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Catalogue et bibliographie au congrès IFLA de Brighton

1987

    Catalogue et bibliographie au congrès IFLA de Brighton

    Par Geneviève BOISARD, Directeur Bibliothèque Sainte-Geneviève.
    Comme son intitulé l'indique, la réunion de cette année comprenait un conseil avec des élections aux postes de responsabilités : présidents et secrétaires des comités permanents des sections et divisions, membres du bureau professionnel et du bureau exécutif. Un certain nombre de Français ont été élus ou réélus présidents ou secrétaires de comités permanents, Marcelle Beaudiquez a été élue membre du bureau exécutif avec un mandat de quatre ans.

    1 - Section de catalogage

    1.1 Réunions du Comité permanent :

    L'activité de la section a été principalement consacrée ces dernières années à l'élaboration et à la révision des normes internationales de description des livres (International Standard Book Description). Ces normes, élaborées par des groupes de travail comprenant souvent des experts de plusieurs sections, ont eu un grand succès, car elles ont été adoptées et mises en pratique par les bibliothèques du monde entier. Il était prévu au départ que ces ISBD devaient être appliqués pendant cinq ans avant toute révision. Un groupe d'experts a été chargé de coordonner cette révision.

    ont été revus les ISBD (M) monographies, (S) séries, (NBM) non-livres, (CM) cartes. Après l'enquête mondiale et le vote des sections, ils ont été imprimés et peuvent être commandés.

    Les changements apportés touchent principalement le vocabulaire qui a été harmonisé. Dans 1TSBD (M) ont été introduits des changements pour les écritures non latines : l'ISBD (S) a été harmonisé avec 1TSDS qui a fait de gros efforts pour ne pas entraîner la rédaction de deux notices différentes pour le même titre ; l'ISBD des non-livres a été étendu aux enregistrements sonores, mais on en a exclu les fichiers informatiques qui font l'objet de l'ISBD (CF).

    en cours de révision les ISBD (A) livres anciens et (PM) musique imprimée. Ils ont été revus par les groupes de travail. L'ISBD (A) a été soumis à l'enquête mondiale et doit faire l'objet du vote des sections de catalogage et des livres rares et précieux. Il sera publié au début de 1988.

    L'ISBD (PM) sera soumis à l'Association des bibliothèques musicales au début de l'automne, après la rédaction définitive, il fera l'objet d'un vote. La publication devrait intervenir début 1989.

    en préparation, l'ISBD (CF) fichiers informatiques concerne en fait tous les supports lisibles par ordinateur. Cet ISBD est élaboré conjointement par les sections de catalogage, de la technologie de l'information et des bibliothèques nationales. Une première version du texte a été envoyée au groupe de travail pour commentaires, un texte provisoire sera soumis à l'enquête mondiale. Deux réunions financées par l'UNESCO auront été nécessaires, la seconde est prévue à Londres en janvier 1988. La version définitive de ce texte devrait être prête pour l'été 1988.

    par ailleurs des recommandations concernant l'application de l'ISBD aux parties composantes (CP) ont été rédigées.

    Le texte définitif est soumis au vote des sections de catalogage et des publications en série. Il sera publié à la fin de 1987. Ce texte est important dans la mesure où il concerne non seulement les bibliothécaires, mais aussi les documentalistes et tous les centres qui dépouillent des périodiques. Un effort spécial sera fait pour sa diffusion auprès des centres de documentation.

    Quand tous ces ISBD seront achevés, l'ISBD (G) feral'objetd'un amendement pour l'harmoniser avec l'ensemble.

    La section est également impliquée dans l'élaboration du format Unimarc pour les fichiers d'autorité. Commencé en 1984 avec la section de la technologie de l'information, le travail progresse de façon satisfaisante. D'abord conçu pour les vedettes noms de personnes et de collectivités, on souhaite l'étendre aux vedettes matières.

    Quelques problèmes ont été soulevés pour les vedettes parallèles. La troisième version du texte est maintenant prête à être soumise aux sections.

    1.2. Comité consultatif UBCIM :

    Les deux programmes fondamentaux de. l'IFLA sur le Contrôle bibliographique universel (UBC) et le Programme Unimarc international (IMP) ont désormais fusionné et sont sous la responsabilité de la British Library qui met à leur disposition du personnel et des locaux.

