Index des revues

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    Mémorial de Caen, Normandie

    Un musée pour la paix

    Par Geneviève Le Cacheux, Conservateur en chef
    Pendant l'été 1944, Caen s'est trouvée au centre d'une bataille qui a duré 77 jours, la plus grande bataille de tous les temps. Ce fut le début d'une reconquête de la liberté pour l'Europe, d'un combat pour instaure r la paix. La ville, pivot de cette bataille, a été détruite à 80%, elle a perdu des milliers de morts. Pour faire connaître au public, et surtout aux jeunes générations, ce qu'a été ce combat des hommes libre s contre le totalitarisme, la Municipalité de Caen a décidé d'ouvrir un Mémorial qui est aussi un musée historique destiné à faire prendre conscience au visiteur, du combat permanent pour instaurer la liberté, les droits de l'homme et la paix. En décidant d'intégrer au Mémorial, un Centre de recherche et de documentation, la Municipalité voulait, non seulement en préparer l'ouvert ure, mais également en assurer l'avenir.

    Centre de Recherche et de documentation du Mémorial

    La double vocation du centre paraît à beaucoup ambigüe. Sans doute est-il normal de créer un centre de documentation pour alimenter un musée historique. L'histoire contemporaine s'appuyant sur l'image et le son, autant que sur l'écrit, il est indispensable de prévoir une documentation audio-visuelle riche et variée. Par conséquent le centre se doit d'être doté de matériel de prise de vues, de son, et d'ateliers: montage video et son, laboratoire de photographies.

    Le centre rassemble de manière systèmatique tous les documents ayant trait à la Bataille de Normandie : préparation de l'opération Overlord, Jour J sur tous les sites de Normandie, et les différentes phases de la bataille.

    La période couverte par la bataille proprement dite va du 5 juin 1944, jusqu'au 20 août, elle est suivie par la libération de Paris, puis, au-delà, par la libération du port du Havre, le 12 septembre.

    Tous les faits qui expliquent le choix de la Normandie pour la première étape de la libération de l'Europe, les stratégies politiques ou militaires qui en découlent, intéressent aussi les visiteurs du Mémorial, c'est pourquoi est rassemblé, aussi, tout ce qui a trait à ces sujets. Le but est d'être aussi exhaustif que possible, sinon pour la documentation proprement dite, du moins pour sa localisation en France et à l'étranger.

    Cette période de l'histoire fait de notre région un territoire international : 13 nations sont directement impliquées dans la phase active de la bataille en Normandie. En conséquence, la vocation du centre de recherche est, elle aussi, internationale. De plus, les historiens ayant voulu expliquer aux visiteurs, et en particulier aux jeunes, l'évolution des faits historiques depuis l'armistice de 1918, jusqu'à l'arrêt total des hostilités, au mois d'août 1945, le centre s'est trouvé dans l'obligation d'élargir sa documentation à toute la période qui va de 1918 à 1945, mais sans tendre à l'exhaustivité (un immeuble de plusieurs étages n'y suffirait pas!). Enfin, la réflexion sur la conquête et la sauvegarde de la paix a présidé à la conception du Mémorial, c'est donc un thème auquel nous sommes très attachés, et nous voulons fournir aux jeunes les ouvrages qui leur permettent de poursuivre leur réflexion, après avoir vu le film " Espérance" qui marque la fin du parcours historique.

    Informatisation

    La première tâche, entreprise à partir du début de l'année 1987 a consisté à rassembler les documents pour constituer une collection de base, mais aussi, très vite, en établir le catalogue et l'informatiser afin de le rendre accessible, non seulement du site même du Mémorial, mais aussi de l'extérieur, par terminaux classiques, et par Minitel.

    Le système informatique choisi équipe déjà le réseau des bibliothèques de la Ville de Caen. C'est celui de CLSI, Computer Library International. Il a été choisi par plus d'un millier de bibliothèques dans le monde entier, bibliothèques publiques ou de recherche, et son système d'interrogation est très performant, mais aussi très facile à utiliser par tous, sans formation préalable. Une douzaine de bibliothèques l'ont déjà choisi en France, entre autres Aix, Bordeaux, Le Mans ou Paris, mais aussi des bibliothèques de villes moyennes, telles St-Quentin en Yvelines et Montrouge.

