Index des revues

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    Echos

    De bonnes feuilles assaisonnées par la rédaction avec la participation de Hughes Van Bésien

    Par Joëlle Muller
    La rédaction

    * DÉCLIN

    Les bibliothèques de lecture publique anglaises assistent depuis dix ans à la baisse régulière du volume de leurs prêts de livres : :514mii!ionsde prêts en 1996-1997 pour 624 millions en 1987-1988. C'est encore trois fois plus qu'en France, mais tout de même très préoccupant. Le déclin affecte les prêts d'ouvrages de fiction pour les adultes. Les prêts de documentaires pour ce public et les prêts aux enfants ne sont pas touchés. Nos collègues attribuent cette évolution négative aux restrictions budgétaires, qui se sont traduites aussi bien par des baisses de budgets d'acquisition que par des fermetures d'équipements de quartier. {Buch und Bibliothek, juin 1999, p. 355-356)

    *PUB

    « Pour un exposé de sciences nat', on a pêché les infos sur !nternet... Pas besoin de s'encombrer de gros livres ou d'arpenter les b!b!!otheques... » : extrait d'une publicité du fournisseur d'accès AOL publiée notamment par 7'e/eromoen octobre 1999.

    * CONTRE-PUB

    Un « visuel » de publicité pour une marque de whisky distribué à grande échelle par Auchan : une bouteille, trois livres reliés cuir dans la pénombre, mais le seul dont le titre est lisible est Bagatelle pour un massacre, une rareté antisémite de L.-F. Céline jamais rééditée depuis 1937. Les consommateurs (qui regardent donc la pub) inondent le distributeur de protestations. Personne, de la conception au bon à tirer, n'avait identifié !'oeuvre ou supposé qu'elle pouvait connoter le message... [Libération, 16.10.99 ; Charlie Hebdo, 18-23.10.99)

    * GRATUIT

    L'Fnc/c/oped/o Bnfonn/co intégralement accessible en ligne depuis le 20 octobre 1999 (dans la mesure où le site n'explose pas sous l'afflux des consultations : http ://britannica. com/). Les ressources publicitaires devraient prendre le relais de la vente des versions papier (7 571 F) et cédérom (363 F). À la différence a" Encarta, dont la version en ligne, également gratuite, est allégée, il s'agit du produit intégral.

    * RÉTICENCE

    Les éditeurs français de musique imprimée ne sont pas prêts à modifier leur diffusion. A la différence du grand éditeur allemand Schott, qui a numérisé tout son catalogue, ils résistent noblement : « Nous existons depuis le milieu du X!Xe siècle, et ce qu'on a gagné avec un compositeur nous l'avons investi sur le suivant jus-qu'à aujourd'hui. Qui va me garantir mon chiffre d'affaires avec cette nouvelle manière de vendre la musique et les partitions ? » déclare l'un d'eux, cité dans Libération.

    Palsambleu ! Les deux sites français « réguliers » de vente en ligne [www. net4music. com/et http ://www. partitor. com/) sont donc confrontés à un refus quasi absolu et peut-être concerté, et manquent d'articles ; les pirates se multiplient, et certains compositeurs quittent les éditeurs pour se diffuser sans intermédiaire...

    PATRIMOINE : T'AS PAS CENT BALLES ?

    Appel dramatique en pleine page de la Fondation pour l'âge classique à Weimar dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 25 août 1999 : « Le berceau du classicisme allemand deviendra un tombeau pour 900 000 livres si vous ne l'aidez pas. » Les problèmes de locaux et d'infestation des collections ne pourront être résolus sans la générosité privée, « malgré un engagement conséquent des pouvoirs publics ». On espère que la société qui, en cette année Goethe, commercialise un godemiché électrique en forme de Goethe (6//dZe;fung, 24.8.99, qui fait état d'avis partagés sur l'objet...) donnera largement.

    Et, pour ceux qu'intéresse la souscription : Stiftung Weimarer Klassik Herzogin Anna Amalia Bibliothek - Postfach 2012 99401 Weimar.