    Le nouveau programme UBCIM doit promouvoir l'échange de données bibliographiques compatibles entre bibliothèques et spécialement entre agences bibliographiques nationales. Le programme élabore des normes pour l'échange des données lisibles par machine. Il travaille en liaison avec la Division du contrôle bibliographique et les sections qui la composent ainsi qu'avec la Conférence des directeurs des bibliothèques nationales. Il collabore éventuellement avec l'UNESCO et l'ISO TC 46.

    Le programme UBCIM coordonne et met en oeuvre l'activité des sections, assure l'édition et la diffusion des documents élaborés dans les groupes de travail des sections. Il dispose d'un secrétariat permanent qui se charge de l'envoi des textes pour les enquêtes mondiales.

    Ses projets en cours comportent l'édition et la diffusion des ISBD révisés ou en cours, une bibliographie annotée des ISBD et un manuel donnant des exemples de notices de monographies en ISBD. En matière de format Unimarc, un manuel Unimarc a été préparé rassemblant le format proprement dit et le guide d'utilisation. L'UBCIM éditera le format Unimarc pour les fichiers d'autorité quand celui-ci sera prêt.

    D'autres projets ont été soumis à discussion concernant la réédition du guide sur les pratiques de catalogage, des noms de personnes, des classiques anonymes, les listes des organes législatifs et des ministères des pays d'Afrique et d'Europe.

    International cataloguing , la feuille d'information trimestrielle de l'UBC, va être rénovée et transformée sous le nouveau titre International cataloguing and bibliographie control .

    1.3 Réunions plénières :

    La section de catalogage et la section de bibliographie ont organisé en commun un séminaire sur les bibliographies nationales pour célébrer le dixième anniversaire de la Conférence organisée à Paris par l'Unesco sur ce même thème en 1977. Ce séminaire s'est tenu pendant toute la journée du mardi 18 août. Six interventions ont eu lieu. Marcelle Beaudiquez, de la Bibliothèque nationale, a rappelé dans quelles circonstances s'était tenue la Conférence de Paris, quelles avaient été ses recommandations, dans quelle mesure celles-ci avaient été suivies et quelles étaient les lacunes à combler et les nouvelles perspectives ; Barbara Jover, ancienne responsable de l'UBC Office, a rappelé le concept du contrôle bibliographique universel et le rôle joué par l'UBC Office dans la promotion des ISBD. Le succès inespéré des ISBD auprès des agences bibliographiques nationales qui l'ont toutes intégré dans les normes nationales de catalogage ; Barbara Bell, du Collège de Wooster, Ohio, a fait une revue très détaillée et très documentée des changements intervenus dans les bibliographies nationales courantes depuis 1977 ; Barbara Kelm, directeur de la Deutsche Bibliothek, a exposé les classifications employées dans les bibliographies nationales ; Peter Lewis, chef des services bibliographiques de la British Library, s'est interrogé sur l'avenir des bibliographies nationales.. Il a souligné les limites du concept de contrôle bibliographique universel. Il ne suffit pas, en effet, de signaler les titres qui paraissent sans indiquer en même temps où ils sont disponibles et une bibliographie nationale doit tendre finalement à être un catalogue de bibliothèque. De même, le dépôt légal sur lequel se base le contrôle bibliographique reflète à la fois plus et moins que l'activité intellectuelle d'un pays, la prédominance d'une langue telle que l'anglais ou le marché que représentent les pays anglo-saxons jouant au bénéfice des bibliographies nationales de langue anglaise au détriment des autres, le lieu d'édition d'un ouvrage n'étant pas toujours en relation avec la nationalité de l'auteur. Il a donc contesté aux bibliographies nationales le rôle de miroir de l'activité intellectuelle d'un pays, ce rôle étant mieux assuré par la somme des catalogues des bibliothèques de ce pays. Il faut penser davantage en termes de services bibliographiques rendus aux bibliothèques qu'en terme de bibliographie nationale. Une bibliographie telle que la British national bibliography rend de tels services, mais ils sont bien mieux effectués grâce aux ordinateurs et les connexions de bases de données remplaceront l'édition de bibliographies nationales.