    L'ambition du réseau des bibliothèques et centres de documentation de Caen, est de toucher tout le public ayant accès au réseau Minitel, c'est à dire les particuliers abonnés au téléphone. Plusieurs millions de Français sont déjà dotés d'un terminal Minitel et le réseau est accessible également, par l'intermédiaire de certains micro-ordinateurs et de prises péritel à partir d'autres pays d'Europe. Le Québec et quelques Etats des Etats-Unis viennent aussi de passer des accords avec les Télécoms pour acquérir les moyens de communiquer avec le réseau des Minitels. Il semble donc que le catalogue sera bientôt accessible par ce moyen très simple d'interrogation. Les chercheurs, quant à eux, pourront accéder à une interrogation plus complexe, à partir des terminaux des bibliothèques et centres documentaires (recherche booléenne, interrogation de toutes les zones indexées) dès que DATALINK et le système CLCAT seront installés sur le système informatique du réseau de Caen, c'est à dire dans quelques semaines.

    Ce système est évolutif, ce qui permettra au Centre de recherche du Mémorial de se développer et de s'améliorer au cours des années prochaines.

    Dès 1987, sur le matériel des bibliothèques de Caen, le Centre de recherche s'est équipé d'un disque de grande capa-cité-mémoire et de deux terminaux de saisie afin de stocker toutes les notices du catalogue des images nécessaire à la mise en place des bornes interactives d'images et films, pour raconter la bataille de Normandie. Cette phase, qui demande beaucoup de précision et de ténacité dans l'effort a été réduite à quelques mois, août à décembre 1987, ce qui est un exploit pour les deux bibliothécaires attelées à cette tâche fastidieuse, mais indispensable à la confection d'un vidéodisque.

    Dès l'ouverture du Mémorial, en juin 1988, l'acquisition d'un micro-ordinateur Wyse a permis de mettre en place le catalogue de la Bibliothèque du Congrès sur disques CD-Rom (Compact-Disk, Read Only Memory, à lecture laser), ou système Bibliofile. Ce micro-ordinateur, non seulement pilote le lecteur de CD-Rom, mais grâce à un logiciel de CLSI, il peut en transférer les notices sur le système général informatique des bibliothèques. Ces notices ne sont pas encore indexées, ni transférées, car nous souhaitons être parfaitement à l'aise avec le classement de nos livres et des autres documents, et nous attendons également que Bibliofile ait achevé ses études sur le problème des accentuations françaises, pour le transfert des notices. Mais déjà, il est possible de le consulter pour vérifier une notice, une cotation, ou préparer une bibliographie. Le Wyse est aussi utilisé pour le traitement de texte. Nous utilisons Word IV, très pratique pour la préparation des éditions. Il pourrait aussi accueillir d'autres logiciels, piloter d'autres disques comme des encyclopédies informatisées (celle de Grolier par exemple), le Catalogue de la Bibliothèque nationale et de la British Library, en cours de test, etc. Tous ces instruments, déjà opérationnels nécessiteront sans doute une évolution du système informatique du réseau de Caen, pour accroître sa capacité d'interrogation. Elle est actuellement à l'étude, et mettra ce catalogue très complexe à la disposition de tous. Déjà il est interrogeable de façon permanente à partir des terminaux de tous les sites de Caen, et à partir d'un Minitel, à condition de connaître le numéro de téléphone, encore confidentiel, une seule porte d'accès étant actuellement disponible.

    Le fait de travailler en réseau permet d'interroger une base de 120.000 titres environ et surtout de les localiser, et d'en connaître la disponibilité immédiate sur les rayons sur le site même, sur un autre site, en prêt, ou lecture sur place. De plus, le catalogue ancien de la Bibliothèque municipale de Caen est sur microfiches, donc disponible au Mémorial, ce qui augmente encore les informations des usagers. Enfin, le catalogue de la Bibliothèque Eisenhower, aux Etats-Unis, a été photocopié pour tous les ouvrages concernant la bataille de Normandie et rassemblés dans cette bibliothèque.

    Deux niveaux de documentation sont à la disposition des usagers:

    1) - Dans la salle grand public, l'interrogation informatique se fait par l'intermédiaire des bibliothécaires ou documentalistes, ou sur un Minitel. Et plus tard si la demande devient plus importante sur des terminaux multifonctions.

