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    Nouvelles internationales

    HONGRIE


    LE Conseil de l'A.B.F., réuni à Paris le 13 novembre 1956, réunion à laquelle M. Julien Gain avait bien voulu participer, décida d'adresser à M. Pierre Bourgeois, président de la Fédération Internationale des Associations de bibliothécaires, le texte suivant : « Devant l'urgence des solutions destinées à atténuer dans la mesure du possible les souffrances de nos collègues frappés par les événements de Hongrie, nous nous tournons vers la F.I.A.B. pour lui demander d'envisager une action rapide qui permette d'aider les bibliothécaires et leurs familles. Cette action devrait être menée en liaison étroite avec les organismes internationaux de secours et en particulier avec la Croix-Rouge.

    Elle serait certainement plus efficace si la F.I.A.B. pouvait obtenir à ce sujet la désignation d'un représentant de la Fédération soit en Yougoslavie, soit en Autriche.

    Cette action pourrait s'étendre des personnes aux collections dont certaines - celles entre autres de la Bibliothèque nationale de Budapest qu'on dit atteinte et en partie détruite par le bombardement - devraient être mises au plus vite à l'abri.

    Cette double action ne préjugerait en rien des efforts qui pourraient être poursuivis ensuite pour la restauration des bibliothèques détruites, restauration pour laquelle il pourrait être fait appel à des organisations internationales et d'abord à l'U.N.E.S.C.O. »

    Le Président et le Secrétaire général de la F.I.A.B. nous ont fait parvenir d'autre part, au début de février, une circulaire aux Associations membres où il est dit :

    Il nous a été possible d'obtenir d'une source obsolument sûre et digne de toute confiance les renseignements suivants sur le sort, subi par la Bibliothèque nationale Széchényi à Budapest durant les événements récents :

    « Les collections de manuscrits, de livres et de périodiques de notre Bibliothèque sont actuellement (9 janvier 1957) en général intacts. Mais par ailleurs nous avons souffert de grands dommages. Les bâtiments annexes en particulier ont été fortement endommagés, car au cours des combats ils ont changé plusieurs fois de mains. Des pertes irremplaçables ont été causées par le tir d'artillerie avant tout dans la collection musicale, dans celle des microfilms, dans le service des acquisitions et dans la division des relations avec l'étranger. L'outillage et l'appareillage du laboratoire de photographie ont été complètement détruits ; 28 machines à écrire ont été anéanties ou perdues, ainsi que toutes nos réserves de fiches de catalogue.

    Nous vous prions de faire connaître aux membres de la F.I.A.B. la situation de la Bibliothèque nationale et nos pertes.

    Par bonheur, tous nos bibliothécaires sont encore en vie, mais la plupart ont perdu beaucoup, quelques-uns même tout.

    Malgré les difficultés actuelles, nous faisons tout pour poursuivre nos travaux et remplir notre tâche tant bien que mal ».

    Vous avez d'autre part sans doute reçu l'appel que l'Association des Bibliothécaires autrichiens vous a adressé en date du 9 janvier, vous invitant à venir en aide à nos collègues hongrois par des contributions financières, par des envois de colis contenant avant tout des vêtements, du linge, des souliers et, si possible, en procurant des emplois aux bibliothécaires hongrois s'étant réfugiés à l'étranger.

    Au nom du Conseil de la F.I.A.B., nous nous permettons d'appuyer chaleureusement cet appel. Un contact récent et direct avec nos collègues hongrois d'une part, avec M. Stummvoll, directeur général de la Bibliothèque nationale autrichienne à Vienne d'autre part, nous permet de préciser ce qui suit :

    • 1° Les dons en espèces sont à adresser par mandat postal à la Vereinigung osterreichischer Bibliothekare, Josefsplatz 1, Wien 1, qui, en liaison permanente avec Budapest, est la mieux placée pour utiliser ces subsides selon les besoins de ceux auxquels nous les destinons, par l'achat, sur place, des vivres, médicaments, etc., qui font le plus défaut. L'envoi d'argent en Hongrie n'est pas désiré par nos collègues de là-bas.
    • 2° Les habits, linges, souliers et autres objets peuvent être adressés à la Bibliothèque nationale Széchényi, à l'attention de M. Bêla Varjas, directeur général, Budapest.

    M. Varjas se chargera de la répartition judicieuse de ces vêtements.

    Nous savons que plusieurs de nos associations membres ont déjà entrepris, dans un bel élan, des actions en faveur de nos collègues hongrois si durement frappés. Il nous semblait pourtant de notre devoir de seconder de notre mieux l'action de nos collègues autrichiens qui, dès la première heure, se sont dévoués sans compter à cette noble tâche.

    Nous voulions en même temps vous indiquer les moyens qui, à l'heure actuelle, sont les plus indiqués pour venir en aide aux bibliothécaires hongrois. Nous vous rappelons à ce sujet que la Croix-Rouge Internationale ne peut pas se charger de transmettre des dons destinés à des personnes ou à des groupes désignés par le donateur ; son rôle est uniquement de pourvoir aux besoins de la population en général. »

    Nous devons indiquer qu'antérieurement à cet appel, des envois d'argent et d'objets utiles avaient été effectués par certaines grandes bibliothèques parisiennes directement à la Croix-Rouge française.