Pendant la Foire du livre de Bruxelles, heureusement resuscitée après quelques incertitudes, le Conseil supérieur des bibliothèques publiques de la Communauté française de Belgique réunissait, le jeudi matin, les bibliothécaires francophones pour leur présenter son bilan d'activités et écouter leurs propositions. Très aimablement, madame Baras, présidente de ce conseil depuis 1996, avait invité l'Association des bibliothécaires français à participer à ces travaux. J'y ai assisté avec grand intérêt, intérêt redoublé par l'invitation des organisateurs de la Foire, en collaboration avec la Communauté française de Belgique, à participer à un déjeuner-débat sur... « le droit de prêt» avec François Gèze, Didier Platteau, président de Casterman et nombre d'auteurs, d'éditeurs, et de bibliothécaires. Je tiens à remercier ici monsieur Luc Pire, Commissaire de la Foire, et madame Lahaye, directrice adjointe de la Communauté française de Belgique, pour cette invitation qui m'a permis - c'est finalement rare - de dialoguer en direct avec des éditeurs de terrain, des auteurs, des collègues bibliothécaires.
La nouvelle organisation de ce Conseil (CSB) date du 10 mai 1996. Y sont représentés : les principaux partenaires de la lecture publique, c'est-à-dire les pouvoirs organisateurs (nous dirions les tutelles), les bibliothécaires et les associations professionnelles. La composition du Conseil tente de représenter également les sensibilités politiques, philosophiques et confessionnelles. En Belgique francophone, en effet, les bibliothèques publiques peuvent être sous tutelle publique (territoriale, municipale, cantonale, régionale...) ou confessionnelle (bibliothèques d'obédience catholique).
Ce conseil est donc un organisme réellement politique ; il réunit chaque mois 28 membres effectifs, éventuellement représentés par leurs suppléants. Organisation lourde donc, mais qui sous une présidence visiblement déterminée, a eu à connaître les principaux dossiers concernant le développement et les questionnements des bibliothèques de la communauté francophone de Belgique. Il est d'ailleurs, selon la loi, obligatoirement consulté sur les questions concernant les bibliothèques.
Les sujets discutés ne m'ont pas particulièrement étonnée, tant ils sont proches des nôtres. Je passerai rapidement sur les problèmes budgétaires : ils ont néanmoins occupé une part non négligeable de la matinée (en effet, les crédits affectés aux bibliothèques n'ont pas été augmentés en 1998, contrairement à d'autres secteurs culturels !).
Il y eut aussi des débats, ou des interventions, sur des sujets quotidiens et bibliothéconomiques d'engagé que nous appelons plus souvent desherbage, les livres non restitués, et les moyens d'y faire face, en faisant intervenir des agents de sécurité, une demande de formation sur les accueils de publics difficiles, sur la violence dans les bibliothèques, une demande de réflexion sur un code de déontologie des bibliothécaires et documentalistes.
Matinée très dense, qui nous a montré le parallélisme des questions dans les différents pays d'Europe hic et nunc... Il apparaît bien que, dans le domaine qui est le nôtre, les préoccupations sont fort semblables.. Encore merci à nos collègues belges pour cette invitation.
Nous avions publié dans ces colonnes, Bulletin n°177, un compte rendu synthétique des travaux du Congrès de la BBS, interassociation des bibliothécaires suisses. Notre collègue Michel Gorin, président de l'Association genevoise des bibliothécaires diplômés et responsable du groupe de travail sur la déontologie, nous a transmis le « Code de déontologie des bibliothécaires genevois », discuté à Zurich et adopté maintenant, et une résolution de soutien aux collègues français en difficulté devant des cas de censure.
Nous publions ces deux textes, en remerciant nos collègues genevois de leur fidélité et de leur soutien.