L'ENSB a participé depuis 20 ans à la formation des cadres et responsables des bibliothèques et organismes documentaires étrangers, ainsi qu'à des échanges d'enseignants entre l'Ecole et d'autres écoles des sciences de l'information dans le cadre de coopérations privilégiées.
Par son statut l'ENSB est une école de fonctionnaires français et le décret de sa création (juillet 1963) mentionne la part minime attribuée aux élèves associés français ou étrangers. De secondaire, la place des élèves associés étrangers est devenue de plus en plus importante, en partie depuis l'implantation de l'ENSB à Lyon en 1974. Quelques chiffres montrent l'augmentation de la proportion des étrangers par rapport au nombre total des élèves :
Une forte augmentation apparaît depuis que l'ENSB est à Lyon-Villeurbanne (remarquer que ces chiffres correspondent aux diplômes obtenus et non pas aux élèves qui ont suivi la scolarité et abandonné en cours d'année, et que depuis 1974 on compte 28 élèves au DSB étranger).
On peut également étudier la provenance des étudiants étrangers avec, en tête les pays francophones:
Algérie (39), Sénégal (29), Tunisie (26), Côte d'Ivoire (25), Cameroun (19) mais aussi Suisse (16), Haute Volta (12), Liban (12), Madagascar (10), Mali (9), Zaïre (9), etc.
Des raisons extérieures: on constate de plus en plus une importante demande des pays étrangers, surtout des pays francophones et en voie de développement (Maghreb, Afrique francophone et belge), des pays limitrophes comme la Suisse qui n'a pas de formation supérieure, des pays ayant d'anciennes traditions culturelles avec la France (Liban, Viet Nam, Portugal, Haïti, Syrie) mais aussi pour des raisons atypiques avec des pays variés (Amérique latine, Pérou, Brésil, Uruguay, Indonésie, Islande, Japon, Corée, Chine...).
Il serait intéressant d'étudier la variation de la provenance des étudiants suivant les périodes historiques (ex: guerre d'Algérie, Indépendance, etc.), ainsi que le manque de formation supérieure dans leur pays qui explique la provenance de certains élèves (Suisse, Sénégal - 2ecycle EBAD très récent -, Algérie et Tunisie cycle supérieur récent), ou encore la volonté de certains pays de former des enseignants de cycles de bibliothéconomie en place ou à l'étude (Côte d'Ivoire, Cameroun) dans une école française qui propose une formation de cadres "A" dans une durée limitée et dont le prestige est certain à leurs yeux.
A cette poussée de l'extérieur sont venus s'ajouter des raisons "intérieures" et surtout d'accueil favorables à Villeurbanne. Une autre raison de cette "montée" des élèves étrangers est le nombre décroissant des élèves fonctionnaires depuis 20 ans et surtout depuis 10 ans: 557 de 1965 à 1974, 323 de 1975 à 1985. Les élèves associés ont ainsi apporté un volant de complément.
Enfin, la dernière et principale raison a sans doute été la volonté de politique culturelle en faveur de la francophonie à laquelle l'ENSB était très attachée.
Le recrutement se fait sur dossier, avec toujours les mêmes difficultés à connaître les candidats, leurs motivations réelles, leur niveau linguistique et universitaire, à surmonter les lenteurs administratives. Ces difficultés posent le problème de la sélection: faut-il envisager une sélection locale ?
Aux problèmes de recrutement s'ajoute les problèmes matériels (bourses trop peu élevées, difficules à obtenir) et humains (adaptation à la longue et au mode de vie).
Enfin se posent les problèmes pédagogiques: les finalités et le programme d'une école de fonctionnaires français conviennent-ils aux besoins des étudiants français ? en d'autres termes se pose le problème: assimilation ou intégration ?
L'ENSB participe à des échanges d'enseignants avec les autres écoles de formation: écoles et universités de Montréal, Rabat, Alger, Oran, Dakar, a participé activement à l'AIESI (Association Internationale des Ecoles de Sciences de l'Information), accueille des bibliothécaires et des enseignants américains, allemands, irlandais, anglais, quebécois, africains. Les élèves de l'ENSB ont la possibilité d'effectuer des stages à l'étranger (Japon, Pérou, Grande-Bretagne).
On peut se demander quel a été le devenir des étrangers diplômés de l'ENSB: s'il est difficile d'avoir un suivi rigoureux, on peut affirmer par les contacts gardés avec les anciens élèves, qu'une grande majorité occupe des postes de responsabilités dans leur pays.
Quelques exemples :
Il parait souhaitable que l'ENSB puisse poursuivre sa politique culturelle en faveur de la francophonie et que quelque soit son avenir, l'ENSB garde une porte ouverte aux étudiants étrangers comme le font la plupart des établissements d'enseignement supérieur. Leur présence contribue à élargir l'approche professionnelle des étudiants français et des enseignants.