Un long moment s'est écoulé depuis la dernière assemblée générale de notre association qui s'était tenue au Salon du Livre le 22 mai 1989, année où le congrès de l'IFLA réuni à Paris avait empêché la tenue d'un congrès ABF et peut-être un peu occulté la vie de l'association.
Le mois de mai 1989 avait aussi vu un changement de présidence : à la veille de prendre sa retraite, Jacqueline Gascuel se retirait et le Conseil National élisait un nouveau bureau et une nouvelle présidente.
Cependant le Conseil National restait en place : 1989 n'était pas une année d'élections, 1991 le sera. Nous sommes donc bien sous le signe de la continuité.
Mais, parce qu'inscrites dans une véritable zone de turbulence, les activités de l'ABF devaient non seulement se poursuivre, mais aussi s'ordonner, nous avons choisi de donner priorité à la réflexion.
S'informer et réfléchir pour mieux prendre position : tel est l'objectif que nous nous sommes fixés en mettant en place dès octobre 1989, un certain nombre de groupes de travail. Ces groupes, nous les voulions ouverts : composés de membres de toutes les sections et de personnes extérieures à l'association que nous avons sollicités pour leurs compétences, susceptibles d'apporter des informations, des idées, des solutions. Durant l'année, les commissions ont rendu compte régulièrement de leurs travaux au Conseil National et aujourd'hui sous forme de produits finis ou semi-finis ; tous les membres de l'ABF sont en mesure de se procurer les résultats de ces travaux.
La commission "réseau et établisse-ments", animée par Anne-Marie Ber-trand, de loin la plus nombreuse et la plus studieuse. Elle s'est réunie 13 fois et a produit un volumineux texte de référence définissant un projet national, pour un réseau cohérent de bibliothèques. La commission a également piloté l'ensemble du thème de ce congrès, mis en forme certaines prises de position relatives aux établissements. Elle cède la place à un autre groupe de travail, animé par Thierry Giappiconi, et chargé de préparer des propositions pour une loi sur les bibliothèques.
La commission "relations interna-tionales" qui s'est scindée en deux groupes :
Francophonie animée par Françoise Danset.
Cette commission qui a bénéficié de la participation de nombreuses personnes extérieures à l'association, a terminé ses travaux de réflexion par la publication de la brochure "Biblio-thèques et francophonie : de l'assistance au partenariat" et la tenue du séminaire de Lille sur ce thème. Réflexion et méthodes pour établir des échanges avec les pays défavorisés, cette brochure doit être une aide pour tous ceux qui veulent entreprendre ou poursuivre des échanges. L'ABF souhaite maintenant qu'un groupe continue de gérer en partenariat les demandes d'échanges en tous genres qui lui parviennent continuellement.
Europe animée par Pascal Sanz Outre un important travail de réflexion sur les principes et de recensement de personnes et de lieux qui va lui aussi paraître sous forme de brochure "Bibliothèques en Europe", la commission a aussi activement contribué, en partenariat avec l'AENSB, l'ADBS, la FFCB, à la réalisation des journées d'étude sur les projets européens, les 19 et 20 juin derniers à Strasbourg. Ce groupe de travail a également pris en charge l'organisation du séminaire de Ville-neuve-d'Ascq "Comment pratiquer des échanges avec les bibliothèques d'Europe ?". Si la commission a terminé ses travaux sur le plan de la réflexion, elle doit encore les publier, et un groupe continuera de suivre les demandes d'échanges et les relations avec les associations étrangères et les organismes partenaires. Les échanges doivent non seulement être poursuivis, mais considérablement développés. La réflexion sera en particulier approfondie sur le projet de constitution d'une fédération d'associations européennes.
La commission "formation" animée par Jean-Claude Annezer, s'est, elle aussi, scindée en plusieurs groupes :
Ce groupe a peu fonctionné : c'est celui à qui il reste certainement à ouvrir la réflexion sur les questions de fond et qui doit être considérablement renforcé dans l'année à venir. Nous en reparlerons au moment d'aborder les projets.
Les travaux du groupe ont permis une participation active de l'ABF à la Commission Nationale Pédagogique (DPDU), qui s'est réunie cinq fois, en particulier par la présentation d'une motion adoptée par cette commission ; motion recommandant l'étalement sur deux années des cours et des stages permettant l'obtention du CAFE.
Thème de travail du 3ème groupe qui en relation avec l'ENSB, a plus particulièrement réfléchi sur des programmes de recherche et le lien à établir entre la profession et les recherches menées à l'ENSB.
