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Formation et Information des Lecteurs dans les Bibliothèques Publiques

1967

    Formation et Information des Lecteurs dans les Bibliothèques Publiques


    La séance de travail « Lecture publique » avait pour thème de débat : Formation et information des lecteurs dans les bibliothèques publiques. Elle fut présidée par M. Coulomb, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Neuilly-sur-Seine, vice-président de l'A.B.F., assisté de Mlle O. Altmayer, secrétaire générale de la Section de lecture publique de l'A.B.F.

    Mlle Royer, bibliothécaire, directrice de la B.C.P. de la Côte-d'Or, commente le thème proposé autour d'une exposition de documents publicitaires - au sens large du mot - provenant de bibliothèques municipales et centrales de prêt et de l'A.B.F.

    L'information du lecteur se fait de l'extérieur et de l'intérieur de la bibliothèque. Un aspect de la publicité s'adresse avant tout au lecteur en puissance, à celui qui n'a pas encore franchi le seuil de la bibliothèque. Chaque bibliothèque peut préférer un moyen plutôt qu'un autre, mais, en général, tous les moyens audio-visuels sont utilisés. Autour de la vie de la bibliothèque, à l'occasion d'activités particulières (clubs, conférences), d'expositions, la presse, la radio, la télévision sont largement utilisées. Il faut pouvoir renouveler périodiquement de telles interventions. L'annonce régulière du passage du bibliobus attire l'attention de tous les habitants du secteur visité. Les affiches, tracts, sont également utilisés essentiellement par les B.C.P. Certaines B.M. ont édité des petits dépliants pour signaler l'existence de certaines annexes de quartier, les tracts des B.C.P. comportent un texte attirant l'attention des lecteurs sur les catégories de livres qu'ils trouveront à la B.C.P. Les affiches sont dans l'ensemble de portée assez médiocre, parce que réalisées avec de petits moyens. Une impression d'affiches, pour être de qualité devrait être réalisée à l'échelon national pour en diminuer les frais généraux d'impression et permettre une large diffusion. Elles doivent, en effet, être distribuée aux écoles, mairies, services publics et également, dans les petites communes, éventuellement chez l'épicier, le boulanger...

    L'information interne qui s'adresse au lecteur fréquentant déjà la bibliothèque demande de l'imagination, du goût et du temps. En premier lieu, on peut citer les guides ou dépliants d'orientation, généraux ou par section (Tours, Metz, Colmar en ont envoyés de très suggestifs) indiquant les heures et jours d'ouverture, les richesses de la bibliothèque, le moyen d'y accéder. L'accueil dans les bibliothèques, la disposition des locaux, l'accès libre aux rayons sont autant de moyens publicitaires qui font le renom d'une bibliothèque. Les catalogues qui sont le premier élément d'information d'un lecteur déjà formé aux méthodes de recherches dans une bibliothèque sont peu consultés par un lecteur peu averti. Il faut donc guider, orienter le lecteur dans son choix sans que, pour autant, sa liberté en soit entravée. La publication d'un bulletin d'information interne (Tours, Cambrai) donne à celui-ci des listes de livres, des orientations bibliographiques. Pour mieux l'aider ces listes devraient toujours être accompagnées d'une brève notice pour chaque livre. Certaines petites expositions autour d'un thème attirent l'attention du lecteur. Elles doivent être simples, d'encombrement réduit afin de pouvoir les renouveler souvent. Ce peut être une exposition de livres regroupés autour d'une question d'actualité, de programme de télévision et accompagnés d'autres documents, ou bien une présentation de panneaux où sont fixés des documents iconographiques, telle celle de Camus prêtée par la Section de Lecture publique de l'A.B.F.