    C'est une salle de lecture et de travail pour les visiteurs et les scolaires. Elle est située en mezzanine au-dessus du grand hall du Mémorial. Les livres, en français et en anglais traitent de l'ensemble du conflit et de la bataille de Normandie. Ils sont choisis en fonction des besoins de l'ensemble des visiteurs du Mémorial, une majorité de touristes, dont 24% d'étrangers. Il est probable qu'une augmentation de cette collection d'environ 1000 titres, se fera, quand sera réalisé un aménagement plus fonctionnel de la salle, qui peut accueillir environ 40 personnes à la fois.

    Cette salle offre aussi la possibilité de voir des vidéocassettes sur l'Histoire du XXe siècle et la bataille de Normandie. Un catalogue est à la disposition de tous. Il ne peut encore être diffusé à l'extérieur, car la collection d'une centaine de titres est en cours de constitution, et le catalogue très succint, sur traitement de texte, n'est pas encore sur le système général, avec des notices conformes aux normes.

    • Une petite salle de projection d'une trentaine de places permet aux groupes, et en particulier aux étudiants et élèves de regarder des films et des videocassettes. La projection se fait sur grand écran. La formation à l'interrogation y est aussi possible, car le videoprojecteur est compatible avec le micro-ordinateur Wyse, en local, ou en terminal de réseau.
    • La salle de réunions est conçue pour favoriser la discussion autour des grands thèmes historiques abordés dans le parcours muséographique, ou pour présenter des documents, originaux ou copies, à des petits groupes qui veulent approfondir un sujet particulier.

    2)- Les chercheurs et étudiants de niveau universitaire, ainsi que tous ceux qui veulent travailler de manière approfondie sur un sujet très précis, disposent dans la grande salle du rez-de-chaussée, de petits bureaux de travail, de salles techniques pour l'écoute et le montage de bandes sonores. Une salle audiovisuelle avec un banc de montage-video pour le travail sur les films, transférés à cette fin sur cassettes video grâce à un appareil de projection de films et un téléprojecteur, permettent à ces chercheurs, de faire leur propre récit en images animées ou fixes. Ils peuvent accéder, grâce à un terminal, au réseau général informatisé. Des bibliographies et des instruments de travail leur donnent accès à d'autres sources d'information sur la Deuxième guerre mondiale, en France et à l'étranger. Des abonnements à des revues historiques françaises et étrangères sont également disponibles.

    Un lecteur-reproducteur de microfilms et de microfiches a aussi été acquis, les archives étrangères étant accessibles sous cette forme. Beaucoup de grands journaux étrangers de 1944 et du début de 1945 sont aussi présentés en microfilms, bien que le centre ait également acquis des collections originales de journaux et de magazines de la Seconde guerre mondiale. Les thèses et mémoires étrangers sur microfiches (UMI), facilitent le stockage. La lecture sur les nouveaux lecteurs est aussi beaucoup plus agréable qu'autrefois, la sélection des articles retenus est faite grâce à un zoom.

    Les documents originaux, manuscrits, cartes, photographies et films sur la Bataille de Normandie sont, dès à présent, rassemblés au Centre de recherche, qui possède une salle climatisée pour la conservation des diapositives et des films. Le fonds s'enrichit régulièrement de nouveaux documents, acquis ou donnés par les visiteurs.

    Un laboratoire photographique permet la duplication des documents dont le Mémorial possède les droits, ou le repiquage de ceux qui sont prêtés par des particuliers qui souhaitent en conserver les originaux. Certaines collections de photographies ont été conservées en pellicules sans jamais avoir été tirées sur papier. Le centre s'y emploie actuellement. Des particuliers peuvent parfois faire des prêts particulièrement intéressants, il existe encore un très grand nombre de clichés inédits.

    Les Collections:

    Les Archives sont des archives privées léguées ou données par des particuliers. Les archives publiques suivent la voie normale de conservation, c'est-à-dire les archives municipales, départementales et nationales. Le Centre de recherche s'est donné pour mission de les localiser, en France et à l'étranger, et lorsque cela est possible de les faire microfilmer. Pour préserver la vie privée des donateurs, ces archives, qui ont moins de 50 ans, sont consultées par les personnes agréées, après présentation d'une pièce d'identité. Certaines de ces archives ne sont accessibles qu'après l'accord des donateurs, ou une autorisation administrative. Des papiers personnels, des témoignages écrits et sonores ont été donnés au centre. Des enquêtes ont été entreprises auprès des témoins de la période.

