On a du mal à admettre la mort, survenue le 2 juin 1985, d'un être aussi vivant et dynamique que Mlle HAUTEBERT; cela paraît d'autant injuste qu'elle surmontait vaillamment depuis un an les divers tracas hospitaliers et les souffrances, qu'elle refusait tout attendrissement et qu'elle n'avait que des propos rassurants : qu'après tout elle avait bien de la chance puisqu'enfin elle avait le temps de lire, d'écouter France Culture, et puis sa soeur était là près d'elle qui la dorlotait (présence attentive qu'on ne peut que saluer). Martine HAUTEBERT aimait les livres et la musique, et par dessus tout l'amitié, les relations humaines : elle était une bibliothécaire exemplaire - qui rirait bien de lire cela. Née à Nantes le 11 juillet 1932, de parents nantais, elle y passe toute son enfance avec une soeur et frère aînés. L'été, ou pendant la guerre en 1944, la famille séjourne dans la maison de Falaise, aux confins de la Touraine et du Poitou, - où Martine continuera d'aller jardiner jusqu'à son dernier été.
Après des études d'histoire à Nantes et Rennes, la préparation du D.S.B. à Paris, un premier poste provisoire à Lorient, elle arrive à la B.M. de Limoges en janvier 1963, pour seconder Mlle ERLEVINT récemment nommée.
Dès le début, elle collabore à la formation professionnelle et là, ce qu'elle transmet de plus précieux à ces stagiaires "qui la privent de la Salle de lecture", n'est pas énoncé dans ses cours : son goût de rendre service au public et le courage de s'en donner les moyens. Cela l'amenait elle-même à être depuis quelques années, trésorière du groupe régional de l'A.B.F. Limousin-Poitou-Charente et en activités parallèles, secrétaire de la Société Archéologique et Historique du Limousin, trésorière du Groupe de Recherches et d'Animation Musicales, à fréquenter la Croix-Rouge et diverses chorales... A la bibliothèque, elle s'occupait particulièrement, depuis sa création en 1976, de la discothèque de l'annexe de l'Aurence, et en 1984 elle était en train de préparer l'ouverture d'une seconde discothèque - toujours en projet - à l'annexe de Beaubreuil, et elle se réjouissait d'avoir imaginé un meuble, un système de prêt pour les disques compacts...
Sa disparition laisse inconsolés tous ceux, nombreux, qu'elle encourageait par son humeur enjouée et ardente.