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Pour une réflexion sur la formation professionnelle des bibliothécaires

1968

    Pour une réflexion sur la formation professionnelle des bibliothécaires

    Par Jacques Lethève

    Les besoins croissants en bibliothécaires qualifiés résultent du développement, dans le monde entier, des bibliothèques de toutes catégories, aussi bien des bibliothèques de lecture publique que des bibliothèques d'étude. Développement dont la nécessité ne prête plus à discussion, même si les moyens d'exécution restent souvent inférieurs aux besoins.

    Cet état de choses justifie à lui seul l'intérêt de plus en plus vif porté aux problèmes de la formation professionnelle. Mais d'autres éléments y contribuent, dont certains sont d'ordre plus général : qui n'a entendu parler de la crise de l'enseignement supérieur, liée aussi bien à la démocratisation de l'enseignement et à l'accroissement du nombre des étudiants, qu'au désir d'une plus grande efficacité et aux développements de la recherche ? La création pour de nombreuses professions d'une formation permanente, d'un « recyclage », les possibilités impressionnantes mais encore mal définies ouvertes par la mécanisation et l'automatisation, voilà encore et dans deux domaines très différents, des aspects nouveaux susceptibles de remettre en question les structures de la formation professionnelle.

    Comment le faire sans renoncer pour autant aux tâches traditionnelles ? Janus bifrons, le bibliothécaire regarde résolument vers l'avenir mais continue à porter tous ses efforts à la mise en valeur et à la conservation de l'héritage des siècles. C'est pourtant en songeant que l'enseignement organisé aujourd'hui est destiné à former les bibliothécaires de demain, qu'on doit examiner sur quels points la formation professionnelle pourrait être modifiée ou améliorée.

    Attentive à aider les pays en voie de développement, l'U.N.E.S.C.O. se préoccupe de leur offrir une base, solide, sur laquelle ils puissent construire les écoles de bibliothécaires les mieux adaptées au monde actuel. C'est pourquoi cet organisme a confié à la F.I.A.B. le soin de définir les normes minima susceptibles d'assurer la meilleure formation possible. Une telle étude, sous peine de verser dans l'utopie, ne peut que s'appuyer sur les expériences existantes, mais en les soumettant à la critique et en profitant de la circonstance pour voir ce qui est exactement souhaitable.

    Nous sommes certains que, parmi les membres de l'A.B.F., beaucoup auraient, dans ce domaine, des suggestions à formuler. La réflexion pourrait en particulier, porter sur les points suivants :

    • 1 - Une transformation de la formation professionnelle devrait-elle porter sur le niveau exigé des candidats ? sur la durée des études ? sur les matières d'enseignement ? sur la prééminence de l'enseignement théorique ou de la formation pratique ?
    • 2 - L'étude des méthodes récentes de mécanisation ou d'automatisation vous paraît-elle devoir être introduite dans le formation des bibliothécaires ? ou croyez-vous qu'elle doive être réservée aux documentalistes ?
    • 3 - Croyez-vous à l'utilité de cours de réadaptation ou de « recyclage » pour le personnel déjà en service, afin de lui permettre de remettre à jour ses connaissances ? Sous quelle forme devrait être envisagé ce « recyclage » ?

    Les réponses sont à envoyer à Jacques Lethève, conservateur à la Bibliothèque nationale, 58, rue de Richelieu, 75 - Paris (2e).