    Dans les B.C.P., l'information du lecteur est plus difficile, celui-ci n'ayant pas accès directement à la totalité du fonds ou aux catalogues, les B.C.P. impriment des catalogues par sujets et les déposent dans les communes desservies. Mais il serait souhaitable que des sélections de ces listes soient publiées avec une notice critique. Le lecteur ne peut pas, en effet, avoir recours directement au livre pour savoir si c'est bien là l'ouvrage qu'il souhaite lire. Des comptes-rendus sont collés dans les livres qui sont déposés, mais le choix de ces livres est toujours limité. Des bulletins d'information ont été édités par les B.C.P. de l'Eure, du Loir-et-Cher, de l'Est. Ils représentent un gros travail pour leurs rédacteurs.

    Les Associations des amis de la bibliothèque devraient pouvoir aider les bibliothèques à toucher leurs lecteurs en leur envoyant régulièrement les informations sur leurs activités. Dans tous les cas, il importe que tous moyens utilisés soient de qualité, typographique ou iconographique. Trop souvent les bibliothèques manquent de moyens financiers pour les réaliser et travaillent avec des moyens du bord. Il serait souhaitable qu'un organisme central regroupe les réalisations, conseille les bibliothécaires et surtout procure des éléments pratiques qui puissent être acquis à moindre frais. Il est une forme d'information à ne pas négliger, celle qui s'adresse à quelques-uns seulement et qui n'a pas le même aspect que les moyens utilisés pour l'ensemble des lecteurs. On pourrait la qualifier d'information de prestige. Ce peut être des cartes de voeux, des comptes-rendus brefs mais circonstanciés sur la vie de la bibliothèque adressés aux élus départementaux ou municipaux, aux chercheurs ayant rendu des services, aux donateurs. Et enfin on ne doit pas oublier tous les organismes culturels ou sociaux qui oublient parfois l'existence des bibliothèques. Il est bon de le leur rappeler. Des visites-conférences pour les Ecoles d'assistantes sociales, Ecoles normales d'instituteurs peuvent toujours être organisées.

    Mlle Royer indique pour terminer les moyens utilisés à l'étranger (Allemagne, Danemark, Etats-Unis). Ces documents étaient également exposés. Il y avait en particulier une belle série d'affiches en couleur pour bibliothèques municipales, des dépliants bibliographiques, de petits catalogues commentés, signets, tracts publicitaires, couvre-livres, etc.. La lecture d'une lettre provenant des Etats-Unis indiquant les moyens utilisés dans ce pays permet d'attirer l'attention sur le fait que tous les moyens cités sont utilisés en France, mais ainsi que le fera remarquer M. Coulomb, de façon artisanale. Il y a donc intérêt à regrouper nos efforts, à systématiser les moyens d'information. Si beaucoup de bibliothécaires hésitent à développer la publicité autour de leurs bibliothèques parce que celles-ci présentent des carences (fonds insuffisant, place réduite), il faudrait au contraire qu'ils fassent craquer ces structures pour obtenir des pouvoirs publics l'attention qu'elles méritent. M. Coulomb toujours, affirme que les B.M. représentent plus de circulation de citoyens que les cafés. Les élus municipaux doivent être convaincus de ce fait. Tant que la situation des B.M. semble supportable à ceux-ci, elle ne changera pas. M. Coulomb confirme la nécessité d'assurer la publicité de la bibliothèque auprès des notables, ceux-ci ne se déplacent pas pour aller dans les bibliothèques. Il faut donc que les bibliothèques aillent au-devant d'eux. En ce qui concerne les expositions itinérantes, les groupes régionaux pourront être d'une grande utilité, permettant une décentralisation des moyens.

    Mlle Altmayer prendra ensuite la parole pour insister sur le rôle formateur que possède toute bibliothèque, en particulier par son catalogue qui déroute peut-être le lecteur, auquel cependant il faut en montrer l'utilité et apprendre à s'en servir. Tous les problèmes évoqués sont également valables pour d'autres catégories de bibliothèques (entreprise, sanatorium, etc.). Des possibilités de concours et de recherches sont d'excellents exercices pour apprendre à se servir des fichiers.