    Déjà près de 6000 livres, 10 000 photographies (dont 80% concernent la bataille de Normandie) sous forme de diapositives, de clichés de verre, ou pellicules photos, ou de tirages sur papier sont rassemblés. Au moins une centaine d'heures de films, pour beaucoup inédits, provenant des archives américaines, britanniques, canadiennes et allemandes, ont été acquises. Des microfilms des grands quotidiens étrangers de l'année 1944 et 1945 sont rassemblés pour des études sur cette période. Des collections complètes de journaux et magazines sont disponibles.

    Parmi les documents particulièrement intéressants, il faut signaler ceux qui avaient été réunis par le proviseur du petit lycée de Caen, sur la vie quotidienne, le fonds d'archives du Colonel Rémy, résistant de la première heure, des plans authentiques du Mur de l'Atlantique réalisés par les résistants du réseau Centurie de Caen, des rapports Top-secret récemment déclassifiés par les Ministères britanniques ou américains, certains dossiers d'anciens combattants où figurent des témoignages précieux de la vie de la France libre, ou de celle des alliés, quelques autographes prestigieux. Mais pour l'historien, beaucoup de documents apparemment modestes portent témoignage d'événements ou de faits qui ont une importance très grande pour évoquer l'Histoire. Les visiteurs du Mémorial l'ont bien compris et enrichissent régulièrement le Centre de Recherche et de documentation de leurs dons.

    Les Publics

    L'accès à la documentation est entièrement gratuit.

    13% des visiteurs du Mémorial viennent au Centre de recherche et de documentation. Ce qui représente en 6 mois, environ 24 000 personnes. Ils sont attirés par les livres et veulent approfondir un aspect de ce qu'ils ont vu au cours de la visite du musée. Les souvenirs personnels de beaucoup étant ravivés par la présentation muséographique, ils ressentent une émotion très forte. Ils éprouvent aussi le besoin de rencontrer des personnes auprès de qui évoquer ces souvenirs, ou bien, ils veulent contrôler la véracité d'un détail de vie. Ce centre de recherche est le dépositaire d'une histoire familiale ou personnelle.

    Des groupes étrangers : anciens combattants, libérateurs de la Normandie, associations d'échanges de l'Université du 3e âge, ont visité le Mémorial et sont très souvent reçus au Centre de Recherche. Les scolaires de la région, ou ceux de la région parisienne, après une première visite viennent travailler sur des thèmes qui leur sont proposés par leurs professeurs. Des dizaines d'établissements ont déjà pris rendez-vous pour les semaines à venir.

    Enfin, les chercheurs, français et étrangers, utilisent les archives et les documents et les facilités qui leur sont données pour les consulter. Les ateliers leur sont ouverts.

    Le personnel du Centre

    Un Conservateur, une secrétaire de direction, deux bibliothécaires diplômées d'histoire, deux bibliothécaires en cours de formation, un technicien de l'audiovisuel, un employé chargé surtout de la saisie informatique forment le noyau permanent du centre. Un conservateur de musée est responsable des collections d'objets présentés dans le parcours historique, et deux documentalistes ont été chargées de préparer les légendes des objets et documents de ce parcours. Il est bien évident qu'une collaboration étroite existe entre le service des collections d'objets et celui de la recherche et de la documentation. De même, le service de préparation du videotex qui comprend deux personnes, est intimement lié au centre qui abrite son serveur, dans la salle climatisée, et qui recherche la documentation dont il a besoin.

    Un très important travail de classement, d'inventaire, de catalogage, de saisie informatique est en cours. Il représente des heures d'attention et de patience. Mais l'accueil du public est la tâche essentielle du personnel, et sans doute la plus gratifiante, même si elle nécessite une disponibilité de chaque jour, y compris celle des dimanches et jours de fêtes.

    Les visiteurs ne trouvant pas toujours une réponse immédiate à leurs questions, dans les livres mis à leur disposition, des recherches en leur présence sont alors entreprises, et une interrogation au terminal informatique permet de trouver un certain nombre de réponses, surtout quand il s'agit des images, dont le catalogage a été privilégié. Certaines questions plus complexes nécessitent une réponse différée, et beaucoup de temps est souvent consacré à trouver une réponse qui convienne réellement à l'attente, la plupart des questions étant très personnelles.

