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Bilan de la formation d'auxiliaires de bibliothèque

1992

    Bilan de la formation d'auxiliaires de bibliothèque

    Année 1991-1992

    Par Françoise Hecquard, Coordinatrice pédagogique nationale

    Bilan statistique

    Inscriptions et résultats de l'examen

    Les centres de formation ABF, cette année au nombre de 25, ont accueilli en septembre 1991, 783 élèves, dont 699 se sont inscrits à l'examen et 616 l'ont réussi. Le pourcentage de réussite est donc de 78,67%. Le pourcentage d'abandons est lui de 7%. 44 personnes dont vous trouverez la plupart des noms ci-contre ont reçu leur diplôme avec une MENTION TRES BIEN.

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    Mentions Très Bien

    La moyenne du nombre des inscriptions par centre est de 33 élèves, ce qui est élevé, le centre le plus important recevant 87 élèves (les BM de Lyon et de Bron, qui ne forment qu'un seul centre. Paris reçoit 61 élèves), le plus petit 16 : le nombre d'inscrits a donc augmenté puisqu'en 1989 encore on comptait quelques centres accueillant 10 à 12 élèves.

    Profil des élèves

    Etudes

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    Profil des élèves : études

    La proportion de non diplômées est à nouveau la plus importante, ce qui n'était plus le cas ces dernières années. La formation ABF redevient donc semble-t-il une formation pour les "oubliés des études".

    Sexe

    La proportion des uns et des autres est toujours à peu de choses près la même depuis les origines de la formation : 8% d'hommes

    Statut

    Le nombre des salariés est proportionnellement en augmentation : il est presque équivalent à celui des bénévoles ( en 1991, 57,32% de bénévoles contre 42,68% de salariés ; les stagiaires étaient inclus dans les salariés). Les stagiaires (surtout CES) sont également accueillis en nombre de plus en plus important.

    Profession d'origine

    Ces chiffres n'étaient pas connus pour l'ensemble des centres, l'an dernier. Les bibliothécaires salariés représentent, on le voit, près de 50% des effectifs.

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    Profil des élèves : profession d'origine

    Bibliothèques d'origine

    Les dépositaires de bibliothèques-relais sont toujours en nombre important mais le pourcentage des employés de bibliothèque salariés (qui comprend ici les CES) est en forte augmentation. La baisse forte des bibliothécaires d'hôpitaux et l'augmentation des bibliothèques scolaires, par rapport à l'an dernier, sont à noter aussi.

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    Profil des élèves : bibliothèques d'origine

    Organisation des centres

    Soutien logistique

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    Organisation des centres : soutien logistique

    Le soutien logistique, c'est à dire le siège du centre, le plus courant est la bibliothèque départementale, tendance qui s'accentue depuis quelques années. Le groupe régional ABF et l'Agence de coopération ne sont que faiblement représentés (3 cas en tout).

    La plupart des centres n'ont pas de permanent rétribué, même à temps partiel, consacrant l'ensemble de son temps de travail à la formation. Le plus souvent, le coordinateur est le responsable ou un membre du personnel de l'organisme qui assume le soutien logistique. La moyenne du nombre d'heures hebdomadaires nécessaires à l'organisation et au suivi du cycle de formation n'a pu être déterminée. Certains centres la placent dans une fourchette de 4 à 20 heures par semaine, selon la période de l'année.

    Subventions

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    Organisation des centres : subventions

    Les municipalités et les conseils généraux (25% cette année, 18,52% l'an dernier) semblent reprendre le flambeau du CNFPT qui abandonne peu à peu la formation (27,59% en 90, 22,22% en 91, 16,67% en 92). Les DRAC se maintiennent, après une régression de quelques% en 91. Les agences de coopération sont en chute libre (13,79% en 90, 11,11% en 91, 8,33% en 92). Certains centres continuent à se débrouiller seuls (2 cas sur 23 : Clermont et Lyon), d'autres reçoivent jusqu'à 4 aides différentes.

    Nombre d'heures de cours

    Près de 3000 heures de cours ont été dispensées au total, sur la France, en 91/92. Pour les assurer, on a fait appel à 400 professeurs. Rappelons que, selon le dossier d'homologation entériné par le Ministère du travail en 1991, la formation doit comporter 120 h d'enseignement minimum, sous forme de cours, un stage d'au moins 3 jours, une ou plusieurs visites d'établissements, la participation à une ou plusieurs journées d'étude à thème, et à peu près 150 h de travail personnel et de pratique quotidienne dans une bibliothèque. Au total, le stagiaire aura reçu 320 h de formation avant de passer l'examen.