    Plus un site Internet pour davantage d'infos : http ://www. weimar-klassik. de/haab/haab. html

    *PATRLMOLNE: HÉRITAGE DOUTEUX

    Le problème des biens spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale ne concerne pas que des avoirs bancaires et des oeuvres de musée : les bibliothèques allemandes, mais sans doute pas seulement celles-ci, détiennent des livres au destin tourmenté. Ainsi, la bibliothèque de l'université de Mayence reçut-elle en 1945 un lot d'ouvrages « de provenances diverses ramassés ici ou là par les troupes françaises d'occupation. Dans ce lot, la bibliothèque de la famille Sabatini, constituée par cette famille établie à Pescocostanzo [Abruzzes] depuis 1643, pillée en 1943 par les troupes allemandes.

    Ce fait avait été établi à plusieurs reprises au sein de la bibliothèque depuis 1947. Plus curieux encore, l'héritier de la famille a fréquenté la bibliothèque sans savoir ce qu'elle renfermait et sans qu'on le lui dise. La tutelle de l'établissement préfère à ce jour ne faire aucun commentaire. Inversement, la Staatsbibliothek de Berlin a entrepris d'elle-même de rechercher dans ses collections les héritages douteux. [Laurentius, 1999, 2 : relation d'un séminaire des « bibliothécaires critiques » au congrès des bibliothécaires à Fribourg)

    *PATRLMOLNE: DROIT DU PROPRIÉTAIRE

    Le prince de Furstenberg, ayant besoin de liquidités, a purement et simplement vendu les 130 000 volumes de la collection familiale conservés jusqu'ici dans la bibliothèque baroque du château de Donaueschingen. Cette bibliothèque séculaire avait recueilli l'héritage de plusieurs bibliothèques antérieures, privées ou ecclésiastiques, des XVIIe, Xv!!!eet XIXesiècles, et possédait le manuscrit de la Chanson des Niebelungen. Elle a été dispersée aux enchères sans mesures de protection et même sans réaction des autorités culturelles du Land de Bade-Wurtemberg.

    Des chercheurs désespérés par la destruction de ce monument patrimonial tentent de le reconstituer sous forme virtuelle (informations sur le site de l'université de Coblence). Nous devons cette triste histoire au professeur Graf, qui l'a publiée dans Laurentius, l'organe des « bibliothécaires critiques » (1999, n° 2, p. 79-82).

    + DROLT D'AUTEUR ?

    La saga des sociétés de répartition continue. L'ADAM!, qui gère les droits voisins des artistes musiciens et interprètes, a suspendu fin mars 1999 les paiements à ses sociétaires « en attendant l'adoption de nouvelles clés de répartition plus transparentes ». Quatre de ses dirigeants restent mis en examen pour abus de confiance, et le parquet a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire sur la non-répartition de certains droits.

    L'association des ayants droit dénonce la collusion entre le ministère de la Culture et la direction de l'ADAMI [Libération, 14.4.99, p. 40 ; Le Monde, 13.6.99 et 11.8.99). Réponse (juridique) de i'ADAM! dans Le Monde (8.9.99), rubrique correspondance. Nouveaux développements dans ce même quotidien le 7 octobre (p. 32), où il apparaît qu'une autre société de répartition, la SPEDITAM, conteste les répartitions et les non-répartitions effectuées par l'ADAMI.

    * DROLT D'AUTEUR : BONNE NULTLES PETITS

    Antoine Berge, diplômé de la Guilde française des faiseurs et joueurs de pipeau, interprète originel de l'indicatif de « Bonne nuit les petits », traîne en justice le créateur de la célèbre émission enfantine et l'INA, qui a réédité les émissions sur vidéocassettes en substituant un quatuor de flûtes à bec au pipeau solitaire, en omettant de le faire figurer au générique et sans lui verser de droits. Le plaignant réclame 200 000 F de dommages et intérêts, plus 5% sur les bénéfices. La partie adverse estime que le montant des droits à restituer s'élève à 642,50 F. [Le Monde, 8.9.99)

    * DROITS LINGUISTIQUES

    Faudra-t-il prochainement inclure dans les chartes des collections des orientations en matière de langues minoritaires ? C'est probable, mais pas toujours simple. Une polémique se développe en Alsace à la suite de la parution aux éditions de la Nuée Bleue d'un pamphlet (Mo//i bosse surmo/ongue] dû à un élu (RPR), vice-président du conseil régional, qui refuse le principe de bilinguisme sous la forme adoptée dans la Région par l'Éducation nationale : allemand standard (Hochdeutsch) à l'écrit, dialecte alsacien à l'oral, dans lequel i dénonce un complot « pangermaniste ». 4 800 élèves de l'école publique bénéficient déjà d'un enseignement bilingue à 50 % dès la maternelle, sans compter les écoles associatives.