    Le service des étudiants, des chercheurs ou plus simplement des personnes qui veulent, par intérêt sur un aspect de la guerre, approfondir un sujet, ou illustrer un article, un livre, ou un récit et qui viennent plus longuement au Centre de Recherche pour travailler plusieurs heures et même plusieurs jours dans les salles de lecture, est un autre aspect du travail quotidien des bibliothécaires. Enfin, l'accueil des groupes est souvent préparé à l'avance, avec les enseignants, un historien, Rémy Desquesnes, détaché par le rectorat, une journée par semaine, est responsable du service pédagogique, mais les autres jours de la semaine, le centre assure le suivi de ce travail, et répond aux différentes questions.

    Les présidents des associations viennent aussi préparer les visites de leurs groupes, quand ils veulent un accueil très personnalisé. Le Service commercial interne du Mémorial assure ce travail habituellement, mais renvoie la responsabilité d'un accueil spécifique au Centre de recherche.

    L'élaboration de bibliographies sur certains thèmes représente un travail d'équipe de longue haleine, et nécessite la consultation de documents, non seulement dans le centre du Mémorial, encore trop récent pour fournir une documentation suffisante, mais aussi dans d'autres bibliothèques et centres documentaires, en France et à l'étranger. Des dossiers sont réalisés en fonction des thèmes abordés dans les expositions temporaires, et suivent aussi l'actualité : commémorations du 70e anniversaire de l'armistice de 1918, du 40e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, Jean Monnet et l'Europe, etc.

    La collaboration qui commence à s'instaurer avec les différents services permet d'envisager la réalisation d'instruments de travail et d'éditions : pour le grand public d'abord, mais aussi pour les chercheurs. Avec la Bibliothèque municipale de Caen, section jeunesse, une bibliographie des livres de jeunesse sur la deuxième guerre mondiale a été éditée. Elle est en vente dans les deux,, services. ', ,

    Des contrats de recherche sont en .çpjurs, d'étude, avec l'Université dê'Caen .Jet, avec l'Institut d'Histoire du Temps présent, dont les historiens ont supervisé Ja. mise en place des présentations du Musée. Des chercheurs étrangers envisagent de travailler avec le Mémorial, et des colloques se tiendront à Caen sur différents sujets à partir de 1990.

    Le Videodisque interactif

    C'est une réalisation commune Ville de Caen et SEPT (Service d'Etude commun aux Postes et Télécommunications) C'est probablement l'instrument le plus original de la présentation historique pour le public et qui fait appel aux technologies les plus avancées. Chacune des 6 bornes mises à la disposition du public, est composée de deux video-disques, interrogeables par écran tactile, donnant 450 scenari sonores ou graphiques, en trois langues : français, anglais et allemand. Le public trouve d'abord une page menu, la bande indiquant les zones de langue, de sommaire, d'arrêt sur image, d'avancement ou de retour en arrière, restant toujours disponible au bas de l'écran. La maîtrise du produit par le public est donc constante, il peut aller et venir dans le programme, appelant les récits sur les différents thèmes, et dans la langue de son choix, progressant ou revenant sur un épisode au gré de sa fantaisie, ou plutôt de sa curiosité. Il faut des heures pour en épuiser tout l'intérêt.

    Pour réaliser ce vidéodisque, la démarche du centre de recherche a été inverse de la démarche habituelle. C'est à dire qu'au lieu de partir d'une collection existante, comme il est d'usage : Manuscrits de Sainte Geneviève, iconographie de la région Rhônes-Alpes, tableaux du Musée d'Orsay, nous avons suivi une trame et recherché les documents pour raconter l'histoire de l'été 1944, en images fixes et mobiles, avec les sons d'archives. Tous les documents sont authentiques, et proviennent d'archives françaises ou étrangères, publiques ou privées. Le thème étant arrêté, un historien de l'université de Caen, Jean Quellien, s'est mis au travail et a préparé et rédigé les scenari, en décrivant les grandes phases de la bataille de Normandie, les stratégies des belligérants, les biographies des personnalités, les fiches techniques des armes, des véhicules, les cartes animées indiquant la progression des divisions,' les aperçus sur la vie des civils, etc.

    Sur les 10.000 photographies recueillies, cataloguées et les dizaines d'heures de films d'archives analysées, 4800 photographies repiquées en diapositives ont été sélectionnées et 36 minutes de films, transposées en video 3/4 de pouce, puis saisies pour confectionner la matrice des disques.

