de figure et certaines ne posent aucun problème d’ouverture. À travers quelques exemples, les contraintes s’imposant à la diffusion de données statistiques dans un contexte de demande croissante d’ouverture des données sont exposées dans cet article ainsi que les mécanismes originaux proposés pour s’en affranchir