Parallèlement à cette intense activité de réflexion, dont on a par ailleurs remarqué qu'elle avait dans la plupart des cas, débouché sur ce que j'appellerai un produit (brochures, motions, séminaires), les sections ont continué leur travail comme elle l'ont toujours fait. Ce qui a pour certains d'entre nous, représenté une lourde tâche. Citons les journées d'études organisées par les sections :
La journée de la sous section des Bibliothèques de C.E le 12 mars sur le thème : "Une charte pour les bibliothèques de C.E."
La journée BU/BS du 4 mars sur le thème : "les périodiques dans les bibliothèques"
La journée des BP le 22 janvier sur "la bibliothèque formatrice"
La journée d'étude qui se tiendra à Niort le 16 novembre prochain sur le thème :
L'informatisation des fonds musicaux dans les bibliothèques.
Et les séminaires organisés :
Les 20 et 21 octobre 1989 au Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne par les bibliothèques d'art.
Du 14 au 16 septembre dernier à Caen, séminaire franco-britannique des BU sur le thème "Bibliothèques d'étude et de recherche dans la CEE". Ce séminaire est bi-annuel en alternance dans chaque pays. Prochaine réunion en Angleterre en 1991.
Ainsi que le "prix sorcières" organisé conjointement avec l'Association des Libraires Spécialisés pour la Jeunesse et remis en juin pour la 3ème année consécutive.
Dans ce chapitre, je saluerai tout particulièrement la spectaculaire montée en puissance de la sous-section Bibliothèques d'art sous l'impulsion de sa dynamique présidente Catherine Schmitt (bibliothèque du MNAM), avec le doublement du nombre de ses adhérents en 1990 et une forte présence sur la scène internationale. Je saluerai aussi la naissance de la soussection des Bibliothèques musicales dont la présidente est Fabienne Marsault du Conservatoire National de Niort. Il faut enfin citer l'important travail d'étude et de recherche auquel se livrent actuellement plusieurs sections :
L'enquête sur les bibliothèques de CE, financée par la DLL. Cette enquête sera une réalisation conjointe DLL/ABF et la sous section des bibliothèques de CE aura beaucoup contribué à la réflexion sur l'objectif de cette enquête, ainsi qu'à l'élaboration du questionnaire. Le dépouillement est en cours avec un taux de réponse de plus de 28% qui porte sur 1178 bibliothèques recensées.
La section des BS vient de réaliser un questionnaire d'enquête, qui après la première étape d'envoi à tous les membres de la section, s'étendra à toutes les bibliothèques spécialisées. L'objectif poursuivi est la réalisation d'un dossier de synthèse et d'un annuaire. Ces travaux sont suivis de très près par le Conseil Supérieur des Bibliothèques.
La sous-section des bibliothèques d'art a aussi réalisé avec l'ADEBD, une enquête sur les bibliothèques d'art pour la remise à jour du répertoire de l'IFLA et la publication de la partie française.
L'enquête "Que sont nos jeunes lecteurs devenus ?", en chantier depuis deux ans, sera publiée avant la fin de l'année.
Ce qui nous a certainement le plus mobilisé au cours de cette période 89-90, sans que nous ne soyons en mesure de rendre compte de l'efficacité de nos démarches, c'est le problème des statuts professionnels. Les principes sur lesquels nous nous sommes appuyés n'ont pas varié :
Par fidélité à ces objectifs maintes fois réaffirmés, nous avons été amenés à nous opposer à la création d'un corps A' qui aurait pour conséquence :
Ce projet ayant été présenté comme favorisant certaines catégories de personnels, et la question étant effectivement complexe, nous avons été confrontés à l'incompréhension, voire au mécontentement de quelques collègues ; mais nous avons été largement soutenus par la grande majorité. Ces principes ont été adoptés, au prix de discussions parfois difficiles, en Conseil National : ils résultent de notre décision. Nous n'avons cessé de les affirmer dans les différentes motions et au cours des entrevues avec les autorités de tutelle : Direction du Livre et de la Lecture, Direction des Affaires Générales (Ministère de la Culture), Direction de la Programmation et du Développement Universitaire à l'Education Nationale, Secrétariat d'Etat aux Collectivités territoriales, Cabinet du Premier Ministre. Nous regrettons au passage le refus constant de toute entrevue avec une association professionnelle exprimé par la Direction du personnel du ministère de l'Education Nationale.
L'ABF est membre de plusieurs instances récemment apparues dans l'univers des bibliothèques :
Le Conseil Supérieur des Bibliothèques dont la création a été annoncée au J.O. du 24 octobre 1989, et dont la liste des membres a été arrêtée au 1er février 1990. L'ABF y est représentée par sa présidente qui a déjà travaillé dans plusieurs commissions consacrées à l'Europe, statuts et formation, bibliothèques scolaires et bibliothèques scientifiques et spécialisées.
