Par Irène Vildé.
M.-Th. Laureilhe.
Catalogue collectif des périodiques conservés dans les bibliothèques de Paris et dans les bibliothèques universitaires de France / Bibliothèque nationale
Bibliothèque nationale. Périodiques (Département). Paris. Périodiques slaves en caractères cyrilliques. Supplément. 1951-1960. (Rédigé par M. E. Belin de Ballu). - Paris, Bibliothèque nationale, 1963 - In-8°, 497 p.
Ce Supplément au catalogue en deux volumes, imprimé en 1956, qui s'arrêtait à 1950, est comme celui-ci, l'oeuvre, non d'une équipe, mais d'un auteur unique. M. Belin de Ballu a seulement été secondé dans la mise au point de son travail, au moment et au cours de la reproduction photographique, par Mme Ossorguine.
Bien que limité à une seule décennie, ce supplément représente une oeuvre considérable. Son volume dépasse la moitié de l'édition de 1956 (il est dommage que l'absence de numérotation des notices empêche de chiffrer plus exactement la comparaison). Ces dimensions ont de quoi surpendre à première vue. Sans doute le supplément proprement dit s'est-il trouvé grossi d'un certain nombre d'additions (environ 250) de titres antérieurs à 1950, provenant souvent d'organismes nouveaux et portant surtout sur des publications d'un caractère plus ou moins éphémère et localisé, qu'il aurait été regrettable de laisser échapper. Mais on n'a pas cherché à compléter systématiquement le premier catalogue, ce qui aurait entraîné trop loin, et celui-ci en est bien, avant tout, la suite chronologique. Fait significatif : en majorité les titres répertoriés ici sont des titres nouveaux, qu'il s'agisse de publications nées ou acquises depuis 1950, ou de formes nouvelles prises par les publications antérieures par suite de changements de titres, d'éclatements en séries, ou des mille péripéties qui peuvent affecter la vie d'un périodique. On est frappé par la rareté (même en faisant la part des omissions inévitables) des astérisques qui signalent conventionnellement les notices déjà représentées dans le catalogue précédent. On mesure ainsi l'ampleur du développement de la production périodique dans les pays visés au cours de la période récente, reflet de leur essor scientifique et culturel. On mesure aussi l'importance du travail bibliographique ainsi occasionné. Il faut y ajouter les problèmes relatifs à la soudure avec la précédente édition (rectifications et compléments à l'état des collections, reprise de certaines notices de rassemblement communes aux deux catalogues, etc...), et surtout les difficultés résultant du recensement d'un grand nombre d'établissements nouveaux.
On appréciera à leur juste valeur la richesse et la minutie de l'information bibliographique dont nous bénéficions : les précieuses notices dites de rassemblement, véritables tableaux généalogiques ou tables d'orientation ; le relevé des particularités, ou anomalies de tous ordres : doubles numérotations, sous-collections, titres particuliers à tel ou tel tome... On se félicitera, entre autres, des solutions apportées aux problèmes de certaines publications à séries, ou au problème linguistique : classement au titre de la langue originale du texte, avec signalement de la présence de titres en langues non slaves, et de l'existence de traductions en langues occidentales, répertoriés les unes comme les autres dans une table de concordance avec les titres slaves placée à la fin du volume. D'ailleurs les règles qui ont présidé au classement et à la rédaction des notices - celles-là mêmes qui régissent l'ensemble du collectif, mais adaptées au cas présent - ont été opportnément rappelées en tête, illustrées d'exemples empruntés au présent catalogue et précisées sur quelques points.