    + MÉPRIS

    « La véritable obscénité, ce n'est pas Sade, mais la culture de masse. Mary Higgins Clark est obscène », déclare Morgan Sportes, "romancier", dans 'artic!e/ point de vue sur l'édition paru dans Le Monde du 8 septembre 1999. Et ses lecteurs/lectrices, des perver (e) s lobotomisé (e) s ? Pourquoi la littérature dite de création est-elle incapable de se soutenir par ellemême, sans cracher sur les autres ?

    * ÉDITION

    Manifestation d'un millier de salariés de l'édition à Paris pour réclamer le rétablissement de la convention collective dénoncée par le Syndicat national de l'édition en préalable à toute négociation sur les 35 heures. Hachette avait dû céder sur ce point après la grève du mois de juin. [Libération, 8.9.99, p. 21)

    * CITÉ DES SCIENCES

    Médiathèque en grève de début septembre à courant octobre, contre les réductions d'effectifs, le recours massif aux embauches précaires, et d'une manière générale contre l'« abandon » (dixit Georgia Leguem sur biblio. fr) dans lequel la Cité des sciences laisserait la médiathèque, un de ses rares services gratuits (mais quand même très payant à l'inscription pour le prêt). Comme à la BnF, Internet aura été un moyen privilégié pour l'expression du mouvement.

    * CENSURE

    Après avoir retiré du programme des études et de sa bibliothèque le Mohomefde Maxime Rodinson en mai 1998, à la demande des autorités égyptiennes, l'Université américaine du Caire vient de céder sur Le Pain nu de Mohammed Choukri, à la demande de parents d'élèves. Lâchée par son administration et par une partie de ses collègues, la professeur de littérature incriminée (dont la presse réclame la mise en accusation) se défend sur un site Internet : owner-arabic-!@!istserv. byu. edu

    * PAS VU

    Livres Hebdo publie en juin 1999 la publicité des éditions Henri Coston pour quelques ouvrages antimaçonniques. Henri Coston est un antisémite patenté depuis les années 1930 ; son Dictionnaire des pseudonymes, entrepris pour démasquer les Juifs qui se cachaient sous des pseudonymes bien français, figurait dans les enseignements classiques de bib!iographie... François Gèze (éditions Syros-La Découverte) s'en est ému. Ro5/'F/'onf(n° 67, juillet-août 99, p. 19) publie sa lettre à Livres Hebdo, qui dit avoir été abusé par une manoeuvre de dissimulation des intéressés mais ne fait aucun commentaire dans ses propres pages.

    MÉDLOLOGLE CORRECTIONNELLE

    L'éditeur révisionniste Jean Plantin, directeur de la revue Arkeia, a été condamné en octobre à Lyon pour contestation de l'existence de crime contre l'humanité à propos de la parution dans la revue d'un article de Mark Weber : six mois de prison avec sursis, 30 000 F d'amende plus les dommages et intérêts. [Le Monde, 7.10.99, p. 15)

    PRLXUNLQUE

    Le renouvellement de la Commission européenne et le remplacement de Karel Van Miert par Mario Monti au poste de commissaire à la concurrence n'ont pas dissipé les menaces sur le prix unique du livre, et d'abord sur les accords austro-allemands que nous rapportions dans une précédente livraison du Bulletin. De plus, un cyber-libraire belge commence à proposer aux clients français des remises atteignant 23 o/o du prix fixé par l'éditeur (Proxis. corn ; Le Monde, 11.8.99). Ledit Proxis. com est plutôt discret : pas de bandeau partout façon Bol. fr, mais on met la main dessus dans les rubriques shopping en ligne des moteurs de recherche. Et la plupart des remises ne dépassent pas 9 o/o, frais de port en sus, mais la base bibliographique est trilingue anglais-français-néerlandais.

    * BIBLIOTHEQUE NATIONALE/ILS SONT TOUS DES PÔLES ASSOCIÉS!