    M Bilan fonctionnel

    Structure administrative

    Depuis l'an dernier ont été mises en place deux structures supplémentaires, intermédiaires entre le Bureau national et les centres. Il s'agit de la Commission pédagogique et du Conseil de gestion.

    Auparavant, les responsables de centre se réunissaient seulement deux fois par an au sein du Conseil de perfectionnement pour comparer leurs bilans annuels et préparer le prochain examen. Ces réunions ont toujours lieu, en septembre et en janvier.

    La commission pédagogique, qui comprend des responsables de centres mais aussi des personnes intéressées par la formation au niveau élémentaire, est un groupe de travail et de réflexion. Elle se réunit cinq fois dans l'année, pour se pencher sur le contenu des programmes, pour envisager les modifications nécessaires dans l'organisation nationale, pour prévoir l'élaboration des livrets pédagogiques et la formation de formateurs.

    Le conseil de gestion comprend 5 personnes, nommées par le Bureau national. Elles sont chargées de la coordination administrative et pédagogique. Elles sont les interlocutrices et les conseillères des centres. Cette nouvelle organisation structurelle a bien fonctionné en 1991/92 puisqu'un dossier d'ouverture de centre, contenant le descriptif de la formation, le contenu de son programme et les critères d'habilitation d'un centre, a pu être distribué aux différents partenaires de la formation au congrès d'Arles et est offert à présent à tous ceux qui souhaitent s'informer. Le mémoire élaboré pour l'ENSSIB sur l'histoire et l'évolution de la formation ABF depuis ses origines (1) a pu être publié et mis en vente, au congrès également, par l'Association. Une formation de formateurs de 3 jours est prévue, en collaboration avec le CNFPT, pour le début d'année 1993. De plus, la réflexion pédagogique s'est beaucoup développée et nous avons à présent un livret de catalogage, encore expérimental et sous forme de polycopiés, mais qui a pu être distribué aux élèves dès la rentrée d'octobre. Un livret de bibliographie a été mis en chantier dès la fin octobre.

    Nouveaux centres

    La rentrée 1992/93 voit l'ouverture de deux nouveaux centres : la Savoie (basé à Chambéry) sous la responsabilité d'Alain Caraco et en liaison avec Grenoble, et la Picardie (basé à Senlis) sous la responsabilité de Jacqueline Levy. Cette dernière ouverture est une grande victoire pour la formation qui déplorait depuis bon nombre d'années (depuis la disparition du centre de Lille) le manque d'implantations dans le Nord. Le Sud et le Sud-Ouest restent encore à la traîne.

    Le centre de la Guadeloupe, ouvert l'an dernier, doit continuer ses efforts cette année et fera cette fois appel à trois "missionnaires" de la Métropole, pour les cours de catalogage (des imprimés et des documents sonores), d'informatique, d'indexation et de présentation de livres, d'élaboration d'un projet culturel, et pour la formation de formateurs.

    Les problèmes qui restent posés

    Malgré cette évolution rapide et réconfortante, et à cause d'elle aussi, un certain nombre de problèmes se posent ou s'accentuent avec le temps.

    La formation a acquis une large réputation, surtout depuis la sortie des nouveaux statuts de la Fonction publique qui la placent comme seule formation professionnelle reconnue et de longue durée existant à présent, en post-recrutement, au niveau C des emplois de bibliothèque, la seule capable également d'apporter à un agent du Patrimoine une réelle compétence et donc une véritable qualification professionnelle.

    Le nombre de centres augmentent, les demandes d'inscription sont en hausse permanente (certains centres sont obligés d'effectuer une sélection draconienne parmi 4 fois plus de dossiers que de places disponibles). Or la capacité d'accueil de chaque centre ne peut se moduler, les modes de gestion se transformer au rythme de cette évolution récente.

    De plus, avec l'homologation du diplôme, l'harmonisation des critères d'inscription, du nombre et du contenu des heures d'enseignement, de la rétribution des intervenants, du déroulement de l'examen sont à surveiller de très près. Il faudrait à la formation un responsable national permanent qui se déplacerait fréquemment dans chaque centre et pourrait susciter de nouvelles ouvertures en apportant son aide. Il faudrait également à la formation un centre de documentation national qui stockerait et diffuserait les publications, les propositions pédagogiques, les archives des années précédentes... et pourrait apporter un véritable soutien matériel.

    En résumé, la formation organisée par l'ABF doit prendre son second souffle pour se mettre à la hauteur des attentes de toutes sortes qu'elle suscite. Ses différents partenaires sont déjà en chemin mais un long travail reste à faire. Les idées nouvelles comme la main d'oeuvre sont accueillies à bras ouverts.

    1. *La formation des bibliothécaires : l'enseignement de l'Association des bibliothécaires français de 1910 à 1991 / F. Hecquard. - ABF, 1992. retour au texte