Un autre mérite qui témoigne à nos yeux des préoccupations scientifiques de l'ouvrage est le fait que, avant de le faire imprimer, on ait choisi de le rendre accessible aux usagers sous une forme provisoire, afin de profiter des critiques et des suggestions qui ne manqueraient pas de se produire. Nous répondrons pour notre part à cette intention en concentrant les nôtres sur deux points :
- La première de ces observations a trait à la question, qui revient à l'ordre du jour à chaque nouvel inventaire de périodiques, c'est-à-dire aux distinctions à établir entre les différents types de publications que recouvre le mot, notamment la limite à tracer entre collections et périodiques, et aux inconvénients des interprétations individuelles. C'est sans doute par suite d'un parti pris délibéré que s'explique l'absence ici, comme dans le précédent catalogue, par exemple des Materialy i issledovanija po arkheologii SSSR, alors que pourtant on y trouve des publications monographiques similaires, telles que les Trudy de l'Institut d'ethnographie, ou du Musée historique de Moscou. Pour couper court aux discriminations subjectives, le mieux serait évidemment de s'en rapporter aux principes élaborés en Union soviétique par la Kniznaja palara. La Letopis' des périodiques soviétiques accueille également, mais traite distinctement, les périodiques proprement dits - journaux et revues - d'une part, et les publications dites à suite, types trudy (travaux), sborniki (recueils ou cahiers), ucenye zapiski (mémoires), materialy, etc..., parmi lesquelles elle place les annuaires (ezegodniki). Elles se caractérisent par le fait que l'unité considérée n'est pas la suite de numéros qui s'additionnent pour former l'année ou le tome, mais un volume, fascicule ou tome, formant un tout indivisible, paraissant suivant un rythme qui n'est pas rigoureusement fixé à l'avance, et parfois sans souci de faire coïncider l'ordre chronologique avec la tomaison. C'est pour une bonne part les représentants de ce type de publications qui posent le problème de collectivités- auteurs qui fait plus particulièrement l'objet de nos observations.
- Nous nous sommes déjà expliquée à ce sujet (voir surtout Bulletin N° 39, novembre 1962). La mention de la collectivité joue en effet un rôle tout différent suivant les cas et doit être traitée en conséquence. Purement accessoire quand le périodique possède un titre véritable (Arkheologija, Astronomiceskij zurnal, Voprosy filosofii Zurnal prikladnoj jizikï), la mention d'institution - l'Académie dans les exemples cités - n'y joue d'autre rôle que celui d'une raison sociale ; ce sont des anonymes, et l'indice de classement est leur titre. Sans doute la notice doit-elle signaler cette mention quand elle figure en avant-titre : Zurnal urikladnoj jiziki (Akademija nauk SSSR). Mais il est parfaitement inutile de faire des renvois systématiques du nom de l'institution, ignoré d'ailleurs le plus souvent du chercheur, au titre-vedette, ainsi qu'on s'est cru obligé de le faire ici. Il en va autrement quand on est en présence d'un périodique qui se donne nommément comme l'organe - Izvestija (Bulletin), Sbornik, Trudy, Zapiski, etc. - d'une institution, savante ou autre, que le nom de l'institution soit ou non incorporé à l'intitulé. Ces titres devraient, en principe, être répertoriés sous la vedette collective, ainsi que c'est l'usage dans d'autres pays. Toutefois, la notion de collectivité-auteur ne s'était pas encore imposée chez nous quand le Catalogue collectif a été mis en chantier ; et il faut dire que le classement au titre, quel qu'il soit, a de tels avantages qu'on a bien raison de le conserver toutes les fois qu'on le peut, c'est-à-dire toutes les fois que l'intitulé lui-même fait mention de la collectivité, même incomplètement : c'est le cas signalé p. X et illustré par l'exemple : Trudy Morskogo gidrofiziceskogo instituta. (Akademija nauk SSSR). Cet usage, encore un peu flottant dans l'édition de 1956, est appliqué rigoureusement dans le présent supplément, à quelques exceptions près (en dehors des dérogations systématiques dont il va être parlé). Mais, comme précédemment, on s'est cru tenu de faire des renvois particuliers. Le classement sous la vedette collective est réservé aux deux cas suivants : 1° « chaque fois que le titre n'acquiert son plein sens que par rapport à cette institution », autrement dit chaque fois que l'intitulé se réduit au mot izvestija, zapiski, etc., ex. Akademija nauk Ukr RSR. Instytut ekonomiky. Naukovi zapysky ; 2° pour les publications savantes émanant, non d'un institut, mais d'une commission, d'une filiale, d'une section (sektor), d'un département (otdelenie), d'un laboratoire, dont on a jugé que le lien était plus étroit avec l'organisme, généralement le ressort académique - dont ils dépendent : ex. Akademija nauk Kazakhskoj SSR. Trudy sektora matematiki i mekhaniki. Ceci ne va pas sans difficultés quand on a affaire à des collectivités qui s'emboîtent l'une dans l'autre : ex. (p. 19) Akademija nauk SSSR. Institut literatury. Puskinskij dom. Bjulleteni rukopisnogo otdela (où, au surplus, le département en question se rattache non à l'Académie, mais directement à l'institut), ou (p. 25) : Akademija nauk SSSR. Sibirskoe otdelenie. Trudy Dal'nevostocnogo filiala. Mais le système se défendrait si des rappels faits systématiquement du titre proprement dit à la vedette collective en dégageaient le mécanisme (le cas n'est pas signalé aux Usages), ainsi que le pratiquait l'édition de 1956. Malheureusement, le Supplément, par ailleurs si prodigue de renvois, a économisé délibérément ces rappels indispensables, faute desquels la publication a toutes les chances de rester introuvable.
