Mes chers confrères,
Nous adresserons d'abord nos remerciements à M. l'administrateur de l'Ecole nationale des Langues orientales vivantes qui a bien voulu autoriser Mme Meuvret à nous accueillir ce soir.
Nous saluerons la mémoire des membres de l'association qui sont morts au cours de l'année 1953 :
M, Baumevielle, directeur de la Bibliothèque Coloniale, à Saint-Denis-de-la-Réunion ; M. Chobaut, archiviste de Vaucluse ; M. Peters, bibliothécaire-archiviste honoraire ; Mme Thomas d'Hoste, conservateur à la Bibliothèque Nationale, à qui l'on doit la révision de l'article Shakespeare du Catalogue Général et l'établissement du catalogue collectif de Shakespeare et qui n'aura survécu que quelques semaines à sa mise à la retraite ; M. Robert Thomas, bibliothécaire du Touring-Club ; M. Ernest Coyecque, enfin, dont la vigoureuse personnalité et les éminents services recevront dans notre prochain bulletin l'hommage qui leur est dû.
Nous féliciterons nos confrères nommés en 1953 chevaliers de la Légion d'honneur : Mlle Malclès, Mme Ferry, MM. Kolb et Malo-Renault, ainsi que M. André Masson, promu officier.
Pour retracer (brièvement, vous ne me le reprocherez pas) l'activité de l'association en 1953, le calendrier est le guide le plus commode :
Mais là ne s'est pas bornée une activité que les malveillants pourraient qualifier de touristique, si en toutes circonstances nous n'avions associé l'étude à la pérégrination. L'A.B.F. a organisé du 19 au 31 janvier 1953, à la demande de la Croix-Rouge, et pour des membres de la Croix-Rouge destinés à s'occuper de bibliothèques d'hôpitaux, une petite session de cours où 15 participants sur 22 ont satisfait à l'examen.
Le Comité de lecture de l'association a, vous le savez, une double activité : il publie des comptes rendus de romans et de livres d'enfants dans le Bulletin critique : 187 en 1953, sur 340 volumes reçus. D'autre part, il publie des fiches analytiques et critiques : 288 en 1953, sur 500 volumes examinés.
La correspondance avec nos confrères étrangers est de plus en plus active : demandes de renseignements, d'échange de publications, avec les Etats-Unis, l'Inde, le Japon, l'U.R.S.S., l'Egypte, la Turquie.
Ces relations ne sont pas seulement épistolaires. Les bibliothécaires allemands nous ont invités du 26 au 29 mai à leur réunion annuelle à Constance, où M. Lethève a représenté l'A.B.F.
Les bibliothécaires suisses nous ont invités à Lucerne où se tenait, le 2 octobre, la 52e réunion annuelle de leur association, où j'ai eu l'honneur de représenter l'A.B.F.
L'Association des bibliothécaires sarrois a organisé, du 26 septembre au 3 octobre des « journées européennes », auxquelles l'A.B.F. a participé par une exposition consacrée aux bibliothèques de lecture publique en France et par deux communications, de Mlle Foncin sur l'état de la lecture publique en France ; et de M. Lethève sur les principaux courants de la littérature contemporaine en France.
A Vienne, du 10 au 13 juin, s'est tenue la 19e session du conseil de la F.I.A.B. L'A.B.F. était représentée par Mme Duprat, M. Robert Brun, M. Jacques Lethève et moi-même. Le volume des Actes de cette session est paru ; les quelques interventions que nous avons cru devoir faire dans les débats y sont mentionnées et le rapport présenté par l'A.B.F. sur l'activité des bibliothèques de France y est inséré intégralement.
La 20e réunion se tiendra à Zagreb à la fin de septembre prochain.
Tout a été dit sur l'intérêt de ces contacts personnels avec nos confrères étrangers. Contacts encore trop rares et trop courts. Mais avec nos confrères de province, sont-ils aussi fréquents et aussi prolongés qu'il serait souhaitable ? En tout cas, et tout en soulignant la courtoisie, la cordialité, voire la gentillesse avec laquelle nous sommes accueillis à l'étranger, l'expérience nous a montré l'utilité particulière de la présence de l'A.B.F. dans des réunions où il ne serait pas sans inconvénient parfois que des Français ne puissent rectifier quelque erreur, s'étonner de quelque injustice - ou tout bonnement faire entendre une langue qui ne soit pas anglo-saxonne.
Je dois enfin vous faire part de la décision unanime prise par votre bureau, le 23 décembre, de dénoncer le protocole d'accord de janvier 1949, en vertu duquel l'A.B.F. accordait son patronage à la revue A.B.C.D. Tous les arguments pour et contre ont été longuement, mûrement pesés, et la discussion, commencée dès avant que je ne fasse partie du Bureau, a été close, je le répète, par une décision prise à l'unanimité. Le protocole d'accord stipulait un préavis de six mois. Le représentant de l'Ufod m'a écrit qu'il lui paraissait préférable que la clause du préavis ne joue pas. Je crois savoir qu'il a été suivi par les autres co-signataires du protocole. Je dis : je crois savoir, car je n'ai pas été invité à la réunion où ces messieurs en ont délibéré. Quoiqu'il en soit, du fait de la renonciation écrite de l'un d'eux au bénéfice du préavis, du fait aussi que l'A.B.F. n'a pas été convoquée à une réunion où le respect du protocole exigeait sa présence, nous concluons que la revue A.B.C.D. ne doit désormais plus porter à son fronton le patronage de l'A.B.F.
Et - ce sera finir par une bonne nouvelle - notre Bulletin, notre courageux Bulletin ronéoté dans la fabrication duquel M. Lethève, M. Roussier se sont dépensés sans jamais plaindre leur peine, ce bulletin va connaître une fortune nouvelle. Il sera imprimé, trois numéros par an au moins, nous espérons quatre, in-8° courant, de 64 pages. La publicité (qui restera sous notre contrôle) doit en faire les frais. La formule est-elle viable ? Nous le croyons sincèrement. Et nous serons bientôt fixés, puisque nous corrigeons en ce moment les épreuves du fascicule de mars, n° 1 de la nouvelle série. Et la chance valait d'être courue, de façon que l'A.B.F. ait un bulletin matériellement plus digne d'elle et dont la comparaison avec les bulletins de nos collègues étrangers, autrichiens, suisses, fût moins humiliante. Mais pour la rédaction de ce bulletin, je fais appel au dévouement de tous. Des articles de valeur aideront à la diffusion du bulletin. Sa diffusion accroîtra la publicité. Le développement de la publicité permettra d'augmenter le nombre de pages... Perrette et le pot au lait ? Non, mais cela dépend de nous tous. Et pour terminer sur un mot original : Travaillons !