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Antoine-René d'Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787)

1987

    Antoine-René d'Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787)

    Par Martine LEFEBVRE, Conservateur Bibliothèque de l'Arsenal

    A l'occasion de l'anniversaire de la mort de son fondateur, la Bibliothèque de l'Arsenal a présenté pendant l'été 1987 une petite exposition consacrée au marquis de Paulmy.

    Celui-ci, né en 1722, était issu d'une famille de vieille souche qui avait compté parmi ses membres plusieurs ambassadeurs ou ministres. Fils du marquis d'Argenson, ministre des Affaires étrangères, et neveu du comte d'Argenson, ministre de la Guerre, Paulmy embrassa lui aussi une carrière publique. Il fut successivement ambassadeur en Suisse (1748-1751), secrétaire d'Etat puis ministre de la Guerre (17511758), ambassadeur en Pologne (17591765), puis à Venise (1767-1768).

    Ce ne sont cependant pas ses fonctions publiques qui lui valurent la renommée la plus grande. A la suite de son oncle, qui avait rassemblé une bibliothèque remarquable, Paulmy s'attacha dès les années 1750 à réunir une collection qui devait compter en 1785 plus de 52 000 volumes, dont 2412 manuscrits et 592 portefeuilles ou volumes d'estampes, et une collection de médailles.

    Le noyau de cette bibliothèque fut constitué par la collection du comte d'Argenson, mort en 1764, qui comptait nombre de pièces majeures, tels les très beaux manuscrits provenant de la librairie des ducs de Bourgogne. Paulmy reçut également beaucoup de livres en don ou acheta auprès des libraires français ou étrangers. Il était régulièrement représenté par ses secrétaires dans toutes les grandes ventes publiques de la seconde moitié du siècle, illant jusqu'à acheter en bloc les 26 000 /olumes de la cinquième vente La Vallière.

    La crainte de voir sa bibliothèque iispersée après sa mort poussa Paulmy à rffrir sa collection à Louis XVI, à la seule condition de remplacer Jean-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, mort le 1er ivril 1784. Cette proposition fut refusée ;t le 20 juin 1785, Paulmy vendit sa bibliothèque au comte d'Artois, moyennant 412 000 livres et l'assurance de conserver la jouissance de sa collection lusqu'à sa mort.

    La composition de la bibliothèque reflète a curiosité universelle du marquis. Si la rhéologie et la Jurisprudence sont peu représentées, il en est autrement pour les Sciences et Arts, l'Histoire et surtout les Belles Lettres. L'intérêt du collectionneur pour le théâtre et la littérature - en particulier la littérature médiévale - revêt les aspects multiples. L'érudit qui annote le remarques savantes le catalogue de sa bibliothèque accomplit également un immense travail de vulgarisation en pu-Dliant la Bibliothèque universelle des romans ou les Mélanges tirés d'une grande bibliothèque .

    L'exposition s'organisait autour de cinq grands thèmes : Vie et oeuvre, Acquisitions, Marques de possession, Reliures, le Collectionneur. Présentée dans le Salon d'honneur, dont la décoration fut réalisée à l'initiative de Paulmy, elle réunissait, parmi quelques beaux meubles qui ornaient les appartements du marquis, quelques pièces importantes de sa collection.