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    Correspondance

    Post-scriptum

    Par Jacqueline Gascuel

    Grâce àRenée Lemaître, le moment de la vie de l'ABF dont j'ai retracé l'histoire dans le précédent numéro du Bulletin d'informations sous le titre "En feuilletant les archives" connaît un prolongement. En effet, Renée m'a transmis une information qui sans aucun doute se réfère au même événement. Elle rapporte "Un épisode de l'Occupation que m'a raconté plusieurs fois Marguerite Gruny. Elle avait assisté à une réunion de l'ABF au cours de laquelle avait été soulevée la question de l'élimination des membres juifs de l'Association - par un personnage qu'elle ne m'a pas nommé. Elle était placée près d'Ernest Coyecque qui commence à bondir d'indignation. Mais ses voisins l'ont vite retenu et plus personne n'a dit un seul mot. Il n'en plus jamais été question.

    Militàr Befehl in Frankreich, c'est par ces mots que commençait mon évocation des années d'Occupation - pour des raisons d'ordre typographique, ils ont sauté - et pourtant ils étaient là pour planter le décor. La France du nord est sous commandement militaire allemand. Un slogan de la «drôle de guerre" disait Méfions-nous, taisons-nous, des oreilles ennemies nous écoutent». Il se référait à la présence de la 5ecolonne (l'espionnage allemand), mais désormais les «oreilles ennemies" sont dans la place et Ernest Coyecque, qui a été président de l'ABF dans les années 20 et est connu pour parler haut et fort, doit apprendre à mesurer ses paroles, jusque dans une réunion de l'ABF !

    Et même en la zone dite « libre la chasse aux juifs a aussi commencé, et le livre d'enfants que je cite a été publié à Grenoble, chez Arthaud en 1940. Il s'intitulait Oui, monsieur le Maréchal ! et figurait probablement dans les quelques bibliothèques enfantines de l'époque...

    Le témoignage de Renée Lemaître nous apporte une autre précision : Yvonne Oddon a bien eu une notice nécrologique, dans le Bulletin des bibliothèques de France. Il n'en a pas été de même dans le Bulletin de l'ABF. Et pourtant elle était entrée en février 1946 au bureau de l'ABF, comme archiviste. Remarquons que bien avant moi, elle avait pu avoir connaissance des correspondances que j'ai publiées - sans souhaiter pour autant rouvrir le dossier.

    1. Il a sans nul doute été victime de T-épuration-à la Libération. Grâce à un don. l'Heure Joyeuse le possède dans son fonds historique.

    2. Fin 1982 - répertorié dans l'Index du BBF à -nécrologie» et non à .Oddon-.