    Le service de prêt à distance de la British Library (qui traite plus de 4 millions de demandes par an) a conçu un accord avec l'entreprise Silverplatter pour la fourniture d'articles en ligne dans tous les établissements du réseau de prêt interanglais. Silverplatter s'est aussi associé aux éditions Springer pour la diffusion en ligne de l'importante presse scientifique appartenant à ce dernier groupe (/4men'co/i /.;bro/';es, janvier 1999, p. 100). Peu après, la British Library annonce qu'elle va fournir des accès Internet.

    *BNF

    Pub pleine page et même quatrième de couverture dans La Recherche (octobre-novembre 1999) pour le département Sciences et Techniques de la BnF : « Un nouvel outil à votre disposition, une équipe à votre écoute. »

    * PROfET

    Le cabinet allemand Eun Young Yi a été désigné à l'issue d'un concours international d'architecture pour construire d'ici à 2003 la nouvelle bibliothèque municipale de Stuttgart. Le projet est un cube transparent monumental. (Buch und Bibliothek, septembre 1999, p. 516)

    Informations : www. Stuttgart. de/stadtbuecherei/druck/b21/b21.htm.

    * POINTS DE VUE

    Quittant ses fonctions au terme d'un mandat de deux ans, une personnalité extérieure du comité d'accréditation (des formations) de l'American Librarian Association, M. Ed. Quattrochi, courtier en affrètement de bétail à Chicago ou quelque chose comme cela, a tenu, dans un éditorial du bulletin de l'ALA, à revenir sur une expérience qu'il a jugé passionnante.

    À son avis, l'excellence de la formation des bibliothécaires américains est actuellement menacée par l'éviction progressive des contenus professionnels relevant de l'art (bibliothéconomie) au profit des enseignements technologiques/théoriques relevant de la « science » de l'information, par le développement de renseignement à distance, et par l'intégration progressive des centres de formation des bibliothèques dans des départements plus vastes. [American Libraries, janvier 1999, p. 583-585)

    Dans le numéro précédent d'AL (p. 50), un enseignant de l'École de bibliothécaires de l'université de Pennsylvanie, Bernard Vavrek, tenait un discours voisin : « Information technology has become a substitute for librarianship. » mettait en garde contre les vertiges technologiques déconnectés des besoins des usagers et sans rapport direct avec les missions sociales des bibliothèques.

    * LIVRE NUMÉRIQUE

    Science et Vie Micro (septembre 1999, n°174, p. 50-66) fait un dossier enthousiaste sur le livre numérique façon Microsoft, un terminal mesurant 19 x 12 cm spécialisé dans le chargement et la consultation de pages imprimées capable de stocker 4 Mo, soit l'équivalent d'une dizaine de livres. L'e-book résulte de percées dans la technologie des écrans plats. Il sera disponible l'année prochaine en format BD, et bientôt en version couleur ou avec restitution vocale... Les livres sont chargés en ligne sur un site Internet ; celui de Barnes et Nobles (www. bn. corn) propose déjà un millier de titres.

    Les promoteurs de l'e-book font remarquer que le livre est le dernier et unique maillon de la production du livre qui ne soit pas numérisé, et donnent encore trente ans tout au plus au papier, aux éditeurs et aux libraires traditionnels. Ils ne parlent pas des bibliothécaires. Microsoft a enrôlé dans le consortium chargé de développer le livre électronique (Openbook) MacMi!ian, Simon et Schuster, Adobe, Motorola, Barnes et Nobles, soit la fine fleur de l'édition américaine et des gros éditeurs de logiciels. Mais il faudra bien convenir d'un standard unique.

