Index des revues

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    La bibliothèque municipale de sceaux

    Par Thérèse Pila

    La Bibliothèque Municipale de Sceaux installée au «Petit Château» depuis 1948 est en pleine évolution. Elle a la chance de bénéficier d'un cadre historique ce petit château construit en 1663 par un bourgeois de Paris, a été successivement propriété de Colbert puis de la duchesse du Maine) assez propice à l'installation d'une bibliothèque dans ses murs. Celle-ci ne fait d'ailleurs que reprendre une ancienne tradition : notre bourgeois bâtisseur Nicolas BOINDIN avait installé sa bibliothèque personnelle au petit château voilà trois siècles...

    La B.M. dispose de 5 à 6 pièces formant le rez-de-chaussée de l'immeuble avec des pièces à mi-étage formant garde-robe sous leur destination première et réserves actuellement. Une première tranche de travaux avait vu l'installation de rayonnages métalliques dans la pièce qui servait à la fois de magasin de livres avec accès direct au rayon et de salle de prêt. Le résultat permet de ranger tous les ouvrages du fonds de prêt, mais il est peu réussi quant à l'esthétique... : ces rayonnages métalliques hurlent dans un cadre du XVIIe siècle avec les hautes fenêtres à huisserie ancienne.

    L'afflux de livres provoqué par te don ANCELY, don de quelque 8 000 ouvrages portant principalement sur l'histoire sociale, les études anglaises, la littérature occitane, la franc-maçonnerie, posait un problème de rangement, de jour en jour plus aigu ; les caisses de livres catalogués s'entassaut peu à peu.

    D'autre part la bibliothèque de lecture publique voyait son activité accrue de semaines en semaines, due principalement à l'apport nouveau de population par la création d'une «résidence» importante dans le centre de la ville - donc près de la bibliothèque, et d' « ensembles » divers dans des quartiers périphériques. En quatre ans, de 1960 à 1963, le prêt a augmenté de 44 % entre le 1er janvier et le 1er juillet. Nous éclations absolument : un plan d'agrandissement présenté par un de mes prédécesseurs, M. Matthieu, était voté par le Conseil municipal en 1960 et réalisé en trois ans : 1961-1962 et 1963.

    La création d'une véritable bibliothèque enfantine qui jouit maintenant d'un local spécial à l'extrême nord de la bibliothèque, dans le cadre charmant d'une ancienne cuisine carrelée de rouge et où l'on a conservé la pierre d'évier, a été le premier travail réalisé. Des meubles de chêne clair à hauteur d'enfant - 1 m 40- ont été exécutés à l'atelier municipal. L'acquisition d'une nouvelle table ronde et de petites chaises à sa mesure a complété le matériel rustique qui était celui de l'ancienne section «Enfants» de la B.M. Cette installation de la bibliothèque enfantine dans une pièce bien à elle, a permis de libérer une salle d'entrée où fonctionne désormais le bureau de prêt, où les lecteurs trouvent à leur disposition : fichiers, dernières livraisons des revues auxquelles la B.M. est abonnée, dernières acquisitions. Cette entrée centrale commande le magasin de livres à main droite et de là, les bureaux de la bibliothèque et du personnel, et les réserves..., et à main gauche, les salles de travail et plus loin la bibliothèque enfantine.

    La surveillance des lecteurs est plus facile puisque tous sont obligés de passer devant le bureau de prêt pour entrer ou sortir..., d'autre part la personne chargée du prêt a la vue sur le parc ce qui est plus agréable, et la pièce est plus claire... Il y a, bien sûr, quelques courants d'air..., rien n'est parfait.

    Dans la même franche de travaux se trouvait l'agencement d'une salle au premier étage au-dessus de la bibliothèque enfantine. Des rayonnages en bois exécutés par une entreprise locale permettent d'y ranger une partie du fonds ANCELY (théoriciens sociaux du XIXe siècle, philosophie, littérature). Un petit « fumoir » garni de deux fauteuils-club, d'une ou deux chaises. de guéridons était aménagé au pied de l'escalier qui monte à cette salle de travail. Ajoutons que pour la première fois, on a pensé au sanitaire... et des W.C. ont été créés avec un lavabo, d'accès commun à la fois pour les adultes et pour les jeunes lecteurs. Les murs du fumoir sont, bien sûr, garnis de rayons... où l'on trouve les études anglaises.

    A la fin de notre première année de travaux, qui était également la fin de ma première année d'exercice, nous commencions à prendre bon espoir pour l'avenir de la bibliothèque.

    La seconde tranche de travaux était la plus lourde : le réaménagement de la salle de lecture et son équipement. Le mobilier était jusque-là très disparate : des rayonnages en bois, mais mal adaptés, de toutes les profondeurs, un éclairage funèbre, une fausse cheminée de style Henri II apportée là par un précédent propriétaire après la guerre de 14-18. Beaucoup de choses à déplacer et à réorganiser. Maintenant nous disposons d'une salle qui a toute la profondeur du Petit Château (7,50x5,50 m). Ce n'est pas immense, mais nous disposons de 4 tables en bois clair, de 16 chaises confortables recouvertes de skaï fauve, et surtout de rayons de chêne clair (Borgeaud) adaptés à nos dimensions et à nos livres, les ouvrages de référence habituels : encyclopéries, dictionnaires, atlas, etc., plus quelques oeuvres complètes d'auteurs français que leur édition ou leur reliure interdisent de « mettre en prêt ». Signalons aussi l'existence de la collection complète des textes bilingues Budé, latins et grecs, très appréciés des étudiants - et trop, hélas, des lycéens...

    Une galerie à mi-hauteur, recouvre le tiers de la surface, galerie que l'on atteint par le même petit escalier du fumoir el où les rayonnages Borgeaud accueillent les ouvrages d'histoire du fonds ANCELY.

    Au terme de l'année 1962, le plus gros du travail était réalisé. 1963 a vu la dernière tranche des travaux : la partie sud de la bibliothèque où se trouve l'administration; le bureau de la bibliothécaire a été repeint et on a surtout créé un petit bureau de travail pour les adjointes où se font toutes les manipulations que nécessite ta mise en service des livres : inscriptions, catalogage, préparation des Irains de reliure, réparations, etc...

    Je crois que cette petite pièce est, de toutes les transformations, celle qui a été la plus appréciée des bibliothécaires : le travail s'en trouve grandement facilité.

    Jusqu'ici les activités de la bibliothèque ont été réduites au simple prêt de livres (et à la lecture sur place bien entendu). Maintenant que les travaux sont finis, nous espérons arriver à créer des activités nouvelles pour nos lecteurs : des visites commentées par sujet, c'est-à-dire leur faire découvrir un fonds peu utilisé), le «Roman italien» ou les « Sciences sociales à la Bibliothèque », avec une petite causerie par un spécialiste choisi parmi les lecteurs (notre public est suffisamment varié pour que nous puissions trouver l'oiseau rare à chaque fois), un cercle d'étude sur les « Sciences politiques» à partir de l'étude qu'en a préparé J. Hassenforder.

    Des créations aussi sont en projet : une discothèque, une annexe dans un quartier excentrique et très peuplé, une bibliothèque d'adolescents, en accord avec la Maison des Jeunes de Sceaux, des salles spécialisées pour le fonds « Occitan » et la « Franc-Maçonnerie » quand nous disposerons du premier étage du Petit Château (actuellement occupé par les services financiers de « l'Enregistrement ». Comme vous le voyez, les projets ne manquent pas à Sceaux.