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    Rapport moral

    Par Jean-Claude Garreta, président

    En ouvrant ce rapport, nous tenons à rendre hommage à la mémoire de Jean-Claude Stéfani, bibliothécaire de Montreuil-sous-Bois, dont la nouvelle de la mort, la veille, 4 décembre, nous a atteint au cours d'une réunion du bureau de l'A.B.F. D'autres qui l'ont mieux connu ont dit ce que fut l'homme et le bibliothécaire militant ; nous voulons nous rappeler ici le loyal collègue qui, pendant un an, a représenté la section de lecture publique au bureau national. La discussion avec lui était toujours constructive et confiante ; son exemple doit inspirer notre action et nous associons son souvenir à celui d'Edmond Guérin qui, lui aussi, nous fut enlevé brutalement il y a douze ans.

    L'A.B.F. doit continuer, et continuera avec la nouvelle équipe qui, au cours de ce congrès d'Avignon, va être élue par le conseil national. L'an passé, nous souhaitions trouver un rédacteur pour la note d'information, et c'est Geneviève Feuillebois qui a accepté de reprendre du service à cet effet. Il y aura fort à faire pour réussir à « tenir le temps»: en dépit de nos efforts cette année, nous avons chaque fois été victimes de retards imprévus, tant au stade de la rédaction - qui dépend de nous - qu'à celui du tirage, de l'expédition et de l'acheminement. Nous avons publié une lettre de reproches aussi sérieuse qu'amicale : il faut absolument réussir à faire parvenir la note avant que les manifestations annoncées aient eu lieu! Nous ferons tous nos efforts pour que le secrétariat puisse maîtriser la masse de courrier, des cotisations, des renseignements au téléphone, et nous pensons que la saisie du fichier des adhérents sur la machine à traitement de texte acquise l'an passé par la section des bibliothèques de lecture publique allégera les tâches courantes de Monique Baptiste.

    Les activités ont comme de coutume été nombreuses ; il n'y a pas de réunion de groupe et de section sans une communication, une visite et, souvent, c'est une journée d'étude entière qui fut organisée. Une enquête sur les moyens en personnel des B.C.P. a donné lieu à une journée d'étude de la section de la lecture publique le 23 novembre. Celles qui se sont déroulées le 15 mars pendant le Salon du livre n'ont pas été le moins achalandées: «Bibliothèque et le livre de jeunesse» le matin, à l'initiative du G.I.F. (1) , et aussi «Signalisation et accueil en bibliothèque », par l'Intersection. L'enquête sur cette dernière a montré qu'il y avait précisément une nette demande de ces réunions qui, sur des points techniques, permettent d'améliorer nos connaissances professionnelles. Nous sommes là dans le droit fil des buts de l'association en complétant d'une manière irremplaçable l'action propre de nos administrations. C'est la base qui choisit les thèmes et le cadre de cette formation continue, et nous pouvons nous réjouir que l'Intersection trouve ainsi sa voie.

    La Bibliothèque nationale et la décentralisation a été traité par cette section le 7 février, et c'est à Orléans qu'a choisi de se réunir le 11 octobre la sous-section des bibliothèques d'art pour prolonger le congrès d'histoire de l'art de Pise (et avant l'organisation par Huguette Rouit, au nom de l'I.F.L.A., d'une réunion internationale à Genève: «A l'écoute de l'oeil»).

    La formation professionnelle a été le thème des réunions du 3 et du 10 décembre (G.I.F.), les périodiques, celui du 15 novembre (Rhône-Alpes). Le groupe Provence-Côte d'Azur a de son côté traité le 24 novembre à Aix des services de la documentation dans les universités. Nous aurions souhaité qu'àun niveau interrégional.ce sujet d'actualité fût repris ailleurs, mais nos efforts en ce sens furent vains, reconnaissons-le.

    Si peu d'entre nous ont pu se rendre au congrès de la fédération internationale en 1984 - il y avait tout de même quatorze Français à Nairobi - nous espérons être plus nombreux à Chicago l'été prochain où plusieurs communications sont prévues. Mais la date de 1989 se rapproche, et il ne tient pas au comité français de l'I.F.L.A. - auquel participe l'A.B.F. - que les préparatifs de ce congrès de Paris ne soient pas plus avancés.