L'ABF avait depuis longtemps souhaité la création de ce conseil. La motion qu'elle a fait paraître sur ses missions, a largement été utilisée pour la rédaction de la charte définissant son champ d'intervention.
Le Comité français de pilotage du plan d'action pour les bibliothèques de la Communauté européenne est composé de représentants des trois ministères responsables des activités de bibliothèques et de documentation, ainsi que d'un représentant de l'ABF (Pascal Sanz en alternance avec Françoise Danset) et d'un représentant de l'ADBS. Ses tâches sont d'aider les bibliothèques françaises à participer au plan d'action de la commission et d'étudier les projets français avant transmission à la DG XIII.
L'ABF, représentée par Jean-Claude Annezer, était aussi membre de la commission pédagogique nationale qui siège à la DPDU et qui est chargée d'un travail de réflexion sur le CAFB.
L'ABF est aussi membre du conseil d'administration du CNL.
L'ABF a continué et intensifié sa collaboration avec les autres associations. Le groupe informel que l'on appelle inter-association, se réunit régulièrement. Il est actuellement présidé par Madame Boisard, nouvelle présidente de l'ADBU. Anne-Françoise Bonnardel nous y représente. L'ABF comme plusieurs autres associations est membre d'une nouvelle association chargée de gérer les fonds résiduels du congrès IFLA 89 destinés à financer un certain nombre de participations aux prochains travaux de l'IFLA, à la reprise d'une réflexion sur une fédération européenne des associations.
Cette association est animée par Marc Chauveinc. Remarquons cependant que notre projet d'installation dans un même local avec d'autres associations n'a pu se concrétiser ; la maison des associations est encore à construire.
Elles ont, cette année, été l'objet de deux commissions de travail : Europe et Francophonie dont les travaux ont été évoqués plus haut, des deux séminaires pré-congrès de Lille et de Villeneuve-d'Ascq ainsi que des rencontres avec les associations et institutions étrangères :
Il faut bien prendre conscience de ce fait : les conditions de fonctionnement de l'association se sont trouvées entièrement bouleversées dans l'année qui vient de s'écouler et nous sommes entrés dans une ère nouvelle. Depuis le départ de Monique Baptiste en juin 89, le personnel permanent de l'association est du personnel rémunéré, soit un salaire à plein temps et un salaire à temps partiel qui sont à la charge de l'ABF.
Vous avez sans doute, à les rencontrer ou à les entendre au téléphone, appris à connaître Dominique Pradat et Olivia de la Panneterie ici présentes au congrès de Dunkerque et dont je salue la gentillesse et l'efficacité.
A partir du mois d'octobre de cette année, la Bibliothèque Nationale cesse d'assurer un logement à l'ABF, ce qui signifie que devant le refus des autorités de tutelle de nous offrir un hébergement quelque part dans Paris, nous devons désormais assurer les frais d'un loyer dans le secteur privé. Notre trésorier Alain Pansu, vous indiquera les incidences financières de ce changement. Les bureaux que nous avons réservés, se trouvent 7 rue des Lions-Saint-Paul dans le 4ème arrondissement, à deux pas de la bibliothèque de l'Arsenal, en rezde-chaussée d'un bel hôtel. J'indiquerai que malgré nos appels, peu de suggestions ont été faites, mais c'est cependant une de nos adhérentes de la bibliothèque du MNAM qui nous a indiqué cette adresse : qu'elle en soit remerciée.
En ce qui concerne la vie des groupes régionaux, elle connaît, nous le savons, des formes diverses. A noter la renaissance du groupe Poitou-Charentes-Limousin, mais aussi le sommeil des groupes Lorraine, Bretagne et Languedoc-Roussillon, ainsi que les difficultés du groupe Alsace, sans président.
Si les présidents des groupes régionaux ont été régulièrement conviés à chaque Conseil National, leur participation a été variable, de même que la teneur des informations qui nous parviennent sur la vie des groupes. A chaque fois qu'ils en ont été sollicités, les membres du Bureau se sont rendus à des réunions en région. Nous verrons dans le rapport d'orientation, comment réactiver ces échanges et cette cohésion.
Alain Pansu présente le rapport financier qui est adopté à l'unanimité moins deux abstentions et propose un réajustement du tarif des cotisations. Après discussion, il est décidé et adopté (11 abstentions ; 4 voix contre) le barème suivant :