Le 53e Congrès annuel de l'Association des bibliothécaires allemands (Verein deutscher Bibliothekare) qui s'est tenu cette année à Sarrebrück du 4 au 8 juin, a remporté un succès encore plus grand que ceux des années précédentes avec plus de 550 inscrits. Parmi les Congressistes, environ 25 invités étrangers, représentant les associations de différents pays : Autriche, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Suède, Luxembourg... Plusieurs Français prirent part à certaines réunions de ce Congrès, entre autres M. Schuller, Administrateur de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, MM. Kolb et Nouat, respectivement ancien et actuel conservateurs de la Bibliothèque universitaire de Nancy. L'A.B.F. a été représentée au Congrès par son Secrétaire général M. J. Lethève.
La séance solennelle d'ouverture, le mercredi 5, eut lieu dans l'auditorium maximum de la Faculté de droit de l'Université de la Sarre, salle parfaitement équipée, inaugurée en cette circonstance, et qui modernise encore l'Université installée, au milieu de la forêt dans une ancienne caserne, par les autorités françaises au lendemain de la guerre et qui se trouve maintenant en plein développement. Ouverte par un discours du Président Kluth, directeur de la Bibliothèque universitaire de Hanovre, elle eut lieu en présence des autorités universitaires et municipales de Sarrebrück et d'un représentant du Wissenschaftsrat de Bonn, organisme fédéral de liaison entre les ministères de la culture des différents Länder. Au programme figuraient un exposé du Professeur Francke de Munich, évoquant ce qu'à travers l'histoire les hommes de sciences ont attendu des bibliothèques, et un exposé de notre Secrétaire général, consacré au développement des bibliothèques d'étude en France.
Contrairement à certaines années, aucun thème général n'était prévu pour ce Congrès ; en dehors des séances de commissions réservées aux membres du V.D.B., les sujets qui retinrent le plus l'attention furent la question des exemplaires multiples dans certaines salles de travail et l'emploi des machines électroniques dans les bibliothèques, question accueillie d'ailleurs avec quelque réserve.
Un observateur français à ce Congrès ne pouvait qu'être frappé par le rôle actif que Sarrebrück entend jouer dans le rapprochement franco-allemand : le bourgmestre, au cours de la réception organisée à l'hôtel-de-ville, comme le directeur de Radio-Sarrebrück au cours d'une visite à ce poste de radio-télévision, ne manquèrent pas, entre autres, de le souligner. Le jardin franco-allemand créé, il y a quelques années, non loin de la frontière dans une ancienne zone fortifiée, possède de son côté une valeur symbolique : c'est dans un pavillon de ce jardin qu'eut lieu, vendredi 7, la soirée finale de ce Congrès, remarquablement organisé par notre éminent collègue, le Professeur Cordes, Directeur de la Bibliothèque de l'Université.
Mais le Congrès devait se prolonger, le samedi 8, par deux visites à Strasbourg et à Nancy, qui devaient mettre plus directement en contact bibliothécaires allemands et français. La visite de Nancy avait été suggérée et préparée par notre Association : elle donna lieu à une rencontre sympathique dont on trouvera le compte-rendu en une autre partie de ce Bulletin.