- Le second point sur lequel on voudrait attirer l'attention, est la représentativité de ce catalogue, pour parler plus clairement, le problème posé par le relevé des états de collections. On pouvait penser que les immenses difficultés que rencontre un catalogue collectif rétrospectif dans de tels recensements (dues essentiellement au manque de moyens de nos bibliothèques qui, faute de personnel, restent souvent étrangères à leurs propres fonds), s'évanouissent avec la période récente. Mais d'autres difficultés surgissent, en rapport avec le caractère extrêmement mouvant de collections en cours d'accroissement, surtout, comme c'est le cas ici, quand ces collections se recrutent avant tout par la voie des échanges. Des lacunes signalées au moment où le Supplément a été entrepris ont pu être réparées depuis, ou sont en voie de l'être grâce aux efforts déployés en ce sens par la Commission des acquisitions slaves. D'ailleurs, certaines sont plus apparentes que réelles, elles tiennent à la méthode employée par l'enquête. Il aurait fallu que la totalité des fiches fournies successivement par les établissements au cours de la rédaction du Supplément soient revues et remises à jour par les intéressés au moment de la reproduction photographique. Collaboration d'autant plus difficile à réaliser que leur nombre s'est accru considérablement (il est passé de 45 à 113, si on s'en rapporte à la liste des sigles). L'intégration de ces nouveaux venus posait bien des problèmes, on le rappelait déjà plus haut. Cet accroissement tend à rapprocher le présent ouvrage de la formule IPPEC, débordant singulièrement le cadre primitivement tracé au Catalogue collectif des périodiques. Et on peut penser que des données plus sommaires en ce qui concerne les états de collections conviendraient mieux. Par exemple, on pourrait renoncer à détailler les lacunes ne portant que sur des numéros. Il serait plus prudent aussi de ne pas mentionner la dernière année reçue d'un périodique en cours et de généraliser l'emploi de la flèche terminale : on a souvent l'impression, en effet, que l'année portée comme finale correspond simplement à la date où a été relevé l'état de collection de l'établissement intéressé. Quelques erreurs portant sur les formats indiqués dans la cote seraient facilement évitables si l'on se décidait enfin à renoncer à signaler le sempiternel in-8° dans les cotes des bibliothèques où sa suppression n'entraîne pas de risque de confusion, une convention stipulant l'équivalence du format zéro à l'in-8°.
En résumé : aménagement du système des renvois, sans atteinte au principe de classement, pour certaines catégories bien déterminées de cas (suppression massive des rappels superflus, qu'un index des institutions éditrices remplacerait avantageusement, et surtout addition des rappels indispensables au titre, quand la publication est classée au nom de l'institution, d'une part ; de l'autre, un relevé systématique d'errata auprès des établissements représentés (relevé que, disons-le franchement, l'impossibilité de références chiffrées aux notices du supplément ne facilite pas, et ce sera notre principal grief), et subsidiairement élaboration d'un procédé plus sommaire de description des états de collection, c'est à ces quelques suggestions en vue de l'édition définitive que se ramène notre critique. Elle ne touche pas, on le voit, à la qualité intrinsèque d'un instrument de travail dès maintenant irremplaçable. Et c'est par un hommage renouvelé que nous voudrions terminer, à l'adresse de M. Belin de Ballu, atteint définitivement par la limite d'âge. Nous lui souhaitons de pouvoir désormais se consacrer à ses travaux personnels avec la conscience de l'oeuvre accomplie et la certitude qu'elle sera poursuivie dans le même esprit. Personne, en effet, ne pouvait être plus qualifiée que l'excellente spécialiste de nos fonds slaves, Mme Tatiana Ossorguine, pour recueillir cette succession.
Bibliographie de 907 ouvrages, articles, périodiques, microfilms et publications diverses sur les activités de l'Allemagne en Afrique, surtout avant 1918, mais également jusqu'à nos jours. La langue allemande domine, mais les autres sont représentées. Les notices sont pour la plupart signalétiques, cependant un certain nombre comportent quelques lignes d'explication. Après les ouvrages généraux elles sont classées par anciennes colonies et à l'intérieur par ordre alphabétique. La bibliographie se termine par une liste de microfilms de documents confidentiels des Foreign et Colonial offices sur l'Afrique allemande et par une liste de périodiques. C'est un excellent instrument de travail.