    * CONTRAT EMPLOI-SOLIDARITÉ

    Que deviennent les CES après leur CES ? Selon une enquête du ministère de l'Emploi, six mois après leur sortie du dispositif, 3,7 % d'entre eux ont trouvé un emploi à durée indéterminée et 56,7 o/o sont au chômage. Les hôpitaux et l'Éducation nationale sont les premiers employeurs de CES à ne pas les intégrer, suivis de près par les « structures d'insertion »... [Politis, n° 556,

    16.9.99, p. 4)

    * MÉDIATION

    Charles Rojzman, « sociothérapeute », dirige l'association « Transformation thérapie sociale », qui intervient dans la formation des personnels des services publics amenés à travailler dans les quartiers en difficulté. Il a publié deux ouvrages sur la question. Dans Libération du 22 octobre 1999, il analyse le rôle des multiples médiateurs de la façon suivante :

    « Les véritables médiateurs de notre société doivent être les services publics. L'idée de garder les institutions comme elles sont et de mettre un pont entre elles et une partie du public est une catastrophe. C'est empêcher que ces institutions se transforment... Mais, le plus souvent, on fait faire aux médiateurs ce que l'on ne sait pas faire soi-même. C'est un cautère sur une jambe de bois et c'est un rôle intenable qu'on leur fait jouer... »

    + NÉCROLOGIE

    Léo Lionni (né en 1910), auteur notamment de Petit-bleu et Petit-jaune (1959), s'est éteint le 12 octobre 1999. Sculpteur et peintre reconnu, familier de l'avant-garde des années 1950, il emprunta pourtant la voie de l'édition courante pour la jeunesse plutôt que celle des tirages limités pour diffuser une oeuvre qui n'a pas pris une ride. Adieu et merci. (/.;bcrohbn, 15.10.99)

    * LE CHAMEAU AUXILIAIRE DEBIBLIOTHÈQUE

    Dans l'arrière-pays du Kenya, loin des routes carrossables, le bibliobus destiné aux écoles fréquentées par des populations nomades est assuré par un convoi de trois chameaux. Le premier porte des deux côtés de sa bosse les 500 livres dans des boîtes en bois, le deuxième est chargé de la tente, des piquets et du fanion de la Commission des Nations unies pour les réfugiés, le troisième sert de « roue de secours ». Ce qui prouve l'ingéniosité dont peuvent faire preuve les bibliothécaires. [International Herald Tribune, 19.10.99)

    * NOUS NE PUBLIONS PAS DESLLVRES, NOUS PUBLIONS DES AUTEURS

    Telle est la devise de Siegfried Unseld, à la tête de la prestigieuse maison d'édition allemande Suhrkamp Verlag, qui fêtera l'an prochain son cinquantenaire. Unseld maintient une tradition d'indépendance et se rit des « gros calibres » comme Bertelsmann, qui aimerait bien lui racheter Suhrkamp. Il ne craint pas l'avenir pour sa maison, car il a ficelé sa succession.

    En 1959, Unseld a succédé à Peter Suhrkamp, mort des souffrances endurées dans les camps de concentration nazis. Les ventes de Bertolt Brecht et de Hermann Hesse, les deux piliers de son catalogue, lui ont permis de repérer et de publier des jeunes romanciers, comme ce fut le cas de Peter Handke, sans négliger la poésie avec Paul Celan. Et la publication des sociologues et philosophes de l'école de Francfort lui a valu un statut quasi académique. Son exemple nous permet d'être encore optimistes pour l'édition allemande, voire européenne. (/nfernohbno/ Herald Tribune, 28.10.99)

    FRANÇO!S RE!NER

    Nous venons d'apprendre le décès de François Reiner survenu le 3 janvier 2000 à 'âge de 53 ans. Après avoir dirigé la bibliothèque universitaire de Dauphine, François Peiner fut le fondateur et le directeur de la Médiathèque de la Cité des sciences de 1983 à 1998. Depuis un an, il était directeur des systèmes d'information de la Fondation nationale des Sciences politiques. François Reiner fut membre des conseils d'administration de L'ENSSIB et de la BNF et sur le plan international, il a été un professionnel actif de l'IFLA et d'EUSIDIC. Il était également président de l'association Monique-Calixte qui oeuvre pour le développement de la lecture jeunesse en Haïti. Il a joué un rôle important dans l'évolution des bibliothèques vers les nouvelles technologies de l'information. C'est un bibliothécaire et un homme d'une grande valeur qui nous a quitté prématurément.

    « Concentrez-vous sur l'essentiel », c'est le message que François nous a laissé.

    Cette triste nouvelle nous estparvenue à l'heure ou nous mettions sous presse ce numéro et nous tenions à dire quelques mots rapides sur notre collègue. Le prochain numéro lui consacrera un hommage.