Index des revues

  • Index des revues
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓
    Par Michèle Hebert
    Jacques Guignard

    Gutenberg et son oeuvre

    - Paris, Editions Estienne 1960. 87 p., pl.

    Sous le titre : Gutenberg et son oeuvre, M. J. Guignard a réuni trois conférences prononcées devant les élèves de l'Ecole Estienne, en mars 1958. Il y étudie ce qu'on connaît d'une question difficile entre toutes, celle des origines de l'imprimerie, à travers la personnalité de son inventeur. Que Jean Gutenberg soit l'initiateur de la nouvelle technique, la concordance des témoignages contemporains ne permet guère d'en douter, malgré l'existence de recherches parallèles poursuivies ailleurs. Cette unanimité rend plus troublant le fait qu'aucune des premières impressions connues ne porte le nom de Gutenberg; aussi les érudits se sont-ils ingéniés à tenter de déceler, parmi elles, celles qu'on pourrait lui attribuer. La diversité des opinions émises montre bien qu'en l'absence de documents précis ces attributions demeurent conjecturales, et la vie même de l'inventeur, consacrée à des recherches diverses entourées de mystère, et traversée par les difficultés d'argent et les procès, comporte encore bien des obscurités, même en ce qui concerne les périodes de Strasbourg (1436-1444) et de Mayence (1448-1468)

    Reprenant les pièces du procès que Gutenberg eut à soutenir en 1439 à Strasbourg à la suite de la mort d'un de ses associés, M. J. Guignard y voit la preuve qu'avant cette date, J. Gutenberg dirigeait un atelier et imprimait déjà, rejoignant ainsi l'affirmation de l'humaniste alsacien J. Wimpheling dans son Epitome rerum germanicarum (1505), le seul parmi les témoignages anciens qui assigne Strasbourg et non Mayence comme lieu d'invention de l'imprimerie.

    Après, le retour de Gutenberg à Mayence, c'est un autre procès, entraînant la rupture de l'association de Gutenberg et de son bailleur de fonds, Jean Fust (1455), qui expliquerait l'absence du nom de l'inventeur sur la Bible à 42 lignes (S.l. n.d. ; vers 1455), attribuée traditionnellement à Gutenberg par les bibliographes allemands (1) , de même que sur la plus ancienne impression dont l'origine soit certaine : le Psautier de Mayence, imprimé par Fust et son nouvel associé J. Schoeffer en 1457. En effet, la réalisation de ces grands ouvrages impliquait de longs délais d'excution et l'un et l'autre auraient été entrepris antérieurement à la rupture entre Gutenberg et Jean Fust. On sait que Gutenberg continua d'imprimer après cette rupture, mais la question de l'attribution et de la localisation des premières impressions anonymes est bien loin d'être résolue.

    Il importait tout particulièrement d'exposer ces problèmes à des techniciens qui peuvent apporter à l'étude des caractères et des procédés d'imprimerie une contribution essentielle.

    1. Attribuée par Ch. Mortet à Schoeffer retour au texte