    Ce videodisque a déjà été primé deux fois : au salon IMACOM 88 (Salon de la Communication par l'image interactive) à Besançon, il a obtenu le " Mercure du Videodisque" pour la meilleure application s'adressant au grand public. Au salon F.A.U.S.T. (Forum des Arts de l'Univers Scientifique et Technique) à Toulouse, il a reçu le "Trophée d'argent", ou prix du meilleur ensemblier audiovisuel.

    Le Videotex, accessible par Minitel: 31 06 06 80

    Ce vidéotex, réalisé aussi en collaboration entre la ville de Caen et le SEPT répond aux questions sur les différents services du Mémorial, mais il va plus loin encore. C'est une véritable base documentaire sur la Seconde guerre mondiale:

    Des repères chronologiques suivent les grands espaces du parcours historique: la faillite de la paix (1918-1939), la France des années noires, Guerre mon-diale-guerre totale, la libération.

    Le Journal du Mémorial est un mensuel de la Seconde guerre mondiale qui fournit des pages d'histoire sur les événements les plus marquants, en France, à l'étranger et même dans la région normande.

    L'interrogation en est très simple, il suffit de suivre les directives portées sur l'écran et de se laisser aller à sa curiosité. Après l'appel du numéro de téléphone, 30 secondes sont nécessaires pour faire apparaître la première page de menu.

    L'Avenir

    Après quelques mois de fonctionnement, il est encore trop tôt pour dresser un bilan du centre de recherche. Sa mise en route a suivi deux axes principaux : rassembler la documentation nécessaire aux expositions, à la confection des audio-visuels, des films et répondre à l'attente d'un public très diversifié qui n'était pas du tout connu avant l'inauguration .

    Pendant les quelques mois qui viennent, un effort plus grand encore va être fait pour fournir aux chercheurs et à ceux qui préparent des éditions sur la bataille de Normandie toutes les archives et les instruments de recherche dont ils ont besoin.

    L'année 1989 est non seulement celle de la commémoration des droits de l'homme et du citoyen, c'est aussi celle du 45e anniversaire d'une lutte pour la reconquête des libertés de l'Europe et du monde. Cette lutte a engagé des dizaines de millions d'hommes, jeunes, beaucoup avaient tout juste 20 ans. Elle a bouleversé la vie des civils, au point que pour l'ensemble d'une génération il y a l'avant 1944, puis la libération. Le centre de recherche et de documentation représente donc beaucoup plus qu'une bibliothèque ou un dépôt d'archives, c'est un lieu de vie, de souvenirs et de réflexion pour une autre lutte, quotidienne celle-ci, pour plus de liberté et de paix dans le monde.

    Vidéodisque, fiche technique

    Maître d'oeuvre : Ville de Caen, en collaboration avec le SEPT.

    Réalisation : Entreprise industrielle, Paris

    Consultant : SETEN, Paris. M. Randabel

    Partie historique et rédaction : Jean Quellien

    Recherche documentaire : Centre de recherche du Mémorial

    Catalogue des images : Isabelle Bournier et Corinne Gibello.

    Le montage des films a été fait par une société spécialisée, les Productions La Forêt ; l'entreprise industrielle a déjà acquis une expérience importante en réalisant les bornes du Passage des Dates au Musée d'Orsay ; elle s'est aussi chargée du transfert des diapositives et des videos sur disques, des enregistrements sonores, des réalisations informatiques.

    Fiche technique du Vidéotex :

    Maître d'oeuvre : Ville de Caen et SEPT

    Réalisation : Metavideotex, Paris

    Logiciel : Cocktel

    Matériel : 3 Bull Micral 60, l'un sert de composeur et 2 sont le Serveur. (16 terminaux Minitel sont disponibles dans le parcours du Musée, et l'interrogation à domicile se fait à partir du n° 31 06 06 80 + 30 secondes d'attente)

    Fiche technique du Mémorial :

    Directeur général : Jacques Belin

    Directeur d'exploitation : Marc Dufour

    Conseiller historique : Denis Maréchal

    Centre de recherche et de documentation: Geneviève Le Cacheux

    Conservation des objets : Michèle Périssère

    Relations avec la presse : Marylène Corbinais

    Service pédagogique : Rémy Desquesnes

    Commercial interne : Martine Maubant Vidéotex : Nathalie Allières

    Ouverture du Mémorial et du Centre de recherche :

    Tous les jours de 9 h30 à 19 h30 en juin, juillet et août, ouverture jusqu'à 22 h. Fermeture annuelle, première quinzaine de janvier.