    Avec nos administrations de tutelle, nous continuerons d'entretenir des rapports suivis qui n'altèrent nullement l'indépendance fondamentale que doit garder une association. Nous avons rencontré en juillet M. Varloot pour la mise au point du nouveau décret sur les bibliothèques universitaires, dont on attend toujours la promulgation, et, le 14 décembre, M. Gattegno ; cela ne nous a pas empêchés de formuler de sérieuses critiques sur le projet de réforme de la formation professionnelle connu sous le nom de «rapport Seguin », sur lequel l'A.B.F. avait été tardivement consultée. Le président de l'A.B.F. s'est associé à un recours devant le Conseil d'État contre la nomination au tour extérieur des inspecteurs généraux.

    Devant le grand public, nous avons été encouragés par le succès de 1984 pour tenir de nouveau un stand au Salon du livre, du 22 au 27 mars 1985. Les permanences furent mieux partagées cette année, mais il faudra faire mieux en 1986 et renouveler une présentation qui n'insistait cette fois encore que sur la formation professionnelle globale des bibliothécaires. Cinq cents personnes se sont arrêtées pour demander des informations.

    Et nous constatons avec satisfaction que le Vidéotext a inclus récemment, à la demande de la Direction du livre, des pages écran sur les bibliothèques d'Île-de-France, comme nous le souhaitions depuis dix-huit mois. Mais il faudra encore améliorer et enrichir ce programme. Il nous paraissait en tout cas important que le public rencontrât des bibliothèques dans le menu des informations générales dès la mise en route de ce nouveau média.

    L'adhésion de l'A.B.F. au réseau national d'orientation et d'accès aux sources d'information et de documentation a été ratifiée par l'assem-. blée générale d'Oriadoc le 16 novembre.

    Nous avons participé activement aux réunions mensuelles de l'inter. association rassemblant archivistes, bibliothécaires, conservateurs de musée et documentalistes pour soumettre au Premier ministre un plan de politique documentaire coordonnée : le texte final devrait être achevé cette année.

    Les dossiers techniques 1 et 2 de l'étude sur la tarification des consultations de banques de données ont été publiés cette année par la Bibliothèque publique d'information qui avait demandé à l'A.B.F. d'organiser sur ce sujet une journée d'étude le 3 février 1984. Enfin, un nouvel annuaire de l'A.B.F. vient de paraître, que nous devons cette fois encore à deux ans de labeur opiniâtre de Marie-Thérèse Laureilhe; qu'elle en soit ici remerciée.

    Un compte rendu annuel en fin de mandat est ordinairement un bilan triomphaliste : ce n'est pas notre propos. On voit bien qu'il y a eu beaucoup de démarches, d'interventions, de réunions, de discussions, mais que les travaux écrits furent moins nombreux. Peut-être n'êtes-vous pas satisfaits du contenu du Bulletin, à la mise en oeuvre duquel se consacre Pierre Fénart: c'est à vous de lui adresser des textes originaux qui viendront enrichir les sommaires.

    Le président, le bureau, sont là pour lancer des actions, coordonner les efforts, stimuler nos interlocuteurs. Ils n'ont pas toujours fait tout ce que vous étiez en droit d'en attendre. L'assiduité aux séances du bureau a marqué, ces derniers mois, un essoufflement très net, et combien de démarches ne restent-elles pas en projet parce que nous n'avons pas nous-mêmes su y consacrer le temps nécessaire : accès aux bases de données de la Culture, démarches pour coordonner la bibliothèque des arts graphiques et la bibliothèque technique du Cercle de la librairie, Vidéotext, reconnaissance de la formation professionnelle élémentaire et, plus immédiatement, relance de tels de nos groupes et sections assoupis...

    Nous avons souhaité que les candidatures se manifestent à tous les mandats de responsabilité de notre association pour qu'il y ait choix entre des personnalités, sinon entre des politiques. Si nous avons été peu entendus, n'est-ce pas parce que ces mandats paraissent trop lourds à ceux qui en sont capables, précisément parce que leur expérience les a déjà désignés pour occuper des fonctions professionnelles absorbantes ? Faut-il alors imaginer que les dirigeants de notre association soient déchargés, au moins en partie, de leurs tâches immédiates pour ne pas sacrifier les unes aux autres ? L'idée en a déjà été lancée il y a quelques années, car les journées n'ont jamais que vingt-quatre heures; s'imposera-t-elle un jour? L'A B.F. en tout cas, aura toujours besoin pour vivre pleinement son rôle que tous ses membres, oui, tous ses membres, s'emploient en le perfectionnant à mettre en valeur le noble métier qu'ils exercent.

    1. *"Bibliothécaires et libraires" l'après-midi par la section de la lecture publique. retour au texte