    Après cet exposé stimulant, une discussion s'est engagée sur les problèmes économiques des bibliographies nationales, sur l'utilité du dépôt légal et sur l'intérêt, parallèlement aux bases de données automatisées, d'une bibliographie courante sur papier qui seule permet une information transportable, consultable partout et courante dans la discipline choisie.

    Pour ce même séminaire j'avais rédigé une communication sur l'évolution de la Bibliographie de la France et les répercussions de l'automatisation sur son contenu et sa présentation. Pour des raisons d'organisation cette communication n'a pu être présentée oralement, elle a été distribuée et sera publiée dans International Cataloguing .

    Dans la seconde réunion plénière de la section de catalogage nous avons entendu deux communications très intéressantes. Michael Gorman, directeur de la Bibliothèque de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, a brossé le passé, le présent et l'avenir de la description bibliographique. Michael Gorman, qui a été dès l'origine au nombre des experts qui ont élaboré l'ISBD, nous faisait là part de son expérience. Il a rappelé tout d'abord les circonstances de la création des ISBD, leur utilité et leur succès général. Il a ensuite souligné un certain nombre de défauts des ISBD. Leur première faiblesse vient du fait qu'ils ont été élaborés en allant du particulier au général et tous plus ou moins calqués sur l'ISBD (M) premier paru, qui concernait les monographies. Ce n'est que bien plus tard que l'ISBD (G), qui détermine la structure générale des ISBD, a été élaboré. L'ISBD (S), qui ne ressemble pas aux autres, a été dès l'origine en concurrence avec une autre norme internationale l' ISDS , qui partait d'une approche différente pour décrire les publications en série. Enfin, bien que leur finalité soit seulement de définir une structure de la description bibliographique avec une ponctuation permettant d'en reconnaître les différentes parties, les ISBD ont souvent été encombrés de règles de catalogage qui n'étaient pas leur véritable propos et relèvent de codes de catalogage qui sont censés en découler. Seul un retour à cette structure dépouillée permettrait aux ISBD de jouer véritablement leur rôle de moteur dans la description bibliographique.

    La seconde intervention était celle de Barbara Tillett, directeur des services techniques de la Bibliothèque de l'Institut Scripps d'océanographie à San Diego La Jolla, Californie. Désirant travailler à établir un sytème informatique d'information bibliographique, elle a été amenée à étudier les liens entre notices bibliographiques à l'intérieur d'un catalogue de bibliothèque. L'exposé qu'elle nous a fait était le résultat de sa thèse de doctorat. Barbara Tillett distingue sept sortes de relations entre notices.

    • relations d'équivalence entre un original et sa reproduction en fac-similé ou sur un autre support, etc.
    • relations dérivées entre une oeuvre et ses différentes éditions, traductions, etc.
    • relations descriptives entre une oeuvre et les différents comptes rendus, critiques, commentaires auxquels elle a donné lieu.
    • relations englobant - englobé entre un tout et sa partie. C'est ce qu'Unimarc appelle relations verticales.
    • relations d'accompagnement entre l'unité bibliographique et le document qui l'accompagne.
    • relations séquentielles entre les unités bibliographiques qui se succèdent.
    • relations de caractéristiques communes par exemple entre deux ouvrages du même auteur, sur le même sujet ou de la même date, etc.

    Elle a fait une critique assez sévère de la façon dont ces différentes relations ont été prises en compte et résolues dans les codes de catalogage américains, des relations identiques étant indiquées soit par des renvois, soit par des entrées secondaires, soit par des notes. Elle a relevé, comme je le soulignais moi-même dans mon texte, l'influence déterminante du support matériel du catalogage sur le type de solution recommandée. Barabara Tillett préconise un codage permettant de préciser le type de relation entre deux notices. Elle souhaite qu'Unimarc soit précisé sur ce point. Profitant de la base informatisée de la Bibliothèque du Congrès, Barbara Tillett a fait des statistiques très intéressantes sur la fréquence d'apparition des différents types de relations suivant la nature des documents, leur langue, leur sujet, leur date et leur pays d'origine.