    Mlle Altmayer donne des renseignements pratiques sur les moyens mis à la disposition des bibliothèques par la Section de Lecture publique : les affiches « Plaisir de lire et de choisir » (typographie et photographie) ; les expositions itinérantes sur panneaux, utilisées surtout dans la région parisienne pour des raisons de transport. Ces expositions réalisées par petit groupe de bibliothécaires sont prêtées pour quinze jours (5 F) ou un mois (10 F). Il existe actuellement des panneaux sur les Pays en voie de développement, la Lecture des jeunes, Saint-Exupéry, Camus... Ces expositions encombrantes pourraient être réalisées uniquement par des documents volants que les bibliothécaires monteraient eux-mêmes. Leur circulation en province serait facilitée. Ce projet rencontre l'avis favorable d'un grand nombre de bibliothécaires de province, notamment des B.C.P.

    Mlle Altmayer signale un autre projet en voie de réalisation, pour lequel il serait souhaitable d'avoir une participation élargie de bibliothécaires, c'est celui de listes bibliographiques sous forme de dépliants ou de fiches.

    Le débat s'animera autour de ces problèmes : systématisation des moyens d'information, exposition et listes bibliographiques, semaine de la lecture. Un voeu sera voté afin qu'il soit demandé à la Direction des bibliothèques que l'information sur les bibliothèques soit élaborée à l'échelon national. Si les B.C.P. se communiquent leurs réalisations, elles ne possèdent pas les réalisations des municipales et vice versa. Les listes bibliographiques pourront être établies avec la coopération de tous. Il suffit que l'organisme centralisateur (A.B.F.) propose le sujet choisi et que les bibliothécaires indiquent des titres de livres qu'ils suggèrent autour de ces sujets. Ne doivent être retenus que les livres caractéristiques, ainsi que le feront remarquer plusieurs bibliothécaires. Ces listes doivent être courtes, mais nombreuses. Elles permettront également aux bibliothécaires de combler des lacunes de leurs rayons. En ce qui concerne la Semaine de la lecture, de nombreuses remarques seront à faire en particulier sur le matériel publicitaire fourni, peu adapté aux bibliothèques et onéreux pour celles-ci, les activités proposées autour de la Semaine s'adressant plûtot aux lecteurs qu'aux non lecteurs. La date de la Semaine devrait être déplacée.

    Une expérience intéressante a été faite par la B.M. de Limoges qui avait préparé une exposition « A quoi les bibliothécaires passent-ils leur temps ? » où étaient représentées toutes les démarches du livre depuis son entrée jusqu'à sa mise en service. M. Coulomb présentera pour terminer les nouvelles fiches de l'A.B.F. excellent moyen d'information du bibliothécaire et du lecteur. Ne pourrait-on y indiquer les vedettes matières-roman qui pourraient servir pour les listes bibliographiques suggère M. Morlot (B.C.P. Aube) qui insistera également sur la présentation de toute publicité pour qu'elle soit adaptée, belle, efficace et puisse soutenir la comparaison avec la publicité commerciale.

    Une série de maquettes d'affiches pour B.C.P. était ensuite présentée aux bibliothécaires présents qui ont voté pour celle de leur choix. La maquette choisie, établie par les élèves de l'Ecole d'arts appliqués de Beaune, pourra être réalisée à bon compte si un nombre suffisant de bibliothèques sont intéressées. Des signets sont également proposés. Des sacs en papier pour le transport des livres à l'usage des lecteurs de B.M. sont proposés. Le prix sera établi en fonction des demandes.

    Une série de maquettes d'affiches pour B.C.P. était ensuite présentée aux bibliothécaires présents qui ont voté pour celle de leur choix. La maquette choisie, établie par les élèves de l'Ecole d'arts appliqués de Beaune, pourra être réalisée à bon compte si un nombre suffisant de bibliothèques sont intéressées. Des signets sont également proposés. Des sacs en papier pour le transport des livres à l'usage des lecteurs de B.M. sont proposés. Le prix sera établi en fonction des demandes.