Index des revues

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    Plaidoyer pour un bulletin

    Par Jacques Lethève

    Ce numéro 43 de notre Bulletin marque un anniversaire. Il y a dix ans en effet, en mars 1954 que, portant le numéro 13 de la nouvelle série, paraissait le premier fascicule imprimé de l'après-guerre. A l'exception du numéro de mai 1948 sans lendemain, les précédents, tous ronéotypés, n'avaient représenté qu'un pis-aller des temps de misère. Notre Association se devait d'avoir un organe plus digne de son rôle. Mais en l'absence des ressources nécessaires, il fallut pour aboutir l'obstination de M. Pierre Josserand, alors Président, el l'habileté de notre éditeur, M. Jean Person. En nous proposant une formule ingénieuse tirant ses meilleures ressources de la publicité, ce dernier nous permettait de sortir d'une impasse : nous devons le remercier d'avoir su, malgré les difficultés, maintenir cette formule et d'avoir obtenu l'appui matériel des annonceurs. Ceux-ci méritent d'ailleurs aussi, rappelons-le clairement, que nous pensions à eux quand nous passons une commande pour nous-mêmes ou notre bibliothèque : c'est une des conditions de noire survie.

    En 1953, le Bulletin d'informations de l'A.B.F. était le seul organe français consacré aux bibliothèques. Le Bulletin des Bibliothèques de France, que publie la Direction des bibliothèques, offre depuis 1956 un champ plus large à I: diffusion des nouvelles et des points de vue relatifs aux bibliothèques de notre pays. Mais nous avons toujours pensé, et nous sommes maintenant certains. que le rôle de notre Bulletin n'en est pas diminué pour autant. Le premier fait est que les deux publications ne s'adressent que partiellement au même public. La place que tient et doit tenir l'A.B.F auprès des bibliothécaires des bibliothèques privées de toute nature, lui assure déjà un champ d'action particulier. Outre qu'il rend compte, bien sûr, des activités et de la vie de notre Association, il est tout particulièrement désigné comme lien avec les associations de bibliothécaires étrangers avec qui nous sommes an constant rapport et avec la Fédération internationale des associations de bibliothécaires, leur point naturel de rencontre.

    Il reste par ailleurs une tribune libre, où chacun, comme nous ne cessons de le répéter, exprime ses conceptions personnelles. Nous avons regretté à différentes reprises, lorsque des opinions exprimées pouvaient soulever une discussion contradictoire qu'aucun de nos collègues n'apporte spontanément d'autres manières de voir. Les comptes rendus d'ouvrages que nous publions, relèvent de la même éthique : ni officiel, ni officieux, ne dépendant d'aucune position confessionnelle ou politique, notre Bulletin ne connaît d'autre limite à sa liberté que la courtoisie nécessaire entre gens de la même profession plus que partout ailleurs.

    Nous ne dressons pas ici un bilan d'auto-satisfaction. Entre les intentions et les réalisations, la marge est, parfois considérable. Depuis dix ans, certains des numéros parus comportaient des erreurs matérielles, des coquilles bien regrettables. Qu'on imagine un instant les conditions de publication. L'équipe sur qui repose la publication du Bulletin, n'avait, jamais jusqu'ici dépassé trois personnes, dont une seule - le signataire de ces lignes - a eu la responsabilité des trente numéros. Au moment où quelques jeunes collègues commencent à nous apporter une aide bien nécessaire, nous pouvons espérer faire mieux.

    Mais il faut plus. Chacun d'entre vous doit se sentir concerné par ce Bulletin et nous donner des informations, des articles, nous assurer le service de presse des ouvrages ou des articles qu'il publie. Que ceux qui s'étonnent de ne pas être cités, se demandent, s'ils ont pris la peine de nous faire connaître leurs travaux. Le Secrétariat de l'A.B.F. ne possède aucun service de dépouillement et les loisirs de ses membres sont limités.

    Au moment où d'importantes transformations s'opèrent dans les bibliothèques en France, aussi bien dans les grandes bibliothèques d'études et de conservation que dans celles qui développent le rôle de la lecture publique, nous voudrions qu'on trouve ici le reflet des principales réalisations et l'amorce des projets qui s'annoncent. Avec la collaboration de tous, nous devrions faire